Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

hormone (suite)

Corticosurrénales

L’expérience montre que la vie est possible après l’ablation de la médullo-surrénale, mais non après celle de la corticosurrénale. En 1927, Henri Hartmann (1860-1952) obtient la première hormone corticale. Depuis et surtout à partir de la Seconde Guerre mondiale, les hormones corticales ont été isolées, reproduites par synthèse et ont donné naissance à l’importante série des corticostéroïdes.

• Cortine naturelle. Isolée, en 1928 par Hartmann, d’un extrait aqueux de cortex surrénal, c’est en réalité un mélange de corticoïdes naturels : cortisone, hydrocortisone et aldostérone.

• Corticoïdes, corticostéroïdes ou cortisoniques. Ces hormones sont des stéroïdes et leurs constitutions chimiques sont très voisines les unes des autres. Bien que connues depuis 1935 (cortisone) et 1936 (hydrocortisone), elles n’ont pu être synthétisées en grand qu’à partir de 1946, en raison de la difficulté technique de la fixation d’un groupement oxhydrile au carbone 11 du noyau (L. Velluz), difficulté qui fut résolue par l’usage des acides biliaires comme point de départ de la synthèse. Les corticoïdes se divisent en deux groupes : les minéralo-corticoïdes et les glucocorticoïdes.

Minéralo-corticoïdes. La désoxycortone, ou désoxycorticostérone, aujourd’hui reproduite par synthèse, est sans action sur le métabolisme protéique ; elle est prescrite dans l’insuffisance du cortex.

L’aldostérone, hormone antidiurétique, joue un rôle capital dans la régulation de l’ion* sodium. Elle n’a pas reçu jusqu’à présent d’application pratique.

Glucocorticoïdes. La cortisone a été isolée en 1935 et synthétisée après 1944 à partir de l’acide désoxycholique, puis de la sarmentogénine, constituant de la sarmentocymarine, présente chez certains strophantus, et enfin à partir de sapogénines, abondantes chez certaines liliacées (agave, yucca). Furent ensuite préparés l’hydrocortisone, la deltacortisone, ou prednisone, la deltahydrocortisone, ou prednisolone, et divers sels parfois solubles.

Il faut aussi citer parmi les glucocorticoïdes la méthylorednisolone, ou médrocortisone (1956) ; les corticoïdes fluorés (fludrocortisone, triamcinolone, dexaméthasone, hexaméthasone, paraméthasone, dont un atome de fluor fixé en 9 exalte l’activité) ; les corticoïdes bifluorés (en 6 et 16), comme la fluocinolone. Parmi les glucocorticoïdes, seules la cortisone et l’hydrocortisone sont naturelles, les autres résultant de travaux destinés à obtenir des substances moins toxiques et plus actives.

Les glucocorticoïdes permettent la survie des animaux surrénalectomisés. Ils sont doués d’effets :
— anti-inflammatoires, mais sans action sur l’agent causal de l’inflammation ;
— métaboliques (augmentation de la sécrétion azotée de la mise en réserve des graisses, de la glucogenèse [tendance à la glycosurie et à l’hyperglycémie], de l’excrétion du potassium avec rétention du sodium) ;
— hématologiques (diminution des éosinophiles et des lymphocytes, augmentation des polynucléaires) ;
— immunologiques (antiallergiques, antihistaminiques) ;
— endocriniens (antagonistes de l’hypophyse, activateurs de l’insuline) ;
— neurologiques (augmentation de l’appétit, de la force musculaire, euphorisants).

Les applications thérapeutiques sont très nombreuses, mais des inconvénients découlent de ces propriétés. En particulier, la cortisone et l’hydrocortisone possèdent une action minéralo-corticoïde très marquée, gênante dans leurs applications médicamenteuses (sauf dans le traitement de la maladie d’Addison). Les substances synthétisées par la suite, au contraire, ont une action minéralo-corticoïde de plus en plus réduite. Leur « puissance » par rapport à celle de la cortisone est la suivante :
Cortisone : 1
Hydrocortisone : 1,2
Prednisone : 5
Prednisolone : 5
Médrocortisone : 6
Triamcinolone : 6
Paraméthasone : 10
Dexaméthasone : 30
Bêtaméthasone : 40

L’usage des corticoïdes doit être soumis à un contrôle médical constant en raison des inconvénients qui peuvent résulter de leur mauvaise application et qui sont liés directement à leurs propriétés physiologiques.


Hormones thyroïdiennes

Le corps thyroïde* est situé chez l’homme à la face antérieure du cou. Son hypofonctionnement provoque le myxœdème, son hyperactivité la maladie de Basedow, avec augmentation du métabolisme de base et raccourcissement du réflexe achilléen. Les extraits opothérapiques, assez actifs, sont aujourd’hui remplacés par des lyophilisats de glande fraîche dans le traitement des hypofonctionnements. Le principe actif le plus abondant est la thyroxine, dérivée de la tyrosine, très riche en iode (65 p. 100), découverte par Kendall en 1915, aujourd’hui synthétisée.

Antithyroïdiens de synthèse

C’est une classe de médicaments destinés au traitement de la maladie de Basedow, agissant par inhibition de la thyroxine : ce sont des dérivés de la thio-urée (école anglo-saxonne) ou de l’aminothiazol (école française) actifs par voie buccale.


Hormone parathyroïdienne

Chez l’homme, le corps parathyroïde* est constitué par quatre petites glandes endocrines situées derrière la thyroïde, signalées en 1880 par Ivar Victor Sandström (1852-1889). Leur ablation entraîne chez l’animal l’hypocalcémie, des convulsions et la mort. Le surdosage en hormone parathyroïdienne, ou parathormone, provoque une hypercalcémie et une augmentation de l’élimination du calcium et du phosphore, conduisant finalement à la décalcification. La parathormone est de nature nucléoprotéique ; sa préparation est difficile en raison de la petitesse des glandes. Cette hormone est active par voie parentérale et détruite par les sucs digestifs.


Hormone duodénale, ou sécrétine

L’action du suc digestif acide sur la muqueuse duodénale provoque la formation de cette hormone, de nature polypeptidique et qui possède une action stimulante sur la sécrétion exocrine du pancréas.