Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

hôpital (suite)

Quelques termes relatifs aux établissements hospitaliers

clinique, terme qui a plusieurs significations.

• Les signes cliniques sont ceux qui sont observés par le médecin au lit du malade : ils se divisent en signes fonctionnels et en signes organiques, et sont recherchés par l’interrogatoire, l’inspection, la palpation, l’auscultation. On leur oppose les signes biologiques (chimiques, bactériologiques, etc.) et les signes radiologiques.

• L’enseignement clinique est celui qui est prodigué aux étudiants en médecine auprès des malades. Il est fait par les chefs de clinique, sous la responsabilité du professeur de clinique, dans un service dit « de clinique » — clinique chirurgicale, clinique des maladies infectieuses, etc. —, dans les hôpitaux publics (C. H. U.).

• Une clinique est un établissement hospitalier privé (on dit aussi maison de santé). Une clinique ouverte est une partie de service d’hôpital ouverte à la clientèle privée et où les particuliers peuvent, sous certaines conditions, se faire traiter par le praticien de leur choix.

dispensaire, établissement public ou privé, généralement à but non lucratif, où sont faites des consultations et donnés des soins à des personnes non hospitalisées.

hospitalisme, ensemble des troubles psychosomatiques ou physiques consécutifs au séjour à l’hôpital. L’hospitalisme est surtout observé chez les enfants isolés de leur famille, notamment lorsqu’il s’agit d’enfants déficients ou débiles. L’anxiété, l’agitation ou, au contraire, l’apathie, l’anorexie peuvent être observées. L’humanisation des hôpitaux, les distractions et occupations offertes aux enfants permettent de réduire les manifestations d’hospitalisme.

plein temps.

• Médecin, chirurgien plein temps, praticiens qui consacrent tout leur temps à l’hôpital pour les soins, la recherche, l’enseignement. (Sous certaines conditions, les praticiens plein temps peuvent traiter des malades privés à l’hôpital.)

• Service plein temps, service de médecine, de chirurgie ou de spécialité fonctionnant matin et soir pour les examens, les diagnostics, les traitements. Les services plein temps permettent de réduire les durées d’hospitalisation — surtout lorsqu’il s’agit de porter des diagnostics difficiles dans des établissements très spécialisés — et de traiter un plus grand nombre de malades par une meilleure rotation des lits disponibles.

policlinique, clinique de ville (le terme s’emploie surtout pour désigner des dispensaires ouverts aux malades ambulatoires [pouvant se déplacer]).

polyclinique, clinique où l’on traite plusieurs sortes d’affection, où il y a plusieurs consultations de spécialistes.

J. V.

 J. Imbert, les Hôpitaux de France (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1958 ; 2e éd., 1966) ; l’Hôpital français (P. U. F., 1972). / J. Courquet, l’Hôpital aujourd’hui et demain (Éd. du Seuil, 1971). / H. Subra, la Gestion économique de l’hôpital public (L. G. D. J., 1971). / Guide médical hospitalier (Maloine, 15e éd., 1971).


Le service public hospitalier en France

Depuis la réforme du 31 décembre 1970, un service public hospitalier (S. P. H.), dont l’activité est coordonnée avec celle des établissements privés qui n’en font pas partie, constitue en France la pierre angulaire de la politique de la santé. Le libre choix du praticien et de l’établissement de soins reste, il faut le souligner, un des principes fondamentaux de la législation sanitaire française, l’expression service public devant être entendue dans son sens matériel et non comme établissant un service national de santé.

Le S. P. H. a deux missions :
— d’une part, il assure les examens de diagnostic, le traitement — notamment les soins d’urgence — des malades, des blessés et des femmes enceintes qui lui sont confiés ou qui s’adressent à lui ainsi que leur hébergement éventuel ;
— d’autre part, il concourt à l’enseignement médical et paramédical, et participe à la recherche médicale et pharmaceutique et à l’éducation sanitaire.

Depuis 1958, dans les villes où existent des facultés ou des écoles nationales (aujourd’hui universités et unités d’enseignement et de recherche médicales), ces structures d’enseignement organisent conjointement l’ensemble des services en centres de soins, d’enseignement et de recherche, sous le nom de centres hospitalo-universitaires (C. H. U.), qui distribuent les soins aux malades et assurent les enseignements médicaux, paramédicaux et postuniversitaires. Les établissements privés peuvent collaborer au service public de l’enseignement par voie de convention.

Ces missions sont assumées par deux types de gestion.

• Les établissements d’hospitalisation publics. Ils sont d’office intégrés au S. P. H. Ce sont des établissements publics communaux, intercommunaux, départementaux ou nationaux jouissant de l’autonomie financière et de la personnalité morale. Ils sont administrés par un conseil d’administration, qui comprend des élus locaux, des médecins et des administrateurs des caisses de Sécurité sociale, et par un directeur, nommé par le ministre chargé de la Santé publique. Leur fonctionnement est soumis au contrôle du préfet, qui doit, notamment, approuver les délibérations du conseil d’administration. L’équipement du secteur public hospitalier représente en France environ 220 000 lits, soit 66 p. 100 de la capacité totale d’hospitalisation.

• Les établissements privés. S’il s’agit d’établissements à but non lucratif, ils sont admis à participer au S. P. H. sur simple demande ; s’il s’agit d’établissements à but lucratif, il faut que soit signé entre l’État et l’établissement privé un contrat de concession par lequel l’établissement privé s’engage à remplir les missions et à respecter les règles du fonctionnement du S. P. H., en contrepartie de quoi l’État lui garantit le monopole dans sa zone d’action tant que les besoins ne sont pas satisfaits. Une association limitée des établissements privés au S. P. H. pour un ou plusieurs objectifs déterminés est prévue : elle se fait à l’aide d’accords conclus soit avec un établissement public d’hospitalisation, soit avec un syndicat interhospitalier.