Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

impérialisme (suite)

Il convient de remarquer le retournement complet effectué par la théorie depuis ses origines. Alors que le centre de gravité de l’histoire était situé en Occident et que la classe ouvrière occidentale était porteuse de l’avenir, le centre de gravité est déplacé en Asie, en Afrique, en Amérique latine, et c’est à leurs masses affamées qu’est confié le soin d’instaurer un monde meilleur.

On notera que les avatars de la théorie de l’impérialisme sont tributaires des avatars du système international. La première formulation s’accordait à un système dominé par l’Europe occidentale : la deuxième se modelait tant bien que mal sur le monde bipolaire issu de la Seconde Guerre mondiale. S’il est exact que nous entrons dans un système où le duopole américano-soviétique sera remplacé par un système à partenaires multiples, on incline à considérer que la théorie devra s’y adapter et recevoir une formulation nouvelle.

J. B.

➙ Capitalisme / Colonialisme / Développement / Marxisme.

 J. A. Hobson, Imperialism (Londres, 1902 ; nouv. éd., 1938). / R. Hilferding, Das Finanzkapital (Berlin, 1910, 3e éd., Leipzig, 1947 ; trad. fr. le Capital financier, Éd. de Minuit, 1970). / R. Luxemburg, Die Akkumulation des Kapitals (Berlin, 1913, 2e éd., Leipzig, 1921, 2 vol. ; trad. fr. l’Accumulation du capital, Maspéro, 1967, 2 vol.). / V. I. Lénine, l’Impérialisme, stade suprême du capitalisme (en russe, Petrograd, 1917 ; trad. fr., Éd. Sociales internat., 1925). / N. Boukharine, l’Économie mondiale et l’impérialisme (en russe, Moscou, 1925 ; trad. fr., Anthropos, 1967). / R. Aron, Paix et guerre entre les nations (Calmann-Lévy, 1962). / P. Jalée, le Pillage du tiers monde (Maspéro, 1965 ; 4e éd., 1970) ; l’Impérialisme en 1970 (Maspéro, 1969). / A. G. Frank, Capitalism and Underdevelopment in Latin America (New York, 1966 ; trad. fr. Capitalisme et sous-développement en Amérique latine, Maspéro, 1968). / J. Baechler, Politique de Trotski (A. Colin, 1968). / P. A. Baran et P. M. Sweezy, Monopoly Capital, an Essay on the American Economic and Social Order (New York, 1968 ; trad. fr. le Capitalisme monopoliste, Maspéro, 1968). / A. Emmanuel, l’Échange inégal (Maspéro, 1969).

impétigo

Maladie cutanée d’origine microbienne.


Dermatose fréquente, l’impétigo vrai, de Tilbury-Fox, dû au streptocoque, est très contagieux. La lésion élémentaire est une bulle* succédant à une rougeur éphémère, de contenu clair devenant louche. Après rupture de la bulle et dessèchement du contenu, il se forme une croûte molle, jaune (couleur de miel). Chaque élément guérit sans traces en 8 à 20 jours. Non ou mal traitée, l’affection subsiste parfois des mois du fait d’inoculations successives d’un point à un autre. La surinfection staphylococcique est fréquente (impétigo mixte de Bockhart).

L’impétigo peut siéger n’importe où, mais électivement à la face et au cuir chevelu. Très fréquent chez les enfants, il donne lieu à des épidémies scolaires. Souvent consécutif à une parasitose, il doit faire suspecter la pédiculose (les Poux). L’impétigo du mamelon chez la femme exige de rechercher la gale. De diagnostic très facile, l’impétigo est toutefois à différencier du pemphigus et de la maladie de Duhring (v. bulles). L’erreur grave consisterait à méconnaître les syphilides impétigineuses. Celles-ci sont faites de papules infiltrées coiffées d’une croûte sèche, dure, parfois rocailleuses. L’examen révèle d’autres manifestations cutanées ou muqueuses de la lignée syphilitique secondaire (v. syphilis), et les réactions sérologiques (Bordet-Wassermann) sont totalement positives.

Le traitement est essentiellement local. Il consiste à faire tomber les croûtes (pulvérisations, tamponnements avec de l’ouate hydrophile imbibée d’eau de Dalibour faible). Ultérieurement, désinfection des érosions sous-jacentes. L’emploi des colorants (éosine, cristal violet, vert de méthyle) est préférable à celui des pommades. Il est nécessaire de protéger du grattage les zones malades : pansements pour les membres, marmotte de toile pour la tête, cagoule pour la face. Il ne faut pas attacher les mains des enfants ; mais, pour les tout jeunes, immobiliser les avant-bras avec des rouleaux de carton ou des manches spéciales en matière plastique.

A. C.

implantation

Disposition des postes de travail à l’intérieur d’un local préexistant ou en cours d’aménagement, à usage soit de bureaux, soit d’ateliers.



Buts à atteindre par une étude d’implantation

L’étude d’implantation vise tout d’abord à utiliser au maximum les surfaces disponibles. Mais elle doit tenir compte du confort du personnel et de sa sécurité, veiller à limiter les déplacements de personnes, de produits et de matières et prévoir les modifications ultérieures, liées la plupart du temps à des besoins d’expansion. Pour cela, il faut réaliser une implantation à l’aide de structures souples telles que les cloisons mobiles, et ne pas utiliser immédiatement l’intégralité de la surface dont on dispose si ce n’est pas utile.

L’implantation doit, si possible, se faire dans l’ordre des opérations à effectuer en choisissant les trajets les plus courts. Parfois, une implantation respectant cette règle coûtera plus cher à monter, mais la différence sera largement récupérée sur les prix de revient de production.

Dans certaines constructions neuves, on a souvent intérêt à bien repérer la disposition des poteaux et autres servitudes fixes (escaliers, ascenseurs, etc.) afin de les englober dans des cloisons judicieusement réparties, au lieu de les laisser apparents au milieu des surfaces de travail.

Dans les surfaces en étage, même pour des bureaux, les responsables d’une étude d’implantation doivent veiller aux charges au sol ; certains équipements administratifs sont lourds, comme les coffres-forts, les archives, les fichiers de plaques-adresses, les machines de mécanographie.

Pour les ateliers, comme pour les bureaux, il ne suffit pas de prévoir le strict encombrement d’une machine au sol ; il faut ajouter la surface nécessaire à son fonctionnement comme le développement des portes, le recul des chariots de machines à écrire, l’ouverture des tiroirs, le déplacement des éléments mobiles des machines-outils, etc.

Il existe, en outre, un certain nombre de consignes de sécurité et d’hygiène imposées par le Code du travail : cubage d’air, issues, installations sanitaires, vestiaire, etc.