Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

hystérie (suite)

• La psychanalyse* est en principe le seul traitement idéal qui vise à la cure radicale de la névrose hystérique. Elle s’adresse surtout aux formes légères de la névrose. Il faut, pour la pratiquer, un « moi » suffisamment fort, un niveau intellectuel correct, un désir puissant de guérir avec une demande psychothérapique intense, et un renoncement aux bénéfices secondaires de la névrose.

La psychothérapie, pour être complètement efficace, doit durer des années. Cela exige du sujet une patience, une fidélité et une ténacité à toute épreuve.

À défaut d’une psychanalyse classique, on peut tenter une psychothérapie plus superficielle, plus brève, toujours d’inspiration psychanalytique, en face à face, visant à faire disparaître progressivement les symptômes les plus gênants sans modifier profondément la personnalité.

• En pratique, bien des malades ne s’adaptent pas à une psychothérapie analytique ou d’inspiration psychanalytique. C’est pourquoi la majorité des hystériques sont, en fait, suivis et soutenus par les médecins praticiens ou des neuropsychiatres, qui ne sont pas nécessairement des psychanalystes. On parvient ainsi, tant bien que mal, à réduire les symptômes par un contact régulier, des médicaments psychotropes administrés de manière continue. Les hystériques se plaignent souvent de réactions d’intolérance aux médicaments. Il y a là un phénomène de nature plus psychologique que physiologique. Si la relation médecin-malade est de bonne qualité, il se crée une sorte d’accord pour un certain nombre de médicaments bien acceptés par le patient, donc bien tolérés. Parfois, des hospitalisations épisodiques sont nécessaires. Elles permettent de passer le cap des crises aiguës, des états dépressifs qui jalonnent le cours de l’hystérie.

Il n’est pas douteux que l’attitude de l’entourage joue un grand rôle dans cette névrose. Bien des échecs de la psychothérapie sont dus tout autant et sinon plus à sa famille (parents ou conjoint) qu’au patient lui-même. La coopération intelligente de cet entourage au travail du médecin est indispensable pour espérer une amélioration de bonne qualité.

G. R.

➙ Névrose / Psychanalyse / Psychose.

 S. Freud et J. Breuer, Studien über Hysterie (Vienne, 1895 ; trad. fr. Études sur l’hystérie, P. U. F., 1956). / I. Veith, Hysteria : the History of a Disease (Chicago et Londres, 1965). / J.-M. Charcot, l’Hystérie, textes choisis, prés. par E. Trillat (Privat, Toulouse, 1971).