Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
L

linguistique (suite)

 F. de Saussure, Cours de linguistique générale (Payot, Lausanne, 1916 ; nouv. éd., 1972). / A. Meillet, Linguistique historique et linguistique générale (Champion et Klincksieck, 1921-1936 ; rééd., 1952-1958 ; 2 vol.). / E. Sapir, Language : an Introduction to the Study of Speech (New York, 1921 ; trad. fr. le Langage, Payot, 1953). / J. Vendryes, le Langage. Introduction linguistique à l’histoire (Renaissance du livre, coll. « Évolution de l’humanité », 1929 ; nouv. éd., A. Michel, 1968). / C. Bally, Linguistique générale et linguistique française (Leroux, 1932 ; 4e éd., Francke, Berne, 1965). / L. Bloomfield, Language (New York, 1933, nouv. éd., 1965 ; trad. fr. le Langage, Payot, 1970). / L. Hjelmslev, Prolégomènes à une théorie du langage (en danois, Copenhague, 1943 ; trad. fr., Éd. de Minuit, 1971) ; le Langage, une introduction (en danois, Copenhague, 1963 ; trad. fr., Éd. de Minuit, 1966). / Z. S. Harris, Methods in Structural Linguistics (Chicago, 1951 ; nouv. éd. Structural Linguistics, 1963). / J. Perrot, la Linguistique (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1953 ; 8e éd., 1969). / H. A. Gleason, An Introduction to Descriptive Linguistics (New York, 1955, nouv. éd., 1961 ; trad. fr. Introduction à la linguistique, Larousse, 1969). / N. Chomsky, Syntactic Structures (Mouton, La Haye, 1957 ; trad. fr. Structures syntaxiques, Éd. du Seuil, 1969) ; Aspects of the Theory of Syntax (Cambridge, Mass., 1965 ; trad. fr. Aspects de la théorie syntaxique, Éd. du Seuil, 1971). / A. Martinet, Éléments de linguistique générale (A. Colin, 1960 ; 2e éd., coll. « U 2 », 1967). / R. Jakobson, Selected Writings (Mouton, La Haye, 1962-1971 ; 4 vol.) ; Essais de linguistique générale (trad. de l’angl., Éd. de Minuit, 1963). / B. Malmberg, New Trends in Linguistics (Stockholm, 1964 ; trad. fr. les Nouvelles Tendances en linguistique, P. U. F., 1966). / E. Benveniste, Problèmes de linguistique générale (Gallimard, 1966). / G. Mounin, Histoire de la linguistique, des origines au xxe siècle (P. U. F., 1967, 2e éd., 1970) ; la Linguistique au xxe siècle (P. U. F., 1972). / R. H. Robins, A Short History of Linguistics (Londres, 1967 ; trad. fr. Brève Histoire de la linguistique, Éd. du Seuil, 1976). / J. Lyons, Introduction to Theoretical Linguistics (Cambridge, 1968 ; trad. fr. Linguistique générale. Introduction à la linguistique théorique, Larousse, 1970). / A. Martinet (sous la dir. de), le Langage (Gallimard, « Encycl. de la Pléiade », 1968) ; Linguistique. Guide alphabétique (Denoël-Gonthier, 1969). / J. Joyaux, le Langage, cet inconnu (S. G. P. P., 1969). / O. Ducrot et T. Todorov, Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage (Éd. du Seuil, 1972). / J. Dubois, M. Giacomo, L. Guespin, J.-B. et C. Marcellesi et J.-P. Mével, Dictionnaire de linguistique (Larousse, 1973). / Le Langage (Denoël, 1973).

Linné (Carl von)

Naturaliste suédois (Råshult, Götaland, 1707 - Uppsala 1778).


Carl, fils de Nils, lui-même fils d’Ingemar, reçoit à sa naissance ce qu’aucun de ses ascendants n’a eu : un nom de famille. Et ce fut Linnaeus, d’un mot suédois latinisé signifiant « tilleul ». Son père, en effet, aime arbres et plantes, et, lorsqu’il est nommé pasteur à Stenbrohult en 1709, il dispose d’un terrain qu’il s’empresse de transformer en jardin. Carl fait parmi les fleurs ses premiers pas et ses premières observations.

C’est toutefois vers la médecine qu’il s’oriente, il mène à Lund (1727), puis à Uppsala (1728) une vie d’étudiant désargenté, s’occupant davantage des sciences naturelles que de médecine proprement dite. Jamais Linné ne recevra le titre suédois de docteur en médecine : il sera reçu docteur dans une toute petite université néerlandaise (Harderwijk) en 1735 et n’obtiendra l’équivalence dans son pays que grâce à ses relations.

La chance de sa vie est alors de rencontrer, en 1729, Peter Artedi (1705-1735). C’est ensemble que les deux jeunes gens conçoivent le plan d’une classification générale des êtres naturels, ensemble qu’ils en commencent la réalisation. Le partage de leurs attributions respectives n’est pas très scientifique ; Linné se réserve les groupes aimables, bien vus des poètes et des dames — oiseaux, insectes, fleurs —, laissant à Artedi les groupes « répugnants » — poissons, reptiles — et les plantes ombellifères, que Linné trouve ennuyeuses. Le premier grand voyage de Linné le conduit, seul, en 1732 en Laponie, d’où il rapporte les éléments de la Flora lapponica, qui ne paraîtra qu’en 1737. Mais c’est son séjour aux Pays-Bas (1735-1738) qui décidera de sa vie. Il présente à deux personnages haut placés, le Néerlandais Johann Frederik Gronovius (1686-1762) et l’Anglais Isaac Lawson, le manuscrit de son Systema naturae, que ceux-ci publient à leurs frais sans hésiter (1735). Le banquier George Clifford (1685-1760) l’engage comme médecin, intendant de son jardin et de sa ménagerie de Hartekamp entre Leyde et Haarlem. La même année, Artedi vient le rejoindre et se noie accidentellement dans un canal d’Amsterdam. C’est donc la volonté d’un ami mort que Linné exécute en publiant en 1738 l’Ichtyologie. D’autres publications : Bibliotheca botanica et Fundamenta botanica (1736), Genera plantarum, Methodus sexualis, Hortus cliffortianus (1737) et Classes plantarum (1738), marquent cette période néerlandaise, extraordinairement féconde.

Puis Linné rentre en Suède, exerce la médecine pendant trois ans, fait jouer la puissante influence de son ami le comte Tessin pour obtenir en 1741 une chaire de médecine à l’université d’Uppsala et pour troquer celle-ci, dès l’année suivante, contre la chaire de botanique. Entre-temps, il s’est marié (1739) et il a fondé et présidé l’Académie des sciences de Suède.

Le reste de sa carrière va se traduire par de nombreuses publications, notamment Flora suecica (1745), Fauna suecica (1746), Hortus upsaliensis (1748), Philosophia botanica (1751), Species plantarum (1753). En 1755, le roi d’Espagne offre à Linné un poste éminent, qu’il refuse. En 1761, Carl Linnaeus est anobli sous le nom de Carl von Linné.

C’est en pleine gloire que Linné tombe malade (1774) et meurt (1778), laissant derrière lui une œuvre immense et, mieux encore qu’un nom, un adjectif : linnéenne, qui se dit d’une espèce aux caractères nettement tranchés et clairement définis. On appelle même parfois de telles espèces des linnéons.