Mayence (suite)
L’histoire de la ville
Mayence (Mogontiacum) est, dès l’époque romaine, un important établissement de défense, noyau d’un établissement urbain. Capitale de la Germanie supérieure, elle est abandonnée par les Romains en 451 ; plusieurs fois ravagée par les Germains et les Slaves, elle devient l’un des principaux foyers de christianisation de la Germanie. Sous saint Boniface* — nommé archevêque en 745 —, Mayence accède même au rang de métropole ecclésiastique des pays germaniques. Les faveurs de Charlemagne contribuent au développement de la ville, qui devient ville libre (xiie s.). Au xiiie s., l’archevêque est investi d’un des électorats germaniques ; il est même premier Électeur — chargé de convoquer les autres —, archichancelier de l’Empire et primat de l’Église allemande. Après 1648, les princes-archevêques de Mayence, tout en subissant l’influence française — de 1658 à 1667, Mayence est au centre de la ligue du Rhin —, s’efforcent de conserver leur indépendance entre une monarchie française toujours plus proche et un Empire toujours plus menaçant.
Occupée par Custine en octobre 1792, Mayence est assiégée en 1793 par les Prussiens et les Autrichiens, qui s’en emparent malgré l’héroïsme de Kléber. En 1794, Pichegru et Jourdan bloquent la ville, qui est dégagée l’année suivante par Clerfayt.
Rattachée à la France après la signature du traité de Campoformio (1797), Mayence devient le chef-lieu du département du Mont-Tonnerre. Le recez de 1803 supprime l’électorat et sécularise l’archevêché, dont Karl Theodor von Dalberg (1774-1817) a été le dernier titulaire. En 1815, Mayence fait partie du grand-duché de Hesse-Darmstadt, tout en devenant l’une des forteresses de la Confédération germanique. Les Français occupent la zone de Mayence de 1919 à 1930. La ville est détruite à 80 p. 100 au cours des derniers mois de la Seconde Guerre mondiale. Son université, fondée en 1477, fermée en 1797, a été rouverte en 1946 : elle porte le nom du plus illustre enfant de Mayence, Johannes Gutenberg, qui, au xve s., y perfectionna l’imprimerie, faisant de sa ville natale l’un des foyers de l’humanisme rhénan.
P. P.
➙ Rhénanie-Palatinat.
G. Livet, Recueil des instructions données aux ambassadeurs, t. XXVIII : États allemands, vol. I : l’Électorat de Mayence (C. N. R. S., 1962). / F. G. Dreyfus, Sociétés et mentalités à Mayence dans la seconde moitié du xviiie siècle (A. Colin, 1968).