Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

informatique (suite)

société française née en 1966 du regroupement des activités informatiques de trois sociétés : la Compagnie européenne d’automatismes électriques (C. A. E.), la Société pour l’étude et la réalisation de procédés électroniques de calcul (ANALAC) et la Société d’électronique et d’automatisme (S. E. A.). À la suite de cette opération, son capital, d’origine exclusivement nationale, est détenu par la Compagnie générale d’électricité et par Thomson-C. S. F. (par le truchement d’une filiale commune, la société C. I. T. E. C), par le groupe Schneider et l’Institut de développement industriel. Les objectifs de la société sont déterminés dans le cadre d’un « plan calcul » qui lui fournit un appui financier et lui assigne la mise en place d’une industrie informatique proprement française. Les accords de coopération avec l’étranger n’en sont pas pour autant interdits, et la C. I. I., qui produit des appareils de faible capacité de calcul sous licence de la société américaine XDS, a fourni à celle-ci son software d’application Siris 7. Dans ce même esprit, une collaboration au niveau international a été mise en place en 1970 avec la société anglaise International Computers Limited et la société américaine Control Data Corporation dans le dessein de créer une société commune de recherche et de réaliser un certain nombre de matériels capables de concurrencer la firme IBM sur le marché européen. Dans le même ordre d’idées, en 1972, un accord de coopération est intervenu entre la société Siemens et la C. I. I. Au cours des premières années de son existence, la C. I. I. a installé en Europe plus de 500 systèmes de traitement de l’information, faisant appel à la gamme de petits ordinateurs (série 10010) comme à celle des ordinateurs de grande capacité (série Iris).


Compagnie des machines Bull,

société française créée en 1931 pour la fabrication de machines à calculer, tabulatrices et trieuses à cartes perforées. Avec le développement des calculateurs électroniques, la compagnie prend une rapide extension. En 1964, elle emploie déjà 12 000 personnes réparties dans 7 usines et s’impose comme le premier fabricant européen de calculateurs électroniques. À la suite de difficultés de trésorerie, elle reçoit l’appui de la société américaine General Electric, qui, en contrepartie, entre dans le groupe français. Celui-ci est alors réorganisé autour des filiales d’exploitation et de commercialisation, la Société Industrielle Bull-General Electric et la Compagnie Bull-General Electric, entre lesquelles les deux sociétés mères se répartissent le capital, la Compagnie des machines Bull étant majoritaire dans la société industrielle, et la General Electric étant majoritaire dans la société commerciale. À la suite d’une augmentation de capital, en 1967, la compagnie General Electric porte sa participation à 66 p. 100 dans les deux filiales, la Compagnie des machines Bull conservant la possibilité de recouvrer les participations qu’elle détenait antérieurement. En 1970, la réorganisation des intérêts informatiques des sociétés américaines General Electric et Honeywell incite cette dernière à reprendre la participation de General Electric dans le groupe de Machines Bull. Les deux sociétés, l’industrielle et la commerciale, adoptent alors la dénomination de Société Industrielle Honeywell Bull et Compagnie Honeywell Bull, filiales à 100 p. 100 de la Compagnie des machines Bull et de Honeywell Information Systems. Le groupe réalise un chiffre d’affaires de plus de 1,5 milliard de francs, avec 17 000 personnes réparties dans 22 filiales à travers le globe.


Control Data Corporation,

société américaine enregistrée dans le Minnesota en 1957. Devenue l’un des premiers constructeurs d’ordinateurs dans le monde et concurrent direct de la société IBM sur un certain nombre de matériels, la société Control Data a plus particulièrement orienté ses fabrications sur les séries de matériels à grande puissance et, dans ce type de fabrication, s’est imposée comme leader au point de se voir accusée de monopole. Les séries 3000 (petits et moyens ordinateurs) et 6000 et 7000 (grands ordinateurs) sont remplacées en 1971-72 et au cours des années suivantes par les séries Cyber 70. La société est présente sur tous les marchés d’équipements informatiques, ordinateurs scientifiques et de gestion, périphériques et fournitures annexes, lecteurs et perforateurs de cartes, imprimantes, systèmes de visualisation. Assurant ainsi 4 p. 100 du marché mondial, le groupe offre en outre les divers services liés à l’usage de ses ordinateurs, qui entrent pour plus de 30 p. 100 dans le total de ses activités. Pour mieux résoudre ses problèmes, de financement, Control Data a absorbé en 1971 la compagnie financière Commercial Credit, absorption qui lui a ouvert les branches du crédit, du leasing et même des assurances.


Honeywell Incorporated,

société américaine créée en 1927 sous la dénomination de Minneapolis-Honeywell Regulator Incorporated afin de reprendre les actifs de Honeywell Heating Specialities Corporation (fondée en 1885) et de Minneapolis Heat Regulator Company. Entre 1931 et 1964, la société réalise l’acquisition d’une dizaine de sociétés importantes avant de passer, en 1970, un accord avec la société General Electric dans le secteur informatique. Par cet accord, une filiale commune est créée qui accueille les activités informatiques des deux sociétés mères. À cette occasion, la nouvelle entreprise, Honeywell Information Systems, reçoit notamment en apport les participations des filiales françaises de General Electric : la Compagnie Bull-General Electric et la Société Industrielle Bull-General Electric. Honeywell Information Systems est filiale de Honeywell Incorporated à 81,5 p. 100, General Electric détenant elle-même, à la suite de la cession de ses activités informatiques, 9 p. 100 du capital de Honeywell. Honeywell Incorporated est désormais le second constructeur d’ordinateurs et d’équipements annexes des États-Unis. La firme a ainsi vendu près de 4 milliards de dollars d’équipements informatiques, et plus de 2 milliards de dollars d’installations sont en location, répartis entre 12 000 établissements distribués sur une cinquantaine de régions. L’ensemble des systèmes proposés par Honeywell couvre une large part des possibilités offertes par les équipements informatiques, du plus modeste au plus important. À son activité informatique, Honeywell joint l’équipement domestique en appareils de conditionnement de l’environnement (chauffage, air conditionné) et de sécurité. Enfin, pour près de 30 p. 100 de ses activités, Honeywell s’intéresse aux équipements de navigation aérienne.


Ing. C. Olivetti & C., SPA,