Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
L

larynx (suite)

Déglutition

La protection du larynx durant la déglutition est indispensable pour éviter les fausses routes des aliments ; elle est assurée par l’élévation du larynx au cours de la déglutition, par l’abaissement de la base de la langue, qui coiffe l’orifice laryngé, par l’action des muscles constricteurs, qui agissent comme un sphincter, et enfin par le réflexe de toux en cas de pénétration alimentaire accidentelle. Le rôle de l’épiglotte apparaît plus négligeable, comme le montre l’ablation chirurgicale de cet organe.


Examen du larynx

• L’examen visuel de la morphologie et de la mobilité laryngées est assuré par la laryngoscopie.
— La laryngoscopie directe est seule utilisable chez l’enfant, parfois nécessaire chez l’adulte. Elle se pratique à l’aide d’un laryngoscope, qui permet d’exposer le larynx et dont il existe divers types (Chevalier-Jackson, MacIntosh, etc.). L’apport de la lumière froide, transmise par des fibres de verre souples, constitue un progrès certain. Il devient alors possible de pratiquer sous anesthésie partielle des manœuvres délicates au niveau du larynx, au besoin sous microscope.
— La laryngoscopie indirecte s’effectue sur le malade assis à l’aide d’un miroir laryngé qui réfléchit l’image inversée du larynx, la source lumineuse étant constituée par le classique miroir de Clar.

• L’étude de la fonction laryngée est effectuée en laboratoire à partir d’enregistrement stroboscopique (glottographie) et par le cinéma ultra-rapide.

• L’activité des muscles laryngés peut être étudiée par électromyographie.

• La radiographie.
— La radiographie simple, de face et surtout de profil, permet d’apprécier l’aspect des pièces et de la filière laryngée.
— Les tomographies de profil ou mieux de face montrent bien la configuration interne du larynx et constituent un examen indispensable pour préciser l’aspect du ventricule de Morgagni et visualiser une image pathologique à ce niveau.
— Le laryngogramme, obtenu après introduction directe de produits de contraste sur les parois du larynx, apporte des renseignements encore plus précis.


Pathologie du larynx

Elle est dominée chez le nouveau-né par les malformations, chez le nourrisson et l’enfant par l’infection, chez l’adulte par les tumeurs. La fréquence actuelle des intubations prolongées a fait naître une pathologie nouvelle, représentée par les sténoses, ou rétrécissements. Enfin, le larynx peut être le siège de troubles de la motricité et de traumatismes par choc direct.


Symptômes d’une atteinte du larynx

• La dyspnée laryngée est une gêne respiratoire en rapport avec une obstruction de la filière et qui est caractérisée par un tirage inspiratoire par mise en jeu des muscles respiratoires accessoires (qui se trouvent aspirés [tirés]) et par un cornage, bruit inspiratoire produit par le passage de l’air à travers le conduit rétréci.

• La dysphonie est un trouble de la voix. Celle-ci peut être cassée (enrouement), éteinte, rauque ou ligneuse, mais elle prend parfois un aspect plus particulier : voix bitonale, ou diplophonie, caractérisée par la formation simultanée de deux sons (paralysie d’une corde vocale).

• L’aphonie est l’impossibilité totale d’émettre un son.

• La toux et la douleur sont fréquemment associées.


Les affections du larynx

• Chez le nouveau-né.

Il s’agit essentiellement de malformations. Les occlusions complètes, ou atrésies laryngées, bénéficient d’un traitement endoscopique (section de membrane ou de brides).

Le diastème laryngé est la conséquence de la persistance d’une communication entre le larynx et le segment supérieur de l’œsophage. La réparation chirurgicale est difficile et dépend de l’importance de la communication.

Le stridor laryngé, classiquement rattaché à une flaccidité de l’épiglotte, aspirée à chaque inspiration, est marqué par une résonance laryngée sans tirage ni troubles vocaux, de pronostic toujours favorable. Certains troubles sont en rapport avec une anomalie chromosomique, telle la maladie du cri du chat (v. chromosome).

La laryngoscopie directe est indispensable au diagnostic dans tous les cas et constitue le premier temps du traitement.

• Chez le nourrisson et l’enfant.

Le laryngospasme est un arrêt brutal de la respiration pouvant s’inscrire dans un cadre convulsif et prenant en règle générale spontanément fin.

Les laryngites sont souvent graves en raison de l’étroitesse du larynx. Elles surviennent à l’occasion d’infections diverses bactériennes ou virales, ou dans le cadre d’une maladie infectieuse. La laryngite striduleuse, ou « faux croup », cède rapidement au traitement médical. La laryngite œdémateuse est beaucoup plus alarmante et d’évolution imprévisible. La persistance de la dyspnée ou son aggravation peut imposer l’intubation. Le tubage (introduction sous laryngoscopie d’un tube métallique creux dans le larynx) ou la trachéotomie rétablissent la perméabilité aérienne. La laryngoscopie met en évidence un œdème congestif sous-glottique ou vestibulaire, parfois une épiglottite. Le traitement par antibiotiques et corticoïdes amène cependant souvent la guérison.

Le croup, ou diphtérie laryngée, est devenu rare avec la vaccination. Les fausses membranes obstruent le larynx et gênent la voix et la respiration. La sérothérapie est indispensable (v. diphtérie).

La papillomatose laryngée se caractérise par la présence de papillomes, tumeurs bénignes dont le caractère diffus et récidivant constitue toute la gravité en raison de l’obstruction du larynx qu’elles provoquent.

Les corps étrangers laryngés sont exceptionnels, mais graves (asphyxie brutale).

• Chez l’adulte.