Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
K

kyste (suite)

Principales localisations des kystes

On peut rencontrer des kystes dans toutes les parties de l’organisme, mais certains sont particulièrement fréquents.

La peau est le siège de kystes sébacés, formés à partir des glandes sébacées annexées aux poils : ce sont de petites boules parfaitement rondes, roulant sous la peau et très fréquents au cuir chevelu.

L’ovaire* est le siège de kystes de tailles très variables, dont la grosseur peut aller de la tête d’épingle au melon. Leur origine et leur contenu sont également variables : kystes folliculaires, séreux, mucoïdes, dermoïdes.

Le foie, le poumon, le cerveau sont le siège de kystes parasitaires, notamment de kystes hydatiques.

Le poumon est également le siège de « kystes gazeux » renfermant de l’air, qui sont visibles à la radiographie sous forme de taches claires arrondies.

Le pancréas est le siège de faux kystes, qui peuvent atteindre un volume important et qui posent des problèmes thérapeutiques difficiles.

Le mésentère (v. intestin) est également le siège de kystes, dont le diagnostic n’est souvent fait qu’au cours d’une intervention chirurgicale.

Le rein est le siège de kystes d’origine embryonnaire, qui se développent simultanément et dont le nombre peut être élevé. Ces kystes creusent littéralement tout le parenchyme rénal (maladie polykystique des reins).


Symptômes et complications des kystes

Les kystes se présentent comme des tumeurs : la palpation permet de déceler une masse arrondie, bien limitée, de consistance molle et « fluctuante » si la pression est faible, au contraire rénitente, voire très dure si la pression est élevée, ce qui les fait souvent confondre avec une tumeur solide (un fibrome par exemple).

Par leur développement, les kystes compriment les organes voisins : ils provoquent ainsi des douleurs ou des pesanteurs par compression des nerfs, des troubles d’évacuation des divers canaux de l’organisme : constipation, troubles de l’évacuation urinaire, troubles circulatoires sanguins ou lymphatiques.

Les kystes peuvent s’infecter, se transformant en véritables abcès. Les kystes pédiculés peuvent se tordre autour de leur pédicule et se nécroser. Ils peuvent se rompre, répandant leur contenu dans les espaces voisins, ce qui est particulièrement grave en cas de kyste parasitaire. Enfin, la paroi des kystes peut être le siège d’une dégénérescence maligne, c’est-à-dire qu’elle peut se transformer en cancer.

Pour toutes ces raisons, l’ablation chirurgicale des kystes est le plus souvent indiquée : elle consiste en une exérèse, c’est-à-dire une séparation effectuée entre le kyste et les parties voisines, généralement facile, puisqu’il y a un plan de clivage. Dans la mesure du possible, le kyste est enlevé en totalité sans être ouvert, mais, en pratique, il est souvent nécessaire de l’ouvrir et d’aspirer son contenu pour en réduire la taille. Les kystes parasitaires ou infectés réclament de plus des mesures de désinfection spéciales.

Ph. de L.

Kyūshū

Île du Japon ; 42 000 km2 ; 12 200 000 hab.


La plus occidentale des quatre grandes îles japonaises a une densité moyenne proche de 300 habitants au kilomètre carré (légèrement supérieure à la moyenne nationale). Elle tire de sa situation insulaire et méridionale une forte individualité au sein de l’archipel. Siège d’un des plus anciens foyers de peuplement, point le plus rapproché du continent (120 km au détroit de Tsushima), c’est, traditionnellement, la porte de la civilisation chinoise au Japon. Cette ouverture sur le monde extérieur s’est prolongée à l’époque féodale, et le catholicisme a ici l’un de ses bastions.

C’est le volcanisme qui marque avant tout le relief de l’île, avec les grands massifs d’Unzen, de l’Aso (qui couvre à lui seul 8 000 km2 et dont les cônes se dressent au centre d’une caldeira de 50 km de diamètre), de Kirishima, à l’aspect semblable aux puys auvergnats, enfin de Sakura-jima, dont le cône fumant domine l’horizon de Kagoshima. Le rivage occidental s’émiette au large en îles et en presqu’îles dues à l’envahissement par la mer d’un champ de fractures complexes. Toutes les plaines sont périphériques, et aucune n’atteint 1 000 km2 : plaine de Tsukushi, ouverte sur le golfe d’Ariake, plaine de Kumamoto et longue plaine littorale de Miyazaki, qui, à l’est, termine l’île sur le Pacifique.

Le climat est le plus chaud du Japon, et l’été est la saison dominante, ponctué en août-septembre de typhons pressés et rageurs. Ce climat conditionne des paysages végétaux denses (bambous, palmiers, camélias) et une agriculture prospère, une double récolte étant possible partout. Les rizières forment le fond de ces campagnes, tapissant les plaines ou escaladant les versants en gradins étroits, tandis que les champs secs portent riz de montagne, maïs et patates. Les pâturages de l’Aso et de la région de Kagoshima élèvent les plus beaux bovins de l’archipel. Au total, cependant, cette vie rurale montre un certain archaïsme par rapport au reste du Japon. Pays très fermé, cloisonné jadis en une multitude de fiefs, Kyūshū demeure riche de traditions artisanales ou de coutumes, de fêtes que la vie moderne tend à effacer ailleurs. Ces campagnes ont trop d’hommes et manquent de capitaux.

Ces traits généraux font souvent diviser l’île en deux secteurs : le Sud, pénétropical et volcanique, demeuré largement rural et l’une des régions de l’archipel les plus isolées de la vie générale ; et le Nord, aux plaines plus vastes, au climat plus tempéré, région urbaine et industrielle. Il est de fait que la vie urbaine et manufacturière se concentre en quelques points : huit au total, tous périphériques.

Dans le premier secteur, deux capitales féodales, Kumamoto et Kagoshima (400 000 hab. environ chacune), sont devenues de gros centres régionaux sans industries notables, sauf quelques tissages et le traitement du bois des grandes forêts de l’intérieur ; le commerce de détail est leur fonction dominante. Sur la côte orientale, le gouvernement a fondé à Hyūga-Nobeoka un foyer d’industries chimiques que des fonds de 16 m devraient favoriser malgré son isolement. Au nord, sur la mer Intérieure (Seto-naikai), un autre foyer urbain se compose d’Ōita (pétrochimie) et de Beppu (station thermale, port de voyageurs). Au nord-ouest, Nagasaki et Sasebo forment une région bien vivante : un ancien bassin houiller, aujourd’hui en déclin, a attiré à Sasebo des industries ; c’était surtout un port militaire. À Nagasaki, les chantiers navals Mitsubishi et les usines de métallurgie lourde qui les accompagnent constituent à eux seuls un ensemble manufacturier notable. Sur la baie d’Ariake, enfin, le bassin houiller de Miike-Ōmuta se relève de la crise récente grâce à l’essor de la carbochimie ; une aciérie, une fabrique d’aluminium, une quinzaine d’usines au total, relevant du groupe Mitsui, constituent ici un autre foyer industriel homogène.