Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
K

Kentucky

État du Centre-Est des États-Unis ; 104 623 km2 ; 3 219 000 hab. Capit. Frankfort.


Le Kentucky a l’aspect d’un plan incliné du sud-est (plateau de Cumberland ou plateau appalachien, 1 200 m) au nord-ouest (vallée de l’Ohio), formé de roches primaires, grès, schistes et surtout calcaires (phénomènes karstiques de Mammoth Cave et Flint Ridge Cave). Dans la partie sud-est, les vallées (Kentucky, Big Sandy) sont très encaissées.

Le Kentucky a un climat continental modéré — sauf sur le plateau du Sud-Est — et humide. L’hiver est doux et l’été chaud (25,5 °C de moyenne en juillet à Louisville). Les précipitations (de 1 000 à 1 200 mm) tombent en toute saison (peu de chutes de neige, sauf au sud-est). Avant la colonisation dominait la forêt caducifoliée (chêne, frêne, érable, noyer, châtaignier, tulipier). À partir d’un sous-sol calcaire, la forêt de feuillus a formé de bons sols arables, mais le Sud-Est a des sols médiocres de montagne (sols podzoliques et lithosols sous couvert de forêt mixte ou résineuse).

Entre 1775 (premier établissement à Lexington et à Louisville) et 1790, 75 000 colons se fixent au Kentucky, qui est promu au rang d’État dès 1792 ; c’est le premier État constitué à l’ouest des Appalaches. Grâce à l’immigration d’abord, à un fort accroissement naturel ensuite, la colonisation s’étend au xixe s. à l’ensemble de l’État, y compris les parties les moins favorables, comme les plateaux du Sud-Est.

L’économie actuelle s’en ressent. Ainsi, le tiers sud-est du Kentucky souffre d’une agriculture arriérée. La mise en culture de terres pauvres, de pentes favorisant l’érosion des sols, la pratique du brush fallow (défrichements temporaires), le faible taux de mécanisation, une mentalité archaïque expliquent cette situation. La productivité réduite et la production limitée des denrées bénéficiant de subventions maintiennent les revenus à un bas niveau. Cette pauvreté se traduit dans l’état des bâtiments et, sur le plan des communautés locales, dans l’insuffisance des routes, des écoles, de la distribution électrique. Nombre de hillbillies, ces paysans du Cumberland, ont émigré ou, réduisant leur ferme à une simple habitation, travaillent en ville. En revanche, des terres abandonnées ou incultes ont été regroupées par des sociétés et converties en pâturages. La culture du tabac et l’aviculture, qui demandent plus de main-d’œuvre familiale que de capitaux et de terres, représentent une autre forme de conversion.

La plaine du Bluegrass fait exception. Très tôt, on y a pratiqué un élevage de qualité ou de luxe ; aujourd’hui, on y élève des chevaux de course dans de riches manoirs autour de Lexington ainsi que des bovins (boucherie, laiterie) ; on y cultive un tabac réputé.

Les difficultés de l’agriculture expliquent que le nombre des fermes soit tombé de 246 000 en 1930 à 130 000 en 1969 et que 1 200 000 ha aient été abandonnés de 1945 à 1960.

La principale industrie est l’extraction du charbon (110 Mt, deuxième rang aux États-Unis) dans la région appalachienne (houilles bitumineuses et à coke de bonne qualité) et dans les Western Coalfields (charbon subbitumeux de moindre valeur). La mécanisation de l’extraction réduit au chômage nombre d’agriculteurs venus à la mine ; la technique du stripping (découverte) dégrade le paysage qui entoure les sinistres « camps miniers ». Une partie du charbon gagne les centres industriels de la vallée de l’Ohio.

Le principal est celui d’Ashland, qui reçoit charbon, gaz naturel et sel, et qui fabrique caoutchouc synthétique, verre, acide sulfurique, chlore, produits en acier ou en nickel. L’ensemble industriel s’étend jusqu’à Huntington, formant une agglomération de 260 000 habitants à cheval sur trois États. Les industries de Louisville (391 000 hab. ; 775 000 pour l’agglomération qui déborde sur l’Indiana) sont les manufactures de cigarettes, les produits alimentaires (viande, whisky, bière), le travail des métaux (notamment de l’aluminium), la construction mécanique (machines agricoles), la construction électrique (usine de 10 000 employés de la General Electric) et l’édition. Lexington (63 000 hab.), marché du tabac, a des manufactures de cigarettes (Louisville et Lexington produisent 22 p. 100 des cigarettes américaines) et des industries électroniques et électriques. Frankfort, la capitale, n’a que 18 000 habitants. Covington (60 000 hab.) et Newport, en Kentucky, font partie de la zone métropolitaine de Cincinnati (Ohio). La population urbaine de l’État ne représente que 44,5 p. 100 de la population totale.

P. B.

Kenya

État de l’Afrique orientale. Capit. Nairobi*.


La géographie

Le Kenya est l’un des trois pays de l’Afrique orientale ex-britannique (avec l’Ouganda et le Tanganyika, devenu la Tanzanie). Un peu plus grand que la France (583 000 km2), il compte environ 10 millions d’habitants. Il a une façade maritime sur l’océan Indien et des frontières au sud avec la Tanzanie, à l’ouest avec l’Ouganda, au nord avec l’Éthiopie et le Soudan, au nord-est avec la Somalie.


Le milieu

Le relief est très diversifié. Depuis la région côtière, où affleurent des terrains sédimentaires allant du Quaternaire au Karroo (fin du Primaire et début du Secondaire), l’altitude s’élève vers l’intérieur, constitué en majeure partie par des plateaux élevés dans le socle précambrien. La coupure brutale de la Rift Valley, dépression tectonique de 40 à 80 km de largeur, divise ces plateaux en des hautes terres orientales, où se trouve la capitale, Nairobi (1 600 m), et en des hautes terres occidentales, qui descendent vers le lac Victoria, dont le Kenya est riverain. Dans la région de la Rift Valley, le socle disparaît entièrement sous d’énormes épanchements volcaniques. Il existe dans le fond de la Rift Valley de nombreux volcans récents (Suswa, Longonot, Menengai). Sur les hautes terres orientales, le mont Kenya (5 194 m), au nord de Nairobi, est un vieil édifice volcanique disséqué par les glaciers quaternaires et actuels. Une série de lacs jalonnent le fossé tectonique : au nord, le plus grand, le lac Rodolphe, long de 250 km et large de 40 ; puis, vers le sud, les lacs Hannington, Baringo, Nakuru, Elmenteita, Naivasha, Magadi et Natron.