Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
L

Louis-Philippe Ier (suite)

 P. Thureau-Dangin, Histoire de la Monarchie de Juillet, 1830-1848 (Plon, 1884-1892 ; 7 vol.). / P. de La Gorce, Louis-Philippe, 1830-1848 (Plon, 1931). / J. Bertaut, le Roi bourgeois (Grasset, 1936). / T. E. B. Howarth, Citizen King, the Life of Louis-Philippe (Londres, 1961). / P. Vigier, la Monarchie de Juillet (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1962 ; 4e éd., 1972). / M. Castillon Du Perron, Louis-Philippe et la Révolution française (Perrin, 1963 ; 2 vol.). / A. J. Tudesq, les Grands Notables de France, 1840-1849 (P. U. F., 1965 ; 2 vol.). / A. Jardin et A. J. Tudesq, la France des notables, 1815-1848 (Éd. du Seuil, 1973 ; 2 vol.). / Louis-Philippe, Mémoires, t. I (Plon, 1973).

Loup

Mammifère carnassier sauvage, très voisin du Chien.


Cet animal est un des éléments essentiels de notre faune européenne originelle. Carnivore de la famille des Canidés, il est souvent confondu avec le Chien de berger, auquel il ressemble parfois étrangement.

La longueur du corps est de 1,15 à 1,40 m ; la queue est longue de 30 à 40 cm ; la hauteur au garrot est de 75 à 80 cm. Un gros Loup pèse de 45 à 65 kg. Les femelles sont plus petites et aussi moins lourdes.

La tête du Loup paraît plus large que celle du Chien, car, autour du cou et des épaules, le Loup porte une crinière qui se prolonge en arrière sur les omoplates. Les yeux sont obliques et de couleur jaune d’or ; les oreilles sont plus courtes que celles du Chien et droites.

L’arrière-train semble un peu bas, et la queue pend jusqu’aux jarrets. La couleur du Loup est grisâtre et jaunâtre, et mélangée de poils noirs aux extrémités. Les Loups des régions nordiques et froides ont un poil dur et long avec une bourre plus fournie.

La mâchoire du Loup est très puissante. Les dents, au nombre de 42, ont la formule dentaire suivante :

La louve porte 4 ou 5 paires de mamelles pectorales et abdominales. L’époque du rut survient de la fin de décembre à janvier, et, au bout de 9 semaines de gestation, la femelle met bas de 4 à 9 louveteaux, qui naissent de la fin de février à avril.

Elle installe ses louveteaux dans une tanière, qui est un abri placé en général dans un lieu impénétrable, sous des rochers ou de vieilles souches d’arbres, parfois dans un terrier abandonné par un autre animal. Il arrive qu’elle se creuse elle-même un terrier dans un talus ou une butte de terre. Cette tanière est garnie de mousse, de feuilles sèches et d’herbes. La mère allaite ses petits pendant 5 à 6 semaines. Au sevrage, ceux-ci reçoivent alors de la viande, que les parents déglutissent. Il faut souligner que le mâle prend une part très active à la nourriture de la nichée.

Le Loup a une nourriture assez variée. Il chasse tout ce qu’il peut éventuellement rencontrer : des Rongeurs (Rats, Souris, Campagnols, Écureuils), du petit gibier comme les Lièvres, les Lapins de garenne et des Oiseaux. Il préfère cependant les Chevreuils et les Cerfs.

Quand le gibier se fait rare, il s’attaque aux animaux domestiques, proies plus faciles à attaquer et à emporter. Tout lui est bon : volailles, Porcs, Moutons ainsi que les gros animaux. Il n’hésite pas à s’attaquer aux Vaches, aux Bœufs et même à des Chevaux. C’est surtout en hiver qu’il vient rôder autour des lieux habités. Il est alors dangereux pour les gens de la campagne habitant non pas dans les hameaux, mais dans les écarts.

Ce serait un animal de plaine plutôt que de forêt. On le rencontre plus souvent dans les bosquets se trouvant en plaine que dans la grande forêt, où les animaux sont difficiles à trouver. Le Loup chasse toujours en silence, en lisière de ces petits bois qui servent d’abris au gibier qui fréquente la plaine.

Il est rusé, très méfiant, avec un flair extraordinaire pour déjouer les interventions que l’Homme met en œuvre pour le détruire : pièges, traquenards, fosses, appâts empoisonnés ou assommoirs disposés sur les pistes qu’il fréquente.

Il est très difficile à chasser, car c’est un nocturne. Il faut alors faire des battues avec un nombreux personnel. C’est ainsi qu’on en est venu à bout.

Le Loup est en compétition avec le Renard, et il semble qu’il y ait toujours eu un antagonisme sérieux entre ces deux genres de Canidés voisins l’un de l’autre. Le Renard serait capable de s’emparer des louveteaux quand la tanière n’est pas gardée, mais, inversement, le Loup ne peut pas attraper les renardeaux dans leurs terriers, qui sont très profonds et ainsi protégés de toute attaque extérieure. De toute façon, la disparition du Loup en Europe centrale a eu pour résultat une pullulation des Renards. Comme autrefois le Loup était un redoutable vecteur de maladies contagieuses, de la rage en particulier, c’est le Renard qui s’est substitué à lui dans ce rôle.

À ce sujet, la littérature cynégétique rapporte des cas dramatiques d’accidents particulièrement graves causés par des Loups, comme celui qui est survenu en 1839 dans le département du Puy-de-Dôme, au cours duquel dix-huit personnes furent mordues par un Loup ainsi que près de soixante animaux : Vaches, Chèvres, Moutons, Chiens. Douze personnes en moururent dans les six mois suivant l’accident. C’était hélas ! avant la découverte de Pasteur.

Une autre affaire non moins dramatique fut celle de la « bête du Gévaudan ». Un Loup dévora en trois ans une bonne centaine de femmes et d’enfants dans cette région des Cévennes. Il fallut faire intervenir un régiment de dragons pour finalement abattre un grand Loup de 65 kg. Cela se passait entre 1764 et 1767.

On comprend la haine dont sont animées les populations rurales à l’égard de cet animal dangereux et pourquoi il a inspiré tant de récits imaginaires et plus ou moins fantaisistes, voire hallucinants.

Les Loups ne vivent pas en solitaires. Ils forment des couples durables et des familles. Les bandes de Loups sont formées du couple d’adultes, des jeunes de l’année et de ceux de l’année précédente. Il y a toujours dans une bande un chef. Tous ceux qui les ont observés ont constaté une hiérarchie de domination-subordination parfaitement nette. L’animal de haut rang s’impose aux autres par son allure et sa puissance. Si l’un des congénères ne respecte pas ce mâle dominant, celui-ci le lui fait savoir. Il retrousse ses babines, lui montre les crocs et d’un regard fulgurant lui fait comprendre qu’il doit le respecter. Le congénère affiche alors un comportement de soumission active, allongeant sa tête, plaquant les oreilles contre celle-ci, recourbant sa queue vers le sol en l’animant de frétillements latéraux. Sinon les menaces du chef sont mises à exécution.

Le Loup vit dans tout l’hémisphère Nord. En Amérique, on le rencontre jusqu’au Mexique. Au Groenland, au Canada et en Sibérie, on trouve des Loups blancs. On les chasse pour leur fourrure, qui est très appréciée.

Les derniers Loups signalés en France auraient été observés en Haute-Savoie en 1952. Il n’est pas impossible d’en rencontrer encore, car le Loup peut, en une nuit, parcourir 160 km. Un grand vieux Loup est pratiquement « inforçable » ; sa vitesse de pointe peut atteindre 45 km/h.

P. B.

 F. H. Van den Brink, Guide des mammifères d’Europe (Delachaux et Niestlé, 1956). / R. Hainard, Mammifères sauvages d’Europe, t. I (Delachaux et Niestlé, 1961). / G. Ménatory, la Vie des Loups (Stock, 1969).