Lépidoptères (suite)
La classification des Lépidoptères a beaucoup varié. L’ancienne répartition en diurnes, nocturnes et crépusculaires ne résiste pas à une observation un peu détaillée : chez beaucoup de Saturniidés, le mâle a une activité diurne, alors que la femelle est nocturne, et nombre de familles bien caractérisées (Sphingidés, Géométridés, etc.) comptent des espèces volant de jour ou de nuit. La subdivision du groupe, d’après la taille, en microlépidoptères et macrolépidoptères n’a rien de naturel. En prenant comme critère la forme des antennes, on isole les Rhopalocères, ensemble cohérent (antennes en massue), des Hétérocères, groupe disparate (antennes filiformes, fusiformes ou pectinées). Actuellement, on se fonde sur la nervation des ailes en groupant dans les Homoneures trois familles primitives, dont les ailes antérieure et postérieure ont une nervation semblable ; les Hétéroneures (ailes de structure différente à l’avant et à l’arrière) rassemblent la plupart des cent mille espèces actuellement décrites, réparties en une dizaine de superfamilles.
Les Lépidoptères et l’Homme
Un grand nombre de chenilles trouvent dans les plantes cultivées ou dans les denrées stockées, voire dans les vêtements de laine, une nourriture abondante qui favorise la multiplication de l’espèce (v. Chenille) ; leurs dégâts sont considérables ; peu à peu, les procédés de lutte biologique remplacent les moyens traditionnels (lutte chimique par insecticides), de plus en plus discutés.
Parmi les quelques Lépidoptères utiles, il faut citer ceux dont la larve produit une soie utilisable : le ver à soie (Bombyx mori), diverses espèces d’Antheraea d’Asie, Platysamia cecropia d’Amérique, Samia cynthia d’origine asiatique et introduit en Europe. Malgré les innombrables visites qu’ils effectuent sur les fleurs pour butiner, les Papillons ne jouent qu’un rôle modeste dans la pollinisation, comparativement à celui des Hyménoptères ; on a cependant prouvé qu’ils sont sensibles au rouge de certaines corolles, alors que les Abeilles ne distinguent pas cette couleur.
Mis à part les Oiseaux, nulle part ailleurs que chez les Lépidoptères la nature n’a produit un monde aussi prodigue en couleurs ; sans en négliger pour autant la qualité esthétique, le biologiste s’interroge sur la signification de cette profusion éclatante pour l’Insecte lui-même ; dans certains cas, on l’a montré sur quelques chenilles et Papillons sécrétant des substances toxiques pour les insectivores, elle jouerait un rôle protecteur.
M. D.
➙ Bombyx / Chenille / Chrysalide / Papillon / Teigne.
F. Le Cerf et C. Herbulot, Atlas des Lépidoptères de France (Boubée, 1944-1949 ; 2 vol.). / J. Aubert, L. et P. A. Robert, Papillons d’Europe (Delachaux et Niestlé, 1949-1952 ; 2 vol.). / P. Portier, la Biologie des Lépidoptères (Lechevalier, 1949). / J. Bourgogne, « Lépidoptères » dans Traité de zoologie, sous la dir. de P. P. Grassé, t. X, fasc. 1 (Masson, 1951). / G. Mathot, les Papillons (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1958).