Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

iris (suite)

Pathologie

L’iris peut présenter un certain nombre de malformations héréditaires. Il peut être également le siège de processus tumoraux. Surtout, il peut être atteint par de nombreuses affections inflammatoires de causes variables, isolées (iritis), plus souvent associées à une atteinte du corps ciliaire (uvéite antérieure, iridocyclite) ou de la choroïde (uvéite postérieure). Il peut enfin être lésé au cours de traumatismes oculaires (contusions et surtout plaies) pouvant laisser des séquelles variables (paralysie [iridoplégie] en règle transitoire, perforation [iridotomie] et déformations pupillaires).

Iridectomie

C’est la section d’une portion d’iris. Il peut s’agir d’une iridectomie périphérique : seul un fragment triangulaire de la racine irienne est réséqué, et le sphincter irien — donc la pupille — est conservé. Il peut s’agir d’une iridectomie sectorielle ou sphinctérienne : la section intéresse tout un secteur de l’iris, y compris le sphincter, et donne à la pupille l’aspect en trou de serrure. L’iridectomie est couramment pratiquée au cours des interventions pour la cataracte et pour le glaucome.

Action des médicaments sur l’iris

• Substances agissant sur le système parasympathique (donc sur le système irido-constricteur). Les parasympathicomimétiques entraînent un myosis, soit par action cholinergique directe (acétyl-choline, pilocarpine), soit par action anticholimestérasique (ésérine...).

À l’opposé, les parasympathicolytiques, dérivés de la Belladone, paralysent le sphincter et entraînent une mydriase : l’atropine est un mydriatique puissant dont l’action peut durer une semaine ; elle paralyse également l’accommodation. Des succédanés ont une action plus fugace et sont utilisés pour dilater la pupille avant un examen du fond d’œil.

• Substances agissant sur le système sympathique (donc sur le système irido-dilatateur). On utilise surtout les sympathicomimétiques : l’adrénaline provoque une dilatation, mais seulement si elle est injectée sous la conjonctive. La phényléphrine a une action plus puissante et est instillée en collyre ; on l’emploie couramment comme dilatateur, car elle donne une mydriase fugace et ne paralyse pas l’accommodation.

Ph. D. et P. J. L.

➙ Œil.

Irlande

En gaélique Éire, île de l’Atlantique, partagée entre la république d’Irlande, État indépendant, et l’Irlande du Nord, partie du Royaume-Uni.
L’Irlande constitue, au-delà de la Grande-Bretagne, dont elle est séparée par le canal Saint George, l’élément le plus occidental de l’archipel britannique. Elle se compose d’une île principale et, surtout à l’extrême ouest, d’une foule de petites îles et d’îlots ; l’ensemble totalise 81 500 km2. Des conditions physiques ingrates, des conflits politico-religieux aigus, la persistance de l’émigration depuis plusieurs siècles rendent compte d’un peuplement peu abondant et d’un développement économique restreint.


L’île


Le milieu

Située à l’extrémité ouest de l’Europe entre les latitudes de 51 et 55° N., ouverte aux souffles puissants de l’Atlantique, l’Irlande a un climat hyperocéanique, particulièrement frais et humide. Les dépressions barométriques qui circulent d’ouest en est à ces latitudes déversent sur elle de copieuses et fréquentes précipitations ; celles-ci dépassent 1 500 mm sur les péninsules montagneuses les plus exposées, 800 mm dans la plaine centrale et ne s’abaissent au-dessous de 750 mm que dans de petits secteurs abrités de la côte orientale. Le nombre de jours de pluie, 175 par an au bord du canal Saint George, augmente vers l’ouest, où il atteint çà et là 250 jours. Pays de pluies fines et tenaces, de grains violents mais passagers, de ciels changeants et nuageux, l’Irlande ruisselle de toutes parts. Les rivières sinuent lentement dans la plaine, s’élargissant en lacs-peu profonds aux bords indécis. L’Irlande a quelques grands lacs (lough Neagh, lough Erne, lough Corrib) et d’innombrables étangs et marécages. La quasi-saturation de l’atmosphère en vapeur d’eau atténue les amplitudes thermiques ; les hivers sont doux (5 à 6 °C au niveau de la mer en janv.), les étés manquent de chaleur (14 à 16 °C en août).

La stagnation des eaux, la faible variation saisonnière des températures, la violence des vents dans l’Ouest donnent des conditions peu favorables à la croissance des arbres ; l’Irlande est le pays le moins boisé d’Europe (2 p. 100 seulement en superficie). Des plantes basses et spongieuses comme la sphaigne, la linaigrette, le molinia trouvent au contraire des conditions idéales pour leur vie végétative ; elles se décomposent en donnant une tourbe acide dont l’épaisseur va selon les cas de quelques décimètres à plus de 10 m. Les paysages brunâtres et désolés de la tourbière ne couvrent pas moins de 20 p. 100 de la superficie de l’île.

Le soubassement rocheux de l’île est presque entièrement d’âge paléozoïque, et les deux ou trois grands plissements qui l’ont affecté datent, eux aussi, du Primaire. Le Nord-Ouest, de Galway à Belfast, se compose de roches métamorphiques (gneiss, micaschistes, quartzites) vigoureusement plissées selon les axes nord-est - sud-ouest (plissement dalradien), qui donnent encore la trame du relief. Le nord-est et l’est de l’île appartiennent au plissement calédonien, lui aussi d’axe nord-est - sud-ouest. De la démolition des montagnes dalradiennes-calédoniennes résultent les couches épaisses de grès dévoniens qui affleurent dans le Sud. Ces grès et les calcaires carbonifères qui les recouvrent ont été pris à leur tour à la fin du Primaire par le plissement hercynien, dont les directions ouest-est imposent encore les lignes directrices du relief dans le sud de l’île. L’Irlande ne devait plus connaître d’autre orogénie. Tout au plus, au début du Tertiaire, des épanchements de basalte ont-ils recouvert une partie du Nord-Est (plateau d’Antrim). L’érosion a donc disposé de très longues périodes pour réduire les volumes montagneux initiaux.