Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
L

Lion (suite)

La chasse au Lion est un « sport » toujours dangereux. Aux dires des grands chasseurs, le Lion serait le plus redoutable de tous les animaux d’Afrique. De toute façon, la charge d’un Lion est rare, et c’est une des choses les plus graves qui puissent arriver au chasseur. Il est fréquent que l’animal essaye d’intimider l’Homme qui s’approche de lui en simulant une colère par des grognements, des déplacements fréquents, mais la charge réelle du Lion est bien différente. Il arrive au galop, le corps rasé, les oreilles basses. C’est un spectacle terrifiant. Le chasseur ne peut s’écarter. Sa chance, et la seule, est dans une balle bien dirigée, et il lui faut attendre pour tirer que l’animal soit tout près de lui, à quelques mètres, immanquable !

L’aire de répartition du Lion était très vaste autrefois : l’Afrique et le sud de l’Asie. Il n’existe plus qu’au sud du Sahara. Les Lions d’Afrique du Sud comme les Lions de l’Atlas ont disparu. En Asie, on en compte encore 200 têtes, dans la réserve naturelle de la forêt du Gir, dans la presqu’île de Kāthiāwār, au nord-ouest de Bombay. Ils sont plus petits que les africains.

Les Lions s’élèvent facilement en captivité ; la ration journalière d’un adulte est de 4,5 kg de viande. Ils s’apprivoisent facilement. Il faut les mettre au dressage entre un an et un an et demi. À la puberté, ils peuvent être dangereux, et le travail du dompteur est toujours périlleux aux époques du rut.

Le Lion peut se croiser avec le Tigre. Le produit obtenu est une curiosité : on l’appelle Tigon ou Tigron.

P. B.

➙ Carnivores / Félidés.

 F. Bourlière, Vie et mœurs des mammifères (Payot, 1951). / A. Jeannin, la Faune africaine (Payot, 1951). / J. A. Hunter, Chasses tropicales (Payot, 1952). / P. L. Dekeyser, les Mammifères de l’Afrique noire (I. F. A. N., Dakar, 1955).

Lipchitz (Jacques)

Sculpteur français d’origine lituanienne (Druskieniki 1891 - Capri 1973).


Curieusement, Lipchitz, qui a conquis une large audience en se distinguant comme l’un des meilleurs sinon des plus spécifiques sculpteurs cubistes, reçut une formation académique dont il eut du mal à se défaire. Arrivé à Paris en 1909, il passe par les académies libres et n’adhère au cubisme* que très tardivement. Rencontrant Picasso, en 1913, il reste méfiant devant ses prouesses plastiques. C’est vers 1915 (Tête, pierre, coll. priv., et bronze) qu’il tend vers la synthèse, tout en explorant, à travers le relief polychrome, les mêmes problèmes que les peintres cubistes : l’espace prend un sens nouveau à travers ces rythmes fortement marqués, soulignés par l’apport de la couleur, les arêtes vives qui définissent un monde d’objets.

Bientôt, le sculpteur se débarrasse des poncifs qui ont ralenti sa formation. Il se lie d’amitié avec Juan Gris, Modigliani, Max Jacob et devient un personnage familier de Montparnasse. Cependant, il lutte contre le caractère statique inhérent au traitement de l’espace « dans la masse ». C’est vers 1925 qu’il rompt délibérément avec ce style, selon lui trop rigoureux, trop massif et auquel il préfère bientôt les jeux plus subtils des arabesques. Aux plans enchevêtrés du cubisme, et, en fait, de toute la sculpture d’alors, il oppose les transparences, les vides. Il tend vers un dynamisme des masses, ménage des rythmes élancés autour d’un espace qui devient réceptacle de lumière (Figure, bronze, 1926-1930). Plusieurs amateurs s’intéressent à lui depuis 1916 (il a été en contrat chez le marchand des cubistes, Léonce Rosenberg) et lui commandent des pièces décoratives et monumentales. En particulier un collectionneur américain, le docteur Barnes, pour sa fameuse fondation de Merion (Philadelphie).

Nouveau revirement dans l’évolution de Lipchitz aux environs de 1930.

Ayant été jusqu’au maximum de ses possibilités dans le traitement de la forme pour elle-même, le sculpteur est de nouveau tenté par la réalité. Il ne craint pas même le sujet, ni l’effet sentimental (le Couple, 1928-29 ; le Retour du Fils prodigue, 1931 ; Mère et enfant, 1931-1945), mais sa profonde connaissance du vocabulaire de synthèse des cubistes lui permet de traiter l’anecdote sans mièvrerie.

Avec le Prométhée qu’il compose pour l’Exposition internationale de 1937, à Paris, s’affirme cette tendance de l’artiste vers un style plus expressif. Aux formes rigoureuses, mais parfois statiques, du cubisme, qu’il avait abandonnées pour des transpositions assez libres de la réalité, il préfère bientôt cette sorte de frémissement, cette ardeur du surgissement des forces que l’on dirait venues de l’intérieur même de la matière.

En 1941, il quitte la France pour les États-Unis, où il demeurera désormais (à New York, puis à Hastings-on-Hudson). Il y développe dans un climat plus nerveux encore, et aussi plus romantique, ce style où s’exprime pleinement son sens des métamorphoses. Ses sculptures s’allègent, se hérissent souvent de pointes, de germinations étranges (Printemps, 1942).

Des rétrospectives, tant à New York (1954) qu’à Paris (1959), ont couronné une carrière fervente et riche, placée sous le signe de la recherche d’un humanisme moderne.

J.-J. L.

 R. Vitrac, Jacques Lipchitz (Gallimard, 1929). / M. Raynal, Jacques Lipchitz (Jeanne Bucher, 1947). / R. Goldwater, Jacques Lipchitz (Amsterdam, 1954). / H. R. Hope, The Sculpture of Jacques Lipchitz (New York, 1954). / A. M. Hammacher, Lipchitz (Cologne, 1961).

lipides

Nom scientifique des corps gras constitutifs des êtres vivants.


Les lipides sont abondamment et diversement présents dans les organismes végétaux et animaux, où ils constituent des substances de réserve ou de protection.


Composition chimique des lipides

Les lipides sont formés par la combinaison des acides dits « acides gras » avec des bases organiques diverses.