Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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manutention (suite)

Appareils pour produits en vrac

Les appareils pour charges isolées conviennent pour les produits en vrac, pour peu que ces derniers soient contenus dans un récipient approprié.

Les appareils spécifiques au vrac comprennent deux groupes.

• Appareils mettant en jeu un procédé mécanique. Les plus importants sont le plan incliné et ses dérivés, le transporteur à bandes, les racloirs à chaîne ou à câble, les élévateurs à godets, les vis d’Archimède et les enceintes vibrantes.

• Appareils pour produits fluidifiés. Ils réunissent les ventilateurs, les cyclones, les chambres de détente, les boîtes de distribution, les aéroglissières ainsi que leurs accessoires (filtres, tamis, etc.). On les subdivise en appareils à basse pression (P ≤ 4,5 bar), à moyenne pression (4,5 bar < P ≤ 20 bar) et à haute pression (P > 20 bar).


Appareils pour fluides

Les compresseurs et les pompes à vide s’ajoutent aux appareils pour produits fluidifiés, mais, d’une façon générale, la manutention des fluides nécessite la mise en œuvre de véritables systèmes comprenant les appareils proprement dits qui servent à les véhiculer, les tuyauteries de liaison et les accessoires tels que vannes, robinets, clapets, etc. Au choix de base formulé à propos des charges isolées, « manutentionner vite de faibles charges ou lentement des charges plus importantes », s’ajoutent de nouvelles sujétions dues aux longueurs et aux diamètres de tuyauteries, avec les pertes de charges qui en résultent.


Stockages

Ils concernent évidemment aussi bien les charges isolées que le vrac et les fluides. Les données de base, c’est-à-dire l’objet ou le produit, le cadre et les modalités de fonctionnement se retrouvent, avec quelques variantes dues aux caractères particuliers du stockage : d’une part, la vitesse de déplacement y est nulle ou tend vers zéro ; d’autre part, le stockage par lui-même représente un état intermédiaire avant et après un déplacement.


Cadre

Les stockages interviennent soit dans des magasins, soit dans des dépôts aménagés en fonction des produits entreposés, c’est-à-dire sur la « ligne même de flux » des matières traitées (stockages en cours) avec utilisation, dans certains cas, de convoyeurs. Les dépôts extérieurs sont souvent désignés sous le nom de parcs.


Modalités de fonctionnement

• Les modalités fonctionnelles concernent surtout la possibilité de gerber, c’est-à-dire d’entasser les charges isolées les unes sur les autres, et le degré de fixité du stockage. Le gerbage suppose que les charges intéressées soient convenablement adaptées (charges gerbables) ou mises en caisses sur palettes. L’homme ne se trouve guère en mesure de manipuler des objets au-delà de 2 m, sa zone d’action optimale se situant entre 0,50 et 1,50 m. D’autre part, certains stockages demeurent rigoureusement fixes (stockages statiques), alors que, dans diverses installations, les objets ou les produits se décalent automatiquement en fonction des prélèvements effectués (stockages dynamiques).

• Les modalités locatives concernent le choix des emplacements. On peut, en effet, implanter un magasin en bordure de la surface privative ou le situer au contraire en plein cœur de l’usine, les éléments de décision étant du ressort de la recherche opérationnelle.


Matériels de stockage

Ils comprennent les dispositifs nécessaires au rangement des objets et des produits. On leur ajoute parfois les appareils plus particulièrement adaptés aux manutentions en magasins. Les charges isolées sont stockées à même le sol, déposées sur des étagères ou rangées dans des casiers ou des armoires. Les produits en vrac sont vidés à même le sol, parfois en fosse ou encore ensilotés. Des bacs, ou réservoirs, s’imposent pour entreposer des fluides. Deux catégories d’appareils ont été étudiées pour la manutention en magasins de charges isolées ; d’une part, certains modèles de gerbeurs ; d’autre part, les transtockers, ou transtockeurs. Dans les deux cas, l’objectif poursuivi est de réduire la surface au sol inutilisée. Un transtocker se compose essentiellement d’un mât vertical, guidé à ses deux extrémités par des rails, et d’une cabine, ou plate-forme, munie de fourches orientables et coulissant le long du mât. La largeur des allées de circulation peut, ainsi, être réduite, et la hauteur de stockage notablement augmentée. Pour peu qu’on repère en outre chaque point desservi à l’aide d’un système de coordonnées, il devient possible, moyennant un dispositif d’approche convenable, de commander à distance les opérations, voire de les programmer entièrement et de faire fonctionner l’ensemble du magasin à partir d’un système d’ordinateurs.


Contraintes de manutention

Toute manutention représente un service rendu, celui de franchir une étape ; elle se traduit aussi par des contraintes, ne serait-ce que les dépenses qu’elle engendre. En augmentant les moyens, on augmente généralement le service rendu, mais aussi les contraintes, et il n’est pas sûr que la différence entre le coût des services rendus et celui des contraintes, qui traduit l’efficacité, soit avantageuse. Par ailleurs, on peut envisager l’augmentation des services rendus de deux manières : soit par un fonctionnement plus intensif, soit à partir de possibilités supplémentaires. La notion de fatigue intervient dans la première éventualité ; d’où un plus large dimensionnement des appareils, imposé du reste par des normes, notamment pour des raisons de sécurité. Quant aux possibilités supplémentaires, elles se résument en grande partie par l’adjonction d’accessoires et par le recours à l’automatisation. L’adjonction d’accessoires a été largement utilisée, notamment sur les chariots à fourches. L’automatisation s’est, elle aussi, répandue sur une très grande échelle, les opérations se faisant soit suivant des modalités temporelles (programmes), soit suivant des modalités locatives (indexation des appareils en des points déterminés de leurs déplacements au moyen d’un signal ou d’une détection appropriés).