Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

hypophyse (suite)

Le traitement du diabète insipide comporte, chaque fois que cela est possible, le traitement de la cause, mais, dans tous les cas, la prescription de médications est indispensable. La poudre de posthypophyse utilisée en prise nasale est mal tolérée ; aussi lui préfère-t-on la vasopressine synthétique en pulvérisations nasales. D’autres drogues peuvent être employées : diurétiques (chlorothiazide, spirolactones), chlorpropamide, carbamoyl-dibenzo-azépine, clofibrate. Des associations médicamenteuses sont volontiers utilisées.


Les tumeurs de l’hypophyse

On désigne ainsi les tumeurs qui naissent dans la glande elle-même et les tumeurs juxta-hypophysaires, dont les signes sont identiques.

Ces néo-formations comportent des signes endocriniens d’hypo- ou d’hyperfonctionnement hypophysaire, qui, habituellement, donnent l’alarme. Deux anomalies doivent être systématiquement recherchées : des troubles visuels et des signes radiologiques.

Les troubles visuels résultent de la compression du chiasma optique : la perte de la vision dans les zones externes du champ visuel (appelée hémianopsie bitemporale) est l’aspect le plus typique, mais elle gêne rarement le malade, et l’examen ophtalmologique est fondamental.

Les signes radiologiques sont visibles sur le cliché de profil du crâne et les tomographies de la selle turcique : celle-ci est augmentée de volume et est parfois le siège de calcifications.

En fait, ces investigations peuvent être négatives, notamment en cas de tumeur de faible volume ; elles seront répétées au cours de l’évolution.

Le traitement des tumeurs hypophysaires ne peut être schématisé. Plusieurs méthodes sont à la disposition du médecin :
— la chirurgie, par ouverture du crâne dans la région frontale ou par voie nasale à travers le sphénoïde ;
— la radiothérapie externe ;
— la destruction de l’hypophyse par les radio-isotopes (or ou yttrium radio-actifs) introduits par voie nasale ;
— la cryohypophysectomie, ou destruction de l’hypophyse par le froid.

M. B.

➙ Endocrinologie / Glande / Hormone.

 Kwa Hong Giok, An Experimental Study of Pituitary Tumors. Genesis, Cytology and Hormone Contents (Berlin, 1961). / P. Franchimont, le Dosage des hormones hypophysaires somatotropes et gonadotropes et son application en clinique (Maloine, 1967).

hystérésis



Généralités

Lorsqu’un corps ferromagnétique n’ayant jamais été aimanté, ou convenablement désaimanté, est soumis à un champ magnétique qui croît depuis zéro jusqu’à Hm, son aimantation J varie de 0 à Jm selon la courbe OPA (cf. fig.), dite « courbe de première aimantation ». Lorsqu’on ramène à zéro la valeur du champ, le corps conserve une aimantation OR = Jrm. Pour annuler l’aimantation, il faut appliquer un champ magnétique négatif OC = – Hcm. En continuant à faire décroître le champ jusqu’à la valeur – Hm, l’aimantation prend en A′ la valeur – Jm. On décrit ainsi la branche de courbe ARCA′, dite « branche de recul ». En faisant croître de nouveau le champ de – Hm à + Hm, l’aimantation décrit la branche de courbe A′R′C′A′, symétrique de ARCA par rapport à l’origine O. L’ensemble de ces deux branches de courbe constitue un cycle d’hystérésis.

Ainsi, l’aimantation d’un corps ferromagnétique n’est pas entièrement déterminée par la valeur actuelle du champ magnétique : elle dépend de la manière selon laquelle le champ a été amené à sa valeur actuelle.

Les valeurs de Jrm et de Hcm augmentent avec Hm, mais tendent vers des limites Jr et Hc, atteintes pour des valeurs de Hm égales de 4 à 8 fois Hc : Jr et Hc sont respectivement appelés aimantation rémanente et champ coercitif. Le cycle correspondant est le cycle limite.

En faisant varier le champ magnétique d’une manière convenable, il est possible, pour une même valeur OE de celui-ci, d’obtenir toutes les valeurs de l’aimantation correspondant à l’intervalle F′F : par exemple en s’arrêtant en G et en faisant croître le champ de manière à décrire la courbe K. Le plus stable de ces états, F″, s’obtient, une fois établi le champ constant OE, en lui superposant un champ alternatif que l’on fait lentement décroître jusqu’à zéro à partir d’une amplitude initiale suffisamment grande vis-à-vis de OC. Le point F″ décrit en fonction de OE la courbe OF″A, appelée courbe anhystérétique, dont la pente c en O est appelée susceptibilité anhystérétique initiale.

En donnant au champ constant OE une valeur nulle, on obtient ainsi un procédé commode et efficace pour désaimanter un corps ferromagnétique.

Au voisinage de l’origine O, c’est-à-dire lorsque l’aimantation et le champ magnétique sont faibles, l’équation de la courbe de première aimantation s’écrit
J = aH + bH2,
tandis que celle de la branche de recul, après aimantation dans le champ Hm, s’écrit

avec – Hm < H < + Hm.
Ces deux relations sont connues sous le nom de lois de Rayleigh ; a est la susceptibilité réversible initiale.

Notons qu’en électrotechnique et en ce qui concerne les cycles d’hystérésis on préfère généralement représenter l’induction B = H + 4πJ en fonction de H plutôt que J en fonction de H : le champ Hcb, qui annule l’induction, est plus petit que Hc, champ coercitif.

Finalement, précisons que, pour la tôle au silicium, probablement le plus couramment utilisé des matériaux magnétiques, les quantités Hc, a et c ont respectivement l’ordre de grandeur suivant : 0,75, 40 et 1 500, en u. é. m. c. g. s.


Susceptibilité réversible et irréversible

Lorsque, après avoir obtenu, en faisant varier le champ magnétique dans un certain sens, une aimantation Ji dans le champ Hi, on donne au champ un petit accroissement ΔH dans le même sens, l’aimantation subit un accroissement ΔJ. Si, au contraire, on diminue le champ de la même quantité ΔH, l’aimantation diminue d’une quantité ΔJ′, toujours inférieure à J. On peut donc poser ΔJ/ΔH = i + r et ΔJ′/ΔH = r, et définir ainsi une susceptibilité réversible « r » et une susceptibilité irréversible « i ». Cette dernière appellation est justifiée par le fait que, après avoir donné au champ un accroissement ΔH et l’avoir ensuite ramené à la valeur initiale Hi, l’aimantation a subi un accroissement irréversible égal à iΔH.

À titre d’exemple, au voisinage de l’origine, après avoir obtenu, au cours d’une première aimantation, l’aimantation dans le champ Hm, on obtient r = a et i = 2bHm.

La susceptibilité réversible est toujours au plus égale à a. Quant à la susceptibilité irréversible, elle est très variable : ses valeurs maximales s’observent quand Hi est voisin de ± Hc et elles sont alors voisines de c ou de la pente du cycle limite pour H = ± Hc.