Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

marxisme (suite)

philosophe italien (Cassino 1843 - Rome 1904). Il est l’élève à Naples de Bertrando Spaventa, avec qui il étudie Hegel et Spinoza. Il reçoit la chaire de philosophie morale de l’université de Rome (1874) et adhère (1876) au mouvement socialiste italien. De son étude de Marx à partir de 1890 prend naissance la communion intellectuelle très féconde de Labriola avec son cadet B. Croce*, qui, bientôt, s’éloignera du marxisme. Pour sa part, Labriola, qui s’apprête également à expérimenter par une farouche intransigeance les difficultés de la participation directe à la vie politique au sein du mouvement socialiste, juge le virage de Croce comme un signe de faiblesse morale. Son importance comme interprète moderne du matérialisme historique est reconnue tacitement par Engels, avec qui il est entré en correspondance en 1890. La polémique contre la confusion du matérialisme historique avec le matérialisme métaphysique contribue à « restaurer » l’image de la pensée de Marx en Italie. Pour Labriola, le marxisme est essentiellement une connaissance critique de la réalité : il est donc la « négation nette et définitive de toute idéologie », c’est-à-dire du « préconcept que les choses dans leur existence et dans leur explication répondent à une norme, à un idéal, à une fin ». Le socialisme est une aspiration pratique qui trouve dans le matérialisme historique sa vérité : l’action des groupes humains conscients et organisés représente le moteur de l’histoire : le matérialisme historique n’élimine pas la racine volontariste de la praxis.

Les œuvres principales de Labriola sont Morale e religione (Morale et religion, 1873), In memoria dell’ manifesto dei communisti (En mémoire du manifeste des communistes, publié d’abord en français dans la revue le Devenir social en 1896), Del materialismo storico (le Matérialisme historique, 1896), Discorrendo di socialismo e di filosofia (À propos du socialisme et de la philosophie, 1898, qui englobe les Lettres critiques à Sorel), Scritti vari di filosofia e politica (Textes de philosophie et politique, 1906, publiés après sa mort par B. Croce).


Lénine.

V. l’article.


Karl Liebknecht.

V. l’article.


György Lukács.

V. l’article.


Rosa Luxemburg.

V. l’article.


Mao Tsö-tong.

V. l’article.


Anton Pannekoek,

socialiste et astronome néerlandais (Vaassen, Gueldre, 1873 - Amsterdam 1960). Il est l’auteur de recherches sur la Voie lactée. Il a été lecteur en 1918, puis professeur à partir de 1932 à l’université d’Amsterdam (chaire d’astronomie). Il a joué un rôle important à partir de 1902 dans le mouvement social-démocrate et à partir de 1918 dans le parti communiste néerlandais (Communistische Partij Holland).


Parvus ou Alexander Helphand,

pseudonyme d’Izraïl Lazarevitch Guelfand, homme politique, puis industriel russe (Berezine 1869 - Schwanenwerder, près de Berlin, 1924). Il prend part à la révolution de 1905 ; arrêté, il est déporté en Sibérie, d’où il réussit à fuir pour l’Allemagne, où il devient un homme d’affaires très actif, tout en restant en contact avec le SPD. Ses principaux ouvrages sont Die Gewerkschaften und die Sozialdemokratie (1906), Der Klassenkampf des Proletariats (1910), Der Arbeitersozialismus und die Weltrevolution (1919).


Gueorgui Valentinovitch Plekhanov,

socialiste russe (Goudalovka, gouvern. de Tambov, 1856 - sanatorium de Pitkäjärvi, Finlande, 1918).

Étudiant à l’institut des Mines de Saint-Pétersbourg, Plekhanov, fils d’un petit gentilhomme campagnard, adhère d’abord au populisme, mais il se sépare de ce mouvement quand celui-ci adopte des méthodes terroristes (1879) ; le jugeant anarchiste, il le condamnera dans Nos controverses (1884). Gagné au marxisme, il doit à plusieurs reprises se réfugier à l’étranger, où il traduit en russe et préface le Manifeste du parti communiste (1882) ainsi que de nombreuses autres œuvres de Marx et d’Engels ; à Genève, il crée avec P. B. Akselrod (Axelrod) et Vera I. Zassoulitch le groupe « Libération du travail » (« Osvobojdenie trouda », 1883), qu’il représente à Paris en 1889 lors du congrès où est fondée la IIe Internationale. En 1883, il écrit Socialisme et lutte politique et, en 1894, Essais sur l’histoire du matérialisme.

La rigueur de ses thèses séduit Lénine, qui correspond avec lui depuis 1890 et devient marxiste après avoir lu ses ouvrages (1893) et l’avoir rencontré en Suisse (1895). Plekhanov développe alors sa pensée dans Essai sur le développement de la conception moniste de l’histoire (1895) et dans Fondements du populisme (1896), publiés respectivement sous les pseudonymes de Beltov et de Volguine, ainsi que dans un article de 1897, De la conception matérialiste de l’histoire, commentaire d’un essai de A. Labriola sur le Matérialisme historique. Après s’être retiré dès 1900 de l’Union des sociaux-démocrates russes à l’étranger, il fonde l’Iskra (déc. 1900) avec L. Martov et Lénine. Mais déjà ce dernier critique ses idées et son action, qu’il juge trop modérées. Après le congrès de Bruxelles-Londres (1903) et la sécession entre bolcheviks et mencheviks, Plekhanov rejoint Martov et Akselrod, et publie dans l’Iskra, devenu le journal des mencheviks, « Ce qu’il ne faut pas faire » (no 52), article où il défend l’idée d’une certaine collaboration avec la bourgeoisie pour obtenir une amélioration pratique de la condition ouvrière. Ainsi se rapproche-t-il des socialistes révisionnistes, qu’il combat cependant sur le plan doctrinal. Pourtant, à partir de 1910, il collabore de nouveau avec les bolcheviks. En 1908, il avait fait paraître les Questions fondamentales du marxisme, dernier de ses ouvrages, représentant un exposé systématique du matérialisme dialectique. En mars 1917, il rentre même en Russie ; il refuse le ministère du Travail en invoquant son état de santé et condamne la prise de pouvoir par les bolcheviks (lettre ouverte aux ouvriers de Petrograd [28 déc. 1917]) et la dissolution de l’Assemblée constituante russe (26 janv. 1918).


Karl Renner.

V. Autriche.


Staline.

V. l’article.


Trotski.

V. l’article.