Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
J

Joseph II (suite)

 F. Valjavec, Der Josephinismus. Zur geistlichen Entwicklung Œsterreichs im achtzehnten und neunzehnten Jarhundert (Munich, 1938 ; 2e éd., 1945). / E. Winter, Der Josephinismus und seine Geschichte. Beitrage zur Geitesgeschichte Œsterreichs, 1740-1848 (Vienne, 1943). / F. Maass, « Der Josephinismus. Quellen zu seiner Geschichte in Œsterreich 1760-1850 », dans Fontes rerum austriacarum, 2e section : Diplomataria et acta, vol. 71-72 (Vienne, 1951-1957). / F. Fejtö, Un Habsbourg révolutionnaire, Joseph II. Portrait d’un despote éclairé (Plon, 1953). / F. Schreyvogl, Ein Jahrhundert zu früh, das Schicksal Josephs II (Vienne, 1964). / V.-L. Tapié, Monarchies et peuples du Danube (Fayard, 1969).

Joukov (Gueorgui Konstantinovitch)

Maréchal soviétique (Strelkovka, près de Kalouga, 1896).


Grand, les épaules larges, Joukov est le type même de la solide paysannerie russe dont il est issu. Appelé dans les armées du tsar en mai 1915, sous-officier de cavalerie en 1916, il est blessé sur le front, où il gagne deux croix de Saint-Georges. Passé dans la garde rouge dès 1918, il participe comme capitaine à la guerre civile contre les armées de Koltchak, de Denikine et de Wrangel. En 1924, il est à l’école de cavalerie de Leningrad avec plusieurs futurs grands chefs de la Seconde Guerre mondiale, tels Rokossovski*, I. K. Bagramian et A. I. Ieremenko. Commandant ensuite le 39e régiment de cavalerie, il prend en 1930 la tête d’une brigade de la 7e division de cavalerie et, après avoir été breveté de l’académie militaire Frounze et avoir suivi un cours d’état-major en Allemagne, il est adjoint à S. M. Boudennyï, inspecteur général de la cavalerie. Dans ses souvenirs, il passe sous silence une mission effectuée en Espagne pendant la guerre civile de 1936-1939. Commandant de juin à novembre 1939 une armée en Extrême-Orient, il inflige en août aux Japonais une sévère défaite en Mongolie sur la rivière Khalkhyn-Gol. Soutenu par le général Chapochnikov*, il succède le 31 janvier 1941 à K. A. Meretskov comme chef d’état-major général.

L’armée rouge vit alors une période difficile, car elle se relève à grand-peine de la terrible épuration que Staline lui a infligée en 1937 et en 1938, et qui explique notamment ses échecs en Finlande. Avec le maréchal Timochenko, commissaire à la Défense, Joukov se consacre à son redressement et, pour combler le vide créé par la liquidation d’environ 30 000 officiers (dont 400 généraux), doit procéder à de nombreuses nominations à titre temporaire. Malgré les rapports alarmants des services de renseignements sur les préparatifs allemands d’attaque de l’U. R. S. S., Joukov (il le reconnaît dans ses Mémoires) est paralysé par Staline et ne peut mettre en état d’alerte les troupes de la frontière germano-soviétique...

Au cours des trois premiers mois de la guerre, qui seront dramatiques pour l’armée rouge, Joukov est au grand quartier général (stavka) auprès de Staline et est dépêché en septembre à Leningrad, où il rétablit une situation largement compromise. Le 5 octobre 1941, Staline le met à la tête du groupe d’armées chargé de la défense de Moscou, qui, au cours de l’hiver, repoussera la Wehrmacht à 200 km de la capitale. En août 1942, nommé adjoint au commandant suprême, Joukov est envoyé comme représentant de la stavka à Stalingrad ; en 1943, promu maréchal, il dirige les opérations qui briseront le blocus allemand de Leningrad, puis celles qui exploiteront en juillet la victoire soviétique de Koursk. Après avoir coordonné en 1944 l’action du 1er et du 2e front de Russie Blanche, il prend (nov.) dans la région de Minsk la tête du premier d’entre eux, qui, avec le 1er front d’Ukraine du maréchal Koniev*, seront chargés des opérations menées en direction de Berlin. Après être entré à Varsovie (janv. 1945), il atteint en février les environs de Kœtrzyn (Küstrin). Le 20 avril, il entame le dernier assaut sur la capitale du Reich, où l’armée rouge pénètre le 29 avril et qui tombe le 2 mai. Le 8, aux côtés du maréchal britannique A. Tedder, du général américain C. Spaatz et du général français de Lattre de Tassigny, il reçoit à Berlin, au nom de l’U. R. S. S., la capitulation de la Wehrmacht.

Le 25 mai 1945, Staline fait l’éloge public de Joukov, nommé commandant des forces soviétiques d’occupation en Allemagne. Dès février 1946, pourtant, Joukov est rappelé à Moscou à la suite d’une décision du Politburo — dont les mobiles demeurent obscurs — et est nommé inspecteur général de l’armée, puis, en 1947, commandant de la région militaire d’Odessa. Diverses missions en Extrême-Orient l’éloignent ensuite de la capitale. Ce n’est qu’après la mort de Staline — qui craignait sa popularité — que Joukov est nommé ministre adjoint (1953), puis ministre (1955) de la Défense. Mais il est brutalement relevé de ses fonctions par Khrouchtchev au retour d’une mission officielle à Belgrade en 1957 et se retire dans un état de demi-disgrâce près de Moscou. Il réapparaîtra en 1965, après la chute de Khrouchtchev, pour participer au vingtième anniversaire de la victoire, dont il demeure le symbole. En 1969, il publie ses Mémoires (traduction française de 1970) sous le titre de Souvenirs et réflexions.

L. A.

➙ Guerre mondiale (Seconde).

 M. Tansky, Joukov, le maréchal d’acier (Laffont, 1956 ; nouv. éd., « J’ai lu », 1965).

Joule (James Prescott)

Physicien anglais (Salford, près de Manchester, 1818 - Sale, Cheshire, 1889).


Succédant à son père comme directeur d’une fabrique de bière à Salford, J. P. Joule ne tarde pas à abandonner cette activité pour se consacrer entièrement à la science. Il est alors l’élève de John Dalton*, qui l’associe à ses travaux sur les gaz et les vapeurs. À vingt ans, il commence une série de recherches personnelles sur l’électromagnétisme, étudie l’aimantation des barreaux, imagine en 1838 un moteur électrique et découvre en 1840 le phénomène de saturation magnétique.