Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

machinisme agricole (suite)

Chaînes mixtes. On combine les types de produits dans une même exploitation. Par exemple :
— azote et acide phosphorique sous forme liquide, épandus au pulvérisateur ; potasse, sous forme granulée, épandue à l’épandeur centrifuge et éventuellement apportée tous les deux ou trois ans ;
— azote sous forme gazeuse par appel à l’entreprise ; compléments sous forme liquide ou sous forme solide.

• Engrais organiques.
Le fumier. L’épandage mécanique du fumier est techniquement résolu depuis plusieurs années soit par les éparpilleurs de tas (mécanisation partielle), soit par les remorques épandeuses. Celles-ci comportent essentiellement un tapis sans fin à barrettes transversales qui fait avancer lentement la masse de fumier vers un dispositif d’épandage à tambours rotatifs généralement situé à l’arrière. Le chargement de la remorque peut se faire à la grue hydraulique ou au chargeur frontal. Les moyens à mettre en œuvre sont donc finalement assez lourds, pour une opération rapide faite une seule fois dans l’année ; il est normal de faire appel à l’entreprise ou de se grouper pour effectuer ce travail assez facilement différable.

Le lisier. La technique du fumier semi-liquide était traditionnelle dans les régions montagneuses. Elle s’est étendue dans de nombreux élevages pour des raisons diverses : manque de paille, recherche d’une mécanisation du nettoyage des étables, intérêt de l’irrigation fertilisante, etc. Mais le problème global n’est pas simple, et il sera évoqué dans le chapitre consacré à la mécanisation de l’élevage. En ce qui concerne l’épandage au champ, plusieurs solutions donnent satisfactions : à partir d’une cuve de 1 500 à 3 000 litres, le produit est dispersé soit par pression (compresseur), soit par turbines, ou bien même par chaînes à marteaux tournant autour d’un arbre longitudinal.

Les résidus de récolte. Dans les fermes sans animaux, le taux d’humus du sol est maintenu à une valeur convenable par incorporation au sol des résidus de récolte.

Les andains de paille et les chaumes de céréales ou les tiges de maïs laissés par la moissonneuse-batteuse après la récolte sont repris par un broyeur.

Les machines de récolte des fourrages (ensileuses) sont utilisables à cet effet, mais il existe aussi des broyeurs de paille spécialisés : broyeurs à hélice dits « gyro-broyeurs » comportant des lames horizontales tournant à 700 ou 800 tr/mn au ras du sol, broyeurs à marteaux tournant autour d’un axe horizontal entre des contre-couteaux fixes. Après broyage, les pailles sont plus aisément enfouies par le déchaumage et par le labour. Les problèmes de bourrage des outils d’enfouissement font parfois revenir les agriculteurs aux techniques de brûlage préalable des pailles, qui sont dangereuses dans des sols pauvres et instables.

• Les semis
Le semis mécanique est au point depuis de nombreuses années. Le semoir fut probablement inventé par les Chinois au début de notre ère et introduit ou réinventé par un Italien au début du xviie s. en Europe. Il était parfaitement au point du temps de la traction animale, et les seules évolutions concernent l’adaptation à la motorisation et la recherche de la précision.

Presque tous les semoirs disposent les graines en lignes.

• Conditions de réussite d’un semis. Le préalable jugé indispensable jusqu’à ces toutes dernières années est la préparation d’un lit de semence adapté à la graine, au sol et aux conditions climatiques. Le semoir lui-même intervient dans cette préparation.

Les conditions climatiques, la date du semis, les qualités de la semence ont une influence plus importante que la machine sur la réussite du semis.

Deux objectifs principaux sont recherchés sur les semoirs :
— placer un certain nombre de graines par unité de surface (semis de blé, orge, avoine, etc.) ou par unité de longueur (semis de maïs et de betterave) pour réaliser après la levée une certaine population (nombre de plantes par unité de surface) avec, dans certains cas (maïs et betterave), une recherche d’un écartement constant entre les plantes d’une même ligne ; cette population, déterminée expérimentalement par les agronomes, doit apporter le maximum de rendement ; la répartition des graines par le semoir doit être régulière ;
— placer la graine à une profondeur constante, choisie en fonction de considérations agronomiques (climat, sol, plante).

• Constitution des semoirs en ligne. Les semoirs comportent tous un bâti à roues portant une trémie à grains. Ils diffèrent par les systèmes de distribution et par les systèmes d’enterrage. L’écartement entre les lignes est constant par réglage préalable. Chaque tube de descente amène la graine jusqu’aux organes d’enterrage.

• La distribution. Pour les céréales courantes, on ne recherche pas un écartement constant entre graines ; les systèmes de distribution sont donc assez simples. Il en existe deux types principaux :
— le distributeur à cannelures est un arbre dont la rotation permet l’entraînement dans chaque cannelure d’une petite quantité de grains ; longueur utile de cannelures et vitesse de rotation de l’arbre sont les deux facteurs de réglage du débit et, par conséquent, de la dose à l’hectare, puisque l’entraînement se fait par les roues porteuses proportionnellement à la vitesse d’avancement ;
— le distributeur à ergots est constitué d’un cylindre rotatif muni de doigts radiaux qui régularisent le flux sortant de la trémie ; le réglage se fait par modification du rapport de démultiplication (boîte de vitesses) entre les roues et le distributeur.

Le système à ergots a parfois moins tendance à broyer les graines que le système à cannelures.

Le placement en terre. Deux types d’organes sont utilisés : les socs et les disques. Les seconds permettent de travailler mieux dans des sols mal préparés, rocheux ou très lourds. La profondeur du travail est généralement déterminée par des ressorts à pression réglable.