lutte (suite)
Aujourd’hui, en lutte gréco-romaine, la suprématie appartient aux nations européennes de l’Est : U. R. S. S., Bulgarie, Allemagne orientale et Hongrie. Pour la lutte libre, ce sont des nations d’Extrême-Orient et du Moyen-Orient (le Japon, l’Iran, la Mongolie, la Turquie) et encore l’U. R. S. S. qui dominent. On doit toutefois noter une progression des Américains (du Nord et du Sud) et un retour des Scandinaves, qui furent longtemps des spécialistes de la gréco-romaine.
Les règles
La lutte est actuellement réglementée par la Fédération internationale, qui groupe plus de cent nations et ne reconnaît que deux styles : la lutte gréco-romaine et la lutte libre.
La lutte gréco-romaine est appelée à l’étranger « lutte française », à cause de son origine. C’est le Lyonnais Exbrayat qui en codifia les règles en 1848. Elle ne permet de porter des prises que de la tête à la ceinture. Il est interdit de faire intervenir l’action des jambes pour effectuer des prises. C’est une lutte qui demande surtout force et technique.
La lutte libre est la plus ancienne. Déjà dans l’Antiquité, les Grecs et les Égyptiens pratiquaient une sorte de lutte libre avec une réglementation beaucoup moins sévère que l’actuelle. Elle est plus rapide que la gréco-romaine et exige un souffle à toute épreuve. Elle fait intervenir l’action des jambes pour porter les prises. Elle est donc plus naturelle. La vitesse d’exécution et la souplesse y jouent un grand rôle.
Depuis le 1er janvier 1970, dix catégories de poids sont officiellement reconnues, dont les limites supérieures sont les suivantes : 48 kg, 52 kg, 57 kg, 62 kg, 68 kg, 74 kg, 82 kg, 90 kg, 100 kg et au-dessus de 100 kg.
Un combat de lutte, en compétition, disputé sur un tapis carré de 8 m de côté, peut être gagné soit par tombé, soit aux points. Il y a tombé lorsque les épaules d’un lutteur se trouvent en contact simultané avec le tapis et que l’arbitre a eu le temps, en frappant le tapis, de constater le touché au sol. Si le combat va à la limite des 9 minutes (un match comprend trois périodes de 3 minutes et 2 minutes de repos), la décision est rendue aux points. Ces points sont attribués comme suit : une prise qui met l’un des lutteurs en danger d’être tombé 5 secondes est cotée 3 points (on est en danger quand les épaules forment avec le tapis un angle de moins de 90°) ; une prise identique mettant en danger moins de 5 secondes ne vaut que 2 points ; sans mise en danger, elle est cotée 1 point, de même que les prises amenant l’adversaire à plat ventre sur le tapis.
Les points de pénalisation sont attribués comme suit : vainqueur par tombé, 0 point ; vainqueur aux points (avec 10 points d’avance), 0,50 point ; vainqueur aux points (moins de 10 points d’avance), 1 point ; match nul, 2 points ; battu aux points avec moins de 10 points de retard, 3 points ; battu par tombé, 4 points ; battu par abandon ou disqualification, 4 points. Tout lutteur ayant totalisé 6 points est éliminé. Les lutteurs inscrits dans la même catégorie de poids doivent se rencontrer les uns les autres tant qu’ils ne totalisent pas les 6 points de pénalisation.
Les principales prises en gréco-romaine sont : le tour de hanche, la ceinture (de côté, en bascule, à rebours), le bras à la volée et le roulé, le ramassement de bras, la manchette. En libre, ce sont : l’enfourchement, le ciseau, le crochet, le chassé, le ramassement de jambes, la prise de cuisse, la liane.
Pour atteindre l’échelon supérieur, l’athlète devra posséder les qualités de vitesse (primordiale), de coordination, de résistance, de souplesse et de force, cette dernière pour lui permettre de soulever de terre son adversaire ou de résister à sa force d’attraction.
La lutte est un sport de combat, mais loyal, où les risques d’accidents sont très réduits, car tout acte de brutalité est régulièrement sanctionné.
R. M.