Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

malthusianisme économique (suite)

Concrètement, cette recherche de la sécurité s’oppose à tout changement qui serait susceptible de mettre en danger des avantages acquis. Aussi ce malthusianisme prend-il des formes plus subtiles et aussi plus graves : restrictions dans l’emploi de la main-d’œuvre, accès limité dans certaines professions, emploi différé de nouveaux procédés techniques de fabrication (cas du Nylon), interdiction concernant l’ouverture de nouveaux magasins, pressions diverses exercées auprès des pouvoirs publics, etc.

D’une façon générale, les conséquences de ce malthusianisme sont que, bien souvent, la production matérielle est inférieure à ce qu’elle pourrait être, et les prix plus élevés. Cette insuffisance de la production effective par rapport à la capacité de production installée a pour effet de freiner le progrès technique et le progrès économique. Aussi la lutte contre le malthusianisme relève-t-elle de changements de mentalités ou d’attitudes.

G. R.

Malvales

Ordre de plantes à fleurs, dont le type est la Mauve.


Cet ordre de dicotylédones ligneuses, réduit par certains auteurs à la seule famille des Malvacées, groupe selon les autres un ensemble de familles dont trois sont très proches des Malvacées et pourraient être rattachées à elles (Bombacacées, Sterculiacées et Tiliacées), d’autres plus éloignées (Élaeocarpacées, Scytopétalacées, Chlaenacées et Gonystylacées).


Malvacées

Cette famille, qui comprend 80 genres et 1 500 espèces (en France, 6 genres et une vingtaine d’espèces), est composée surtout d’arbres ou d’arbustes à feuilles alternes simples ou lobées munies de stipules. Les fleurs, solitaires ou groupées en cymes, sont ordinairement du type cinq, le calice ayant ses sépales soudés à leur base. Les étamines, réunies par leurs filets en un seul faisceau, sont très nombreuses et enserrent les organes femelles, dont seuls les stigmates sont bien visibles.

Le genre Gossypium (le Cotonnier) est le plus important, il compte une trentaine d’espèces. (V. coton et textiles [plantes].)

À côté de ce genre économiquement si important, il faut citer les Abutilons, dont l’écorce fournit également des fibres et qui sont employés en horticulture, Lavatera, Althæa (Guimauve). Les racines de ce dernier genre servent en pharmacopée, et une espèce, A. rosea, originaire d’Orient, est la souche botanique des très nombreuses variétés de « Roses trémières ». Hibiscus (150 espèces arborescentes, surtout tropicales) sert à la décoration florale de pleine terre et des serres ; les fleurs, généralement grandes, ont malheureusement une vie très courte.


Bombacacées

Cette petite famille (150 espèces, une vingtaine de genres), très voisine de la précédente, est composée surtout d’arbres des régions intertropicales, dont les plus importants sont Adansonia (Baobab) et Bombax (Kapokier).

Chez Adansonia, la pollinisation se fait grâce aux Chauves-Souris (chiroptérophilie) qui, la nuit, visitent les fleurs.

Les Baobabs sont parmi les plus gros individus botaniques du monde ; s’ils ne sont pas très élevés, rarement plus de 30 m de haut, ils ont en revanche un tronc de diamètre gigantesque, qui peut souvent dépasser 25 m de circonférence. Le plus gros, A. digitata, est indigène au Sénégal, mais le genre est répandu dans une grande partie de l’Afrique tropicale, à Madagascar et en Australie.

Bombax, une cinquantaine d’espèces, vit sous les tropiques. Le nom vulgaire de « fromagers » leur a été donné à cause de la couleur et de la consistance de leur bois. Les poils qui garnissent l’intérieur de leurs fruits ne sont pas insérés sur les graines comme chez le Coton, mais sur la paroi de la capsule ; c’est ce que l’on nomme le kapok, fibre qui est employée surtout pour le rembourrage.

Enfin, citons une espèce du genre Ochroma, localisé dans quelques vallées des Andes et qui produit un bois extrêmement léger : le balsa.


Tiliacées

Ce sont ordinairement des arbustes ou des arbres à feuilles alternes (40 genres et env. 400 espèces) vivant surtout dans les régions tropicales (3 espèces de Tilia en France). Les fleurs, du type cinq, à sépales et pétales séparés, sont groupées en inflorescences diverses ; les étamines sont réunies en 5 faisceaux plus ou moins soudés à leur base. Les fleurs, chez Tilia, sont groupées en cymes dont la base du pédoncule est soudée à une bractée. Ce sont surtout les espèces du genre Tilia qui sont économiquement importantes. En effet, les Tilleuls sont de beaux arbres, dont le bois, très blanc, léger, est recherché en menuiserie et par les sculpteurs. Ces arbres sont employés dans les plantations d’alignement grâce à leur port régulier. Ils arrivent au septième rang comme arbre dans les plantations des rues de Paris (env. 4 000). L’on connaît en Europe de nombreux Tilleuls célèbres par leur taille et leur âge ; certains pourraient avoir près de 1 200 ans ! Enfin, leurs inflorescences servent en pharmacopée pour faire des infusions ou des bains sédatifs.


Sterculiacées

Cette famille, morphologiquement intermédiaire entre les Tiliacées et les Malvacées, possède 50 genres et environ 1 000 espèces, vivant surtout dans les régions tropicales. De port très varié — arbres, arbustes ou même herbes —, les Sterculiacées ont des fleurs ordinairement régulières et bisexuées, groupées suivant divers types d’inflorescence, mais disposées également sur les grosses branches et même le tronc : cauliflorie (Theobroma).

Les étamines sont réunies en un seul faisceau et possèdent des anthères biloculaires, l’ovaire étant en position supère et du type cinq. Le fruit peut être soit une capsule (Dombeta), soit une baie coriace ou cabosse (Theobroma). Deux genres sont particulièrement utiles : Theobroma (Cacaoyer) et Cola. Chez le Cacaoyer, les fleurs se succèdent toute l’année, mais on limite la production à deux périodes, en particulier celle qui succède à la saison des pluies. Les fruits, indéhiscents, ont environ 15-20 cm de long sur 10 de large et sont mûrs quatre mois après la floraison ; ils sont remplis d’une pulpe à l’intérieur de laquelle se trouvent une trentaine de graines ; ces dernières, de la taille d’une noix, renferment plus de 50 p. 100 de matières grasses. Les graines une fois récoltées sont soumises à toute une série d’opérations, entre autres à une fermentation, puis à un séchage ; ce n’est qu’ensuite que commence la fabrication du cacao, tout d’abord par une torréfaction. Les Cacaoyers sont répandus dans toutes les régions chaudes et humides du globe. Cultivés depuis les temps les plus reculés par les Toltèques, au Mexique, ils furent pendant plusieurs siècles le monopole des Espagnols, qui modifièrent les recettes mexicaines et inventèrent le chocolat chaud. Il semble que ce ne soit qu’à partir du mariage de Louis XIV que le chocolat fut introduit en France, et ce n’est qu’à la fin du xviiie s. que l’industrie chocolatière s’est vraiment développée en Europe.