Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
L

lymphogranulomatose (suite)

Historique

Thomas Hodgkin, médecin britannique (1798-1866), isola les adénopathies (gros ganglions) non tuberculeuses, mais il fallut attendre le médecin viennois Richard Paltauf (1858-1924) et le médecin allemand Carl Sternberg (1872-1935) pour que l’entité histologique de la lymphogranulomatose maligne soit précisée. Joseph Nicolas (1868-1960) et Maurice Favre (1876-1954), de Lyon, décrivirent en 1912 les signes cliniques de la lymphogranulomatose vénérienne. Ernest Henri Besnier, dermatologiste français (1831-1909), à qui l’on doit les premières biopsies*, étudia en 1899 les sarcoïdes. C. M. P. Bœck, dermatologiste norvégien (1845-1917), individualisa les formes cutanées de la lymphogranulomatose bénigne, dont le Suédois Jörgen Schaumann (1879-1953) devait décrire les formes viscérales.


Lymphogranulomatose bénigne

La lymphogranulomatose bénigne, ou maladie de Besnier-Bœck-Schaumann, est en fait une réticulo-endothéliose : elle part du tissu réticulo-endothélial (la trame des ganglions) et non du tissu lymphoïde (les leucocytes). Bénigne et assez rare, elle frappe surtout l’adulte jeune et est caractérisée par un extrême polymorphisme. Elle se traduit en effet par des localisations multiples, qui peuvent être ganglionnaires superficielles (sous forme de petits ganglions durs, mobiles et indolores associés parfois à une atteinte de la rate) ou ganglionnaires profondes (sous forme d’adénopathies médiastinales hilaires polycycliques bilatérales et symétriques parfois associées à une atteinte du tissu pulmonaire de type micronodulaire, réticulo-nodulaire ou macronodulaire). D’autres localisations peuvent s’observer : cutanées, sous forme de sarcoïdes de la face du thorax ou des membres à petits ou gros nodules, parfois diffus en placards revêtant l’aspect du lupus pernio ; osseuses, avec atteinte microgéodique cystoïde (petites cavités dans l’os) des extrémités (maladie de Perthes-Jungling) ; oculaires (iritis) ; parotidiennes (syndrome de Mikulicz) ; enfin nerveuses, musculaires, rénales ou hépatiques. Parmi les examens complémentaires permettant de porter le diagnostic, la biopsie d’un élément cutané ou d’une adénopathie reste l’élément capital. La lésion histologique, caractéristique d’une réaction du système réticulo-endothélial, est représentée par des amas de cellules épithélioïdes en nodules entourés d’une couronne lymphocytaire. D’autres examens peuvent aider, tels l’intradermo-réaction de Kvein, faite à partir d’un broyât de ganglions sarcoïdiens et positive au bout de quatre semaines, la cuti-réaction tuberculinique en règle générale négative et, plus accessoirement, le dosage de la calcémie, qui est parfois anormalement élevée. L’évolution de la maladie est généralement bénigne, mais, du fait de son polymorphisme, elle peut être émaillée d’accidents évolutifs liés à l’atteinte de certains organes. La mise sous traitement corticoïde s’impose en cas de troubles fonctionnels ou de poussées évolutives.

M. R.

➙ Ganglion / Lymphatique.

 M. Bariéty et J. Poulet, la Sarcoïdose de Besnier-Bœck-Schaumann (Flammarion, 1958). / Management of Chancroid Granuloma Inguinale, Lymphogranuloma Venereum in General Practice (Atlanta, 1964). / C. Lagarde, J. Chauvergne et B. Hoerni, la Maladie de Hodgkin (Masson, 1971).

Lyon

Ch.-l. du départ. du Rhône et capitale de la Région Rhône-Alpes* ; 462 841 hab. (Lyonnais). L’agglomération compte 1 186 000 habitants.


Dans un classement démographique des communes françaises, Lyon se place au troisième rang, après Marseille, beaucoup plus vaste. Mais le phénomène urbain déborde depuis longtemps au-delà des limites de la commune : avec plus d’un million d’habitants, l’agglomération lyonnaise est au deuxième rang, après Paris. Depuis 1968, il existe une Communauté urbaine de Lyon, établissement public qui gère les principaux équipements de cinquante-six communes.

Au centre de la ville actuelle, la colline de Fourvière, les pentes de la Croix-Rousse, la presqu’île entre Saône et Rhône constituaient déjà l’essentiel de Lugdunum, capitale des Gaules, fondée en 43 av. J.-C. Sur cet emplacement, depuis deux mille ans, la vie urbaine a profité d’un milieu géographique assez exceptionnel, présentant plusieurs caractéristiques essentielles : carrefour continental, site original, environnement varié.


Le carrefour

Les principales branches d’un carrefour européen apparaissent nettement sur la carte. Entre les mers du Nord et la Méditerranée, l’isthme européen présente ici une disposition favorable : le sillon de la vallée du Rhône, largement ouvert sur la mer, se prolonge dans les plaines de la Saône, qui donnent accès, par les seuils de Bourgogne et d’Alsace, aux bassins de la Seine, de la Meuse, de la Moselle et du Rhin. Pour toutes les régions de l’Europe du Nord-Ouest, le Couloir rhodanien est la voie la plus facile en direction de la Méditerranée occidentale. Sur cet axe méridien sont branchés plusieurs itinéraires transversaux. Dans les massifs jurassiens et préalpins, un certain nombre de cluses (Nantua, les Hôpitaux, Pierre-Châtel, les Échelles, Voreppe) conduisent soit au Plateau suisse par le haut Rhône et le Léman, soit aux grands cols des Alpes, qui permettent d’atteindre les plaines de l’Italie du Nord. En direction des pays de l’Océan, il existe, dans les monts du Lyonnais et du Beaujolais, des dépressions (vallées du Gier et de la Brevenne) ou des cols (les Sauvages, les Écharmeaux) servant de passages vers les plaines de la Loire. Cet ensemble d’itinéraires orientés de l’est à l’ouest est une caractéristique essentielle de la partie centrale du Couloir rhodanien, où se trouve Lyon : au sud, la barrière des Cévennes est difficile à franchir, et, si la masse des Alpes du Sud reste pénétrable, les itinéraires y sont longs et compliqués ; au nord, ni le Mâconnais, ni le Morvan ne gênent réellement les communications ; en revanche, les plateaux et la chaîne frontière du Jura représentent un obstacle, surtout en hiver, lorsque le col de la Faucille est fermé.

Ces nombreux itinéraires transversaux de la partie centrale du Couloir rhodanien peuvent être exploités en différents points : Vienne*, fondation gallo-romaine plus ancienne que Lyon, en a profité, mais aussi Mâcon, Villefranche, Valence*. Cependant l’emplacement de Lyon est apparu comme le plus favorable.