hypnose (suite)
Du point de vue de la thérapeutique psychiatrique, l’hypnose conserve quelques défenseurs, mais elle est beaucoup moins utilisée qu’autrefois. Cette méthode s’est révélée en fait inefficace dans le traitement des névroses. Les effets bénéfiques ne sont pas durables. Des rechutes surviennent fréquemment soit sous la forme du même symptôme, soit sous celle d’un symptôme différent. Cela est particulièrement vrai de l’hystérie*. D’ailleurs, contrairement à une notion classique, les hystériques ne sont pas toujours hypnotisables. Il faut reconnaître cependant l’efficacité au moins temporaire de l’hypnose dans des troubles du sommeil et certaines manifestations dites « psychosomatiques ». La méthode comporte des risques certains sur le plan moral (utilisation de l’hypnose par des guérisseurs ou des médiums) et sur le plan de la pathologie mentale (dangerosité chez les psychotiques délirants). Par contre, l’hypnose peut constituer une méthode diagnostique permettant de mettre au jour rapidement des problèmes affectifs subconscients.
En réalité, le grand reproche fait à l’hypnose est celui d’une relation transférentielle particulière qui n’est pas toujours souhaitable chez les malades. Cette relation les place dans une situation affective de dépendance complète qui peut induire des régressions du comportement. Nous possédons actuellement pour le traitement des maladies mentales une foule de techniques (chimiothérapies, psychothérapies, relaxation, thérapies institutionnelles, etc.), qui ont quelque peu relégué l’hypnose au rang d’une méthode rarement indiquée ou maniée. Ces considérations ne diminuent d’ailleurs en rien l’intérêt théorique des recherches scientifiques dans ce domaine très particulier de la neuropsychologie.
G. R.
L’hypnose en chirurgie
Actuellement, l’hypnose est utilisée en anesthésie chirurgicale avec des succès remarquables, qui s’expliquent par la prudence des indications, par des techniques éprouvées, très efficaces sur les sujets hypnotisables, par la judicieuse application des procédés modernes dérivés du training autogène, ou autohypnose par exercice répété, de J. H. Schultz, par la combinaison des facteurs psychologiques et des moyens chimiothérapiques.
Le réveil peut être accéléré à volonté, bien que tout sujet hypnotisé, puis abandonné à lui-même retrouve en peu de temps son comportement habituel. La réorientation demande un certain temps, qu’il faut savoir ménager. Naturellement, toutes les dispositions qui rendent la pratique de l’anesthésie générale moderne si sûre doivent être respectées : appareils divers, de surveillance ou de traitement des complications prévisibles, présence d’un anesthésiste réanimateur entraîné.
J. V.
P. Chauchard, Hypnose et suggestion (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1950 ; 5e éd., 1970). / L. Chertok, l’Hypnose, les problèmes théoriques et pratiques, la technique (Masson, 1959 ; 3e éd., 1963). / D. Barrucand, Histoire de l’hypnose en France (P. U. F., 1967). / J. E. Gordon, Handbook of Clinical and Experimental Hypnosis (New York et Londres, 1967).