intensité (suite)
D’après ce qui précède, on voit que le décibel représente à peu près la plus petite différence d’intensité que l’oreille puisse percevoir dans la gamme de fréquences 1 000-5 000 cycles par seconde. Pour avoir enfin une échelle d’intensité sonore, il suffit de fixer la valeur d’une intensité correspondant à une intensité acoustique déterminée. On choisit d’attribuer l’intensité zéro au seuil d’audibilité à 1 000 cycles par seconde, c’est-à-dire pour une intensité acoustique de 10–16 W/cm2. On appelle alors niveau physique d’intensité d’un son la différence d’intensité entre ce son et le son de référence précédent. Le niveau physique d’intensité N d’un son d’intensité acoustique P s’exprime donc par la relation :
À 1 000 cycles par seconde, le niveau physique d’intensité correspondant au seuil de douleur, pour lequel P = 10–4 W/cm2, se situe à 120 db.
Niveau physiologique d’intensité
Pour établir une échelle d’intensité valable dans tout le champ d’audibilité, et non plus pour une fréquence déterminée, on prend un son de fréquence 1 000 cycles par seconde ayant un certain niveau physique d’intensité Ndb. On le compare à des sons de fréquence différente dont on fait varier l’intensité jusqu’à obtenir la même sensation d’intensité. Tous ces sons sont dits avoir le même niveau physiologique d’intensité, qu’on exprime en phones, unité choisie pour cette nouvelle échelle, par le même nombre N que celui qui exprime en décibels le niveau physique d’intensité du son à 1 000 cycles par seconde donnant la même sensat on d’intensité. L’échelle des niveaux physiologiques, en phones, coïncide donc, pour la fréquence particulière de 1 000 cycles par seconde, avec l’échelle des niveaux physiques, en décibels. Les courbes d’égal niveau physiologique (ou courbes d’isosonie) ont été établies par Harvey Fletcher et W. A. Munson, B. G. Churcher et A. J. King, D. W. Robinson et R. S. Dadson. Celles des derniers auteurs sont reproduites sur la figure 2. À titre indicatif, on trouvera (fig. 3) une échelle des sensations d’intensité correspondant à différents niveaux physiologiques d’intensité. Rappelons enfin que la loi de Weber-Fechner n’est qu’une loi approchée. Pour tenir compte plus exactement de la sensibilité de l’oreille aux variations d’intensité, d’autres échelles ont été proposées (échelle des sones).
P. M.
➙ Audition / Hauteur / Son.