Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Madagascar (suite)

La canne à sucre est cultivée de manière industrielle par de grosses sociétés dans quatre régions : le delta de la Mahavavy du Nord (Sosumav), Nossi-Bé (ou Nosy-Bé), le delta de la Mahavavy du Sud et Brickaville. La production a été, en 1970, de 100 000 t de sucre (dont 54 000 t produites par la Sosumav). Le giroflier couvre 30 000 ha, localisés sur la côte est dans la région de Fénérive et dans l’île Sainte-Marie. La production d’essence oscille autour de 800 t par an. Le vanillier est cultivé exclusivement dans le Nord-Est autour d’Antalaha, Sambava et Andapa. Madagascar est le premier producteur mondial de vanille naturelle, avec une production annuelle de 650 t.

Parmi les autres cultures d’exportation, il faut citer aussi celles du poivrier (entre 1 000 et 1 200 t par an, sur la côte sud-est et dans la région du Sambirano), du cacaoyer (1 000 t, dans la région du Sambirano), du tabac (4 000 t de tabacs légers et 1 100 t de tabacs corsés, dans la dépression périphérique autour de Miandrivazo et de Port-Bergé), des essences à parfums (ylang-ylang et lemon-grass à Nossi-Bé), de l’aleurite (Itasy), du cocotier (sur les cordons littoraux du nord-ouest et du nord-est de l’île), enfin celle du pois du Cap (environ 10 000 t, sur des deltas du Mangoky et du Fiherenana dans le sud-ouest).

Le sisal est produit en quasi-totalité par la région du bas Mandraré dans l’extrême Sud, en six grandes exploitations (production oscillant autour de 30 000 t de fibres).

La culture du cotonnier ne s’est développée que récemment, dans le Sud-Ouest (région de Tuléar, Mangoky) et dans le Nord-Ouest (dans les régions du Kamoro et de Port-Bergé). Il faut enfin signaler le paka, produit de cueillette qui concurrence le jute et dont le terrain d’élection est le nord-ouest de l’île entre Ambilobé et Maevatanana (4 000 t en 1970).

L’élevage vient immédiatement après l’agriculture par son rapport en valeur. Le cheptel comprend environ 9 600 000 bovins, 300 000 ovins, 460 000 caprins et 500 000 porcins. Du fait de son caractère « sentimental », l’élevage procure des revenus limités, sans commune mesure avec l’importance du cheptel (surtout bovin). Il s’agit d’un élevage extensif, les troupeaux se déplaçant sur de grandes étendues que l’on incendie en fin de saison sèche pour occasionner des repousses. Les grandes régions d’élevage bovin sont l’Ouest et le Moyen-Ouest. L’élevage porcin se pratique sur les Hautes Terres centrales, et celui des chèvres et des moutons dans le Sud et le Sud-Ouest (chèvre mohair pour l’industrie du tapis à Ampanihy).


La pêche et la forêt

La pêche artisanale est pratiquée un peu partout le long des côtes. La seule pêche industrielle est celle de la crevette, draguée sur le plateau continental du Nord-Ouest (40 crevettiers basés à Majunga ont rapporté, en 1970, 3 000 t de crevettes pour l’exportation et la conserverie).

L’exploitation forestière fournit environ 760 000 m3 de bois par an, dont une partie est absorbée par l’usine de pâte à papier de Tananarive.


Les mines et industries

Le mica (gisements dans le Sud : 750 t) et le graphite (Est, Centre et Sud-Ouest : 16 400 t) sont exploités de longue date. Le gisement de chromite d’Andriamena, au nord d’Antananarivo, a été mis en exploitation en 1971, devant se placer dès 1972 en tête des productions minérales de Madagascar. D’importantes réserves de bauxite ont été reconnues dans le Sud-Est (région de Manantenina). Le charbon de la Sakoa (Sud-Ouest) n’est pas extrait.

Les recherches d’hydrocarbures n’ont pour l’instant donné aucun résultat. Madagascar, enfin, produit, pour de faibles valeurs, du quartz piézo-électrique, des pierres d’ornementation, du grenat de pivoterie, du zircon, du béryl.

Il n’existe pas de véritables régions industrielles, mais des centres urbains industrialisés en tête desquels se placent Antananarivo, Antsirabé et Majunga. Antananarivo tient la première place avec des industries textiles et du cuir (2 000 salariés), alimentaires (1 400), métallurgiques et mécaniques (1 200), des industries du papier et de l’imprimerie (1 200), enfin du bois (600) et du tabac (400). Antsirabé possède une grande entreprise textile (1 500 salariés), une usine de cigarettes (400) et une brasserie (400). Il existe enfin un début d’industrialisation à Majunga, Tamatave, Tuléar et Diégo-Suarez.


Les transports

L’un des points faibles de l’économie est l’insuffisance du réseau routier. Pendant six à huit mois par an, le Nord ainsi que les villes de l’Ouest sont accessibles seulement par avion. Un axe routier bitumé relie, sur 1 100 km, Majunga à Antananarivo, Fianarantsoa et Ambalavao. De courts secteurs bitumés existent aussi à partir de Tamatave, Diégo-Suarez, Morondava, Tuléar, Mananjary et Fort-Dauphin, portant à 2 100 km la longueur totale des routes bitumées. Il n’existe pas non plus de véritable réseau ferré, mais seulement une liaison Tamatave-Antananarivo-Antsirabé avec une bretelle vers le lac Alaotra et une liaison Manakara-Fianarantsoa. Les trois seuls ports permettant le trafic à quai sont Tamatave (trafic de 0,7 Mt), Diégo-Suarez (0,1 Mt) et Tuléar (58 000 t). Majunga (0,3 Mt) n’a qu’une rade foraine. En contrepartie d’un réseau routier insuffisant, Madagascar possède un réseau aérien intérieur très développé, avec 62 aérodromes ouverts à la circulation publique.


Les échanges

Le commerce extérieur se fait surtout avec la France, qui a fourni, en 1970, plus de la moitié des importations (dépassant toujours largement les exportations) et absorbé plus du tiers des ventes, parmi lesquelles émergent les produits de l’agriculture (plus du quart du total des exportations pour le café) et de l’élevage.

R. B.


Littérature

V. francophones (littératures).

➙ Afrique noire / Empire colonial français / Tananarive.