Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
K

kinésithérapie (suite)

 L. Charrière et J. Roy, la Kinésithérapie dans le traitement des algies vertébrales (Masson, 1965 ; 2e éd., 1970) ; la Kinésithérapie des déviations latérales du rachis (Masson, 1968). / A. L. Maccagno, la Kinésiologie respiratoire (Masson, 1965 ; 2e éd., 1970). / M. L. Barrié, la Kinésithérapie de la maladie de Parkinson (Maloine, 1969). / R. Mercier, J. Valette et G. Vanneuville, Affections vasculaires des membres et kinésithérapie (Maloine, 1969). / J.-L. Daigre, Technologie masso-kinésithérapique (Masson, 1971).

King (William Lyon Mackenzie)

Homme politique canadien (Kitchener, Ontario, 1874 - Kingsmere, près d’Ottawa, 1950).


La personnalité de Mackenzie King a dominé l’histoire canadienne de la fin de la Première Guerre mondiale jusqu’au lendemain de la Seconde. Son nom était bien connu au Canada, puisque son grand-père William Lyon Mackenzie* avait été un des chefs de la rébellion de 1837. S’il prétendit vouloir s’inspirer de l’idéal de ce dernier, Mackenzie King n’était pas, et de loin, un révolutionnaire. Tout au plus un peu mystique quant à son destin : avant son élection au Parlement d’Ottawa (en 1900), il écrivait : « Un pas après l’autre, la Main invisible m’a conduit au seuil que j’ai atteint. »

Il se fait connaître comme ministre du Travail dans le cabinet de Wilfrid Laurier* (1909-1911). Après la mort de ce dernier en 1919, le parti libéral choisit Mackenzie King pour leader. Il est au pouvoir après les élections de 1921, lors desquelles son hostilité à la conscription, si peu appréciée des francophones, lui a valu de nombreuses voix au Québec*.

Mackenzie King préside à l’émancipation du « dominion » : en 1923, le Canada s’entend directement avec les États-Unis au sujet de la répartition des pêcheries. En 1926, une conférence impériale enlève tout lien de subordination entre la Grande-Bretagne et le Canada. La même année, un représentant diplomatique est envoyé à Washington. À l’intérieur, Mackenzie King bénéficie de la reprise économique, qui apaise les conflits sociaux. Pourtant, les élections de 1925 n’apportent qu’une majorité modeste aux libéraux, et leur leader est battu dans sa propre circonscription. En 1926, un scandale qui compromet l’administration des douanes provoque sa chute. Sa grande habileté manœuvrière lui permet de gagner les nouvelles élections et de retrouver le pouvoir.

La crise économique de 1929 prend Mackenzie King au dépourvu : il doit laisser la place aux conservateurs de 1930 à 1935. Mais les très mauvaises récoltes de 1933 et 1934 achèvent de mettre le pays au bord de la misère et conduisent, paradoxalement, les conservateurs à promouvoir une politique dirigiste, inspirée de celle de Roosevelt*. Mackenzie King déclare « inconstitutionnelle et fasciste » l’annonce, à la radio et non au Parlement, de ces mesures. Il donne le choix aux électeurs « entre King et le chaos ». Vieux procédé politique, qui n’est jamais usé : le leader libéral revient triomphalement au pouvoir et ne tarde pas à bénéficier de la reprise économique, qui culmine en 1937. À l’intérieur, Mackenzie King s’attache à renforcer le pouvoir fédéral à l’égard des provinces en profitant du fait que les charges sociales de ces dernières, de plus en plus lourdes, les affaiblissent considérablement : le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale facilite cette emprise du « fédéral ». C’est pourtant sans enthousiasme, et après une attente symbolique de huit jours, que le Premier engage son pays dans le conflit, en précisant bien qu’il ne s’agit pas de suivre simplement la Grande-Bretagne. Le Canada tiendra une place très honorable dans le conflit sur le plan militaire et renforcera ses liens avec les États-Unis pour la mobilisation des activités économiques. Mais le problème de l’envoi des conscrits outre-mer divise encore profondément les provinces lorsqu’il faut finalement l’aborder, par un référendum, en 1942 (le Québec sera hostile à l’intervention sur les divers fronts). Mackenzie King, devant les besoins sans cesse accrus de l’armée, devra pourtant se résigner à envoyer des réservistes en Europe, mais seulement dans les derniers mois de la guerre. Le progrès du pouvoir central qu’il représente face aux provinces va se heurter de plus en plus aux particularismes de ces dernières, notamment celui du Québec, où règne Maurice Duplessis. En 1948, la maladie oblige Mackenzie King à abandonner un pouvoir qu’il avait exercé pendant vingt-deux ans.

S. L.

➙ Canada.

King (Martin Luther)

Pasteur américain (Atlanta, Géorgie, 1929 - Memphis 1968).


À dix-huit ans, il décide de devenir pasteur, comme son père, dans l’Église baptiste. Il termine ses études à Morehouse College, dans sa ville natale, puis entre au Crozer Theological Seminary en Pennsylvanie ; il obtient son doctorat en 1955 à l’université de Boston.

Ses origines bourgeoises l’ont protégé de la pauvreté, mais il sait très tôt ce qu’est la discrimination raciale. Il subit deux influences : de la lecture des œuvres de Walter Rauschenbusch (1861-1918), il conclut qu’il faut appliquer les principes chrétiens aux problèmes sociaux et se préoccuper des âmes aussi bien que des conditions économiques et sociales qui agissent sur elles ; de Gāndhī, il a dès son adolescence admiré la philosophie politique. « Le véritable pacifisme n’est pas la soumission irréaliste au mal, observait-il ; c’est plutôt la lutte courageuse menée par l’amour contre le mal, avec la certitude qu’il vaut mieux subir la violence que l’infliger. »

Intelligent et sensible, sérieux et réservé, King ne peut pas, par sa formation et par sa vocation, se désintéresser du sort de ses frères de couleur.

En 1954, il est revenu dans le Sud. On lui a confié la direction d’une paroisse à Montgomery, dans l’Alabama, une ville de 120 000 habitants dont 50 000 Noirs. À la fin de 1955, une passagère noire d’un autobus de la ville refuse de se plier aux règles de la ségrégation ; elle est arrêtée. Cette fois, la communauté noire s’émeut et décide de réagir : les transports en commun seront boycottés. L’Association pour l’amélioration de Montgomery contrôle et organise le mouvement ; elle porte à sa tête le pasteur King. Les dons et les expressions de soutien affluent de partout. Les Noirs de la ville marchent à pied ou mettent en place leurs propres moyens de transport ; ils refusent d’acheter chez les commerçants qui leur sont hostiles ; ils ne répondent pas aux provocations à la violence du Ku Klux Klan. Après un boycottage d’un an, les tribunaux fédéraux déclarent illégale la ségrégation dans les transports. La victoire est acquise, grâce à la non-violence et avec l’appui des libéraux blancs.