Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

anesthésie (suite)

 P. J. Flagg, The Art of Anaesthesia (Philadelphie, 1916 ; 7e éd., 1944). / R. R. Macintosh, Essentials of General Anaesthesia (Oxford, 1940 ; 5e éd., 1952) ; Lumbar Puncture and Spinal Analgesia (Edimbourg, 1951) ; Local Analgesia. Head and Neck (Edimbourg, 1955). / N. A. Gillespie, Endotracheal Anesthesia (Madison, Wisconsin, 1941 ; nouv. éd., 1965). / J. Adriani, The Chemistry of Anaesthesia (Oxford, 1946) ; Techniques and Procedures of Anesthesia (Springfield, Illinois, 1947). / R. R : Macintosh, W. W. Mushin et H. G. Epstein, Physics for the Anaesthesist (Oxford, 1946 ; 3e éd., 1963 ; trad. fr. Physique pour les anesthésistes, Arnette, 1968). / V. Robinson, Victory over Pain. A History of Anesthesia (New York, 1946). / B. M. Duncum, The Development of Inhalation Anaesthesia (Londres, 1947). / F. T. Evans (sous la dir. de), Modern Practice in Anaesthesia (Londres, 1949). / T. A. B. Harris, Mode of Action of Anaesthetics (Edimbourg, 1951). / E. Aron, Histoire de l’anesthésie (Expansion scientifique fr., 1955). / J. Baumann, E. Kern, J. Lasner, « Anesthésie. Réanimation » (dans Encyclopédie médico-chirurgicale, t. 37, Éd. techniques, 1958). / N. du Bouchet et J. Le Brigand, Anesthésie. Réanimation (Flammarion, 1958 ; nouv. éd., 1963-1965 ; 2 vol.). / W. W. Mushin (sous la dir. de), Automatic Ventilation of the Lungs (Oxford, 1959 ; rééd., 1969). / E. G. Wood-Smith (sous la dir. de), Drugs in Anaesthetic Practice (Londres, 1962). / P. C. Lund, Peridural Analgesia and Anesthesia (Springfield, Illinois, 1966). / Le Développement d’une spécialité : l’anesthésiologie (Lethielleux, 1969). / G. Vouréh et coll., les Analgésiques et la douleur (Masson, 1971). / M. Hanquet, Manuel d’anesthésiologie (Masson, 1972).

Quelques grandes dates de l’anesthésie

Jusqu’à la moitié du xixe s., on ne pouvait recourir qu’à des simulacres, telles la mandragore sous l’oreiller ou l’odeur du vinaigre opiacé, et à des exhortations à la résignation. La douleur naturelle était endurée, la douleur chirurgicale était réduite dans sa durée par la dextérité des opérateurs. Les recherches cependant se poursuivaient en vue de soulager malades et opérés.

v. 1540

Paracelse et Valerius Cordus combinent et distillent le « vitriol sucré », plus tard appelé éther (1730) par le chimiste allemand Frobenius.

1772

Joseph Priestley synthétise le protoxyde d’azote.

1817

Wilhelm F. Sertürner isole la morphine (v. alcaloïde).

1824

Henry Hill Hickman insensibilise de petits animaux par le gaz carbonique.

1831

Justus von Liebig, Samuel Guthrie et Eugène Soubeiran découvrent, sans se connaître, le chloroforme.

1842

William E. Clark et Crawford W. Long tentent les premières anesthésies à l’éther. Deux ans plus tard, Horace Wells se sert du protoxyde d’azote pour l’avulsion dentaire.

16 oct. 1846

Morton donne de l’éther à un patient opéré par le Dr Warren d’une tumeur de la joue. L’événement se trouve commémoré au Massachusetts General Hospital de Boston.

1847

Pierre Flourens reconnaît les propriétés anesthésiantes du chloroforme et du chlorure d’éthyle. Le professeur d’accouchements James Young Simpson les met à profit la même année en Grande-Bretagne.

1853

John Snow donne le chloroforme à la reine pour la naissance du huitième enfant de la reine Victoria.

1860

Albert Niemann purifie la cocaïne, déjà identifiée par Gaedcke (1855).

1862

Quincy Colton remet en honneur le protoxyde d’azote, oublié après la mort d’H. Wells.

1871

Le chirurgien allemand Friedrich Trendelenburg utilise un orifice de trachéotomie pour donner une anesthésie endotrachéale.

1872

Léon Labbé et Félix Guyon, sur les conseils de Cl. Bernard, préparent les opérés par la morphine. Oré de Bordeaux injecte du chloral par la veine.

1878

William Macewen pratique l’intubation trachéale par voie buccale.

1882

August Freund synthétise le cyclopropane. Sigmund Freud inspire à Karl Koller l’idée d’insensibiliser la cornée par l’instillation de cocaïne.

1883

La cocaïne est prescrite par James Leonard Corning pour calmer la névralgie dentaire.

1894

Dudley Tait et Guido Caglieri pratiquent la première anesthésie rachidienne.

1895

Alfred Kirstein construit le premier laryngoscope à vision directe.

1898

August Bier donne la première anesthésie efficace par voie sous-arachnoïdienne, et Théodore Tuffier popularise la méthode en France.

1901

Jean Sicard et Fernand Cathelin proposent l’anesthésie épidurale (ou caudale). Le premier barbiturique, la diéthylmalonylurée, est inventé par Emil Fischer et Joseph von Mering.

1905

Alfred Einhorn synthétise la procaïne.

1921

I. W. Magill et E. S. Rowbotham développent l’anesthésie endotrachéale.

1928

John S. Lundy lance le thiopentone (barbiturique intraveineux à action rapide). I. W. Magill et E. S. Rowbotham décrivent l’intubation « à l’aveugle ».

1933

Ralph Milton Waters met au point le circuit fermé sur chaux sodée, absorbant le CO2 et économisant le cyclopropane.

1942

Frederick M. Allen publie ses travaux sur l’anesthésie par réfrigération ; Griffith et Johnson font connaître leurs travaux sur le curare. La première est encore mal connue. Le second a le succès que l’on sait. À la même époque, Robert R. MacIntosh met au point le laryngoscope à lame courbe, non traumatisante, aboutissement de la longue évolution de cet instrument depuis J. Chevalier-Jackson en 1907.

Les premières anesthésies vraies ont donc été administrées par voie pulmonaire. Pendant près de cent ans, les recherches ont visé à améliorer les techniques et les appareils relatifs à cette voie d’introduction.

Avec l’adoption de la voie veineuse, l’étape pulmonaire disparaît, les appareils se simplifient, mais des préoccupations plus physiologiques que techniques amènent les connaissances sur l’anesthésie au stade de l’anesthésiologie, science où la réanimation s’associe aux divers modes d’insensibilisation et d’immobilisation adaptés aux circonstances les plus variées, pour rendre les patients aptes à subir les traitements chirurgicaux.