Honolulu (suite)
L’agglomération juxtapose donc des paysages urbains assez différents. Le vieux « centre ville » comprend trois parties essentielles : la zone portuaire et industrielle ; le quartier des affaires et de l’administration, réunissant les sièges des grandes entreprises et les principaux bureaux des gouvernements fédéral et local ; enfin, au nord et au nord-est de ce dernier quartier, un important secteur de résidence populaire, où s’entassaient autrefois les immigrants (« Chinatown » d’Honolulu) et où venaient aussi se distraire les militaires de Pearl Harbor. L’aspect des deux derniers quartiers change rapidement : les vieux buildings, bas, de style quelque peu colonial, qui abritaient notamment les sièges sociaux des grosses sociétés (Big Five) dominant l’économie hawaïenne, font place à d’énormes gratte-ciel qui donnent à Honolulu un quartier des affaires très comparable à celui des villes du continent américain ; quant aux quartiers où s’enchevêtraient autrefois d’innombrables maisons en bois souvent plus ou moins délabrées, ils sont actuellement en voie de complet remodèlement ; les immeubles modernes, de taille moyenne, sont vendus ou loués par appartements.
À partir de ce vieux centre, la ville s’est étendue vers l’ouest, jusqu’aux limites de l’énorme base de Pearl Harbor, et le long de l’aéroport international, situé à environ 8 km du centre. Là se juxtaposent quelques secteurs industriels et de nombreux quartiers de résidence pour les revenus moyens et faibles ainsi que pour les familles de militaires.
Vers le nord et le nord-est, le long des vallées à fond plat qui échancrent lé versant sud de la chaîne de Koolau et sur leurs interfluves, de multiples zones de résidence ont pu se développer. Au sud-est, la vocation touristique de Waikiki s’est pleinement exprimée dès les années 1950, mais c’est surtout à partir de 1960 qu’ont commencé à pousser les énormes hôtels « gratte-ciel », dont la prolifération menace le site incomparable de la plage, entre le grand port de plaisance d’Alawai à l’ouest et le célèbre cône volcanique de Diamond Head à l’est.
Au nord de Waikiki, d’importants quartiers de résidence, où dominent encore les Orientaux, juxtaposent de très nombreuses petites maisons basses et de puissants îlots d’immeubles de 10, 15 ou 20 étages. L’université d’Hawaii occupe un vaste campus à 2 km seulement au nord de Waikiki.
Plus à l’est encore, de nouveaux quartiers de résidence sont nés au-delà de Diamond Head (riche secteur de Kahala) et le long de la côte jusqu’à l’extrémité orientale de l’île, où a été créé l’énorme lotissement d’« Hawaii Kai », à plus de 15 km du centre, dont la réussite a été rendue possible par la qualité des liaisons en grande partie autoroutières avec « Downtown » Honolulu. C’est la création d’autoroutes traversant la chaîne de Koolau par des tunnels qui a permis le rapide essor de villes satellites d’Honolulu sur la côte « au vent » de l’île. Enfin, tout à fait à l’opposé, à l’extrémité sud-ouest de l’île, une vaste zone industrielle a été créée afin d’y regrouper une partie des usines qui encombrent la zone portuaire d’Honolulu (raffinerie de la Standard Oil).
C. H. de L.