Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

homéopathie ou homœopathie (suite)

Maladies traitées par l’homéopathie

Si l’homéopathie peut s’adresser à des symptômes fonctionnels (troubles de fonctionnement du foie et de la vésicule biliaire, troubles du système nerveux sans atteinte organique, insomnie), elle est utilisée également dans de nombreuses affections chroniques, même organiques (colibacillose, bronchite chronique, affections chroniques de l’intestin avec signes radiologiques de colites spasmodiques, asthme, suppurations chroniques, sinusites, etc.).

Les affections aiguës peuvent être soignées avec succès uniquement par l’homéopathie (otites aiguës, angines, sinusites aiguës, grippe, abcès, coqueluche, rougeole et autres maladies d’enfants, zona et affections virales.

Le médecin homéopathe reste juge d’utiliser des thérapeutiques classiques (antibiotiques, corticoïdes) dans les affections graves où ces thérapeutiques ont fait leurs preuves (fièvre typhoïde, diphtérie, affections pulmonaires graves, tuberculose, syphilis, etc.), ce qui n’empêche nullement la possibilité d’adjonction d’une thérapeutique homéopathique.

Sur la plan pratique, les médicaments homéopathiques sont remboursés par la Sécurité sociale dans les conditions prévues par la loi.

M. R.

 G. Charette, la Matière médicale homéopathique expliquée (Le François, 1953). / L. Vannier, l’Homéopathie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1955 ; 5e éd., 1970) ; les Origines et l’avenir de l’homéopathie (Doin, 1960). / H. Bernard, Doctrine homéopathique (Coquemard, Angoulême, 1966). / D. Demarque, l’Homéopathie, médecine de l’expérience (Coquemard, Angoulême, 1968).

homéothermie

Maintien, par certains animaux, d’une température interne constante et élevée, grâce à des mécanismes de régulation — soit physiques, soit chimiques — dans lesquels le rôle principal est joué par le système nerveux.


Parmi les Vertébrés, les Mammifères et les Oiseaux sont des homéothermes dont les températures oscillent dans d’étroites limites (36 à 38,5 °C pour les Mammifères, 36 à 44,5 °C pour les Oiseaux, selon les espèces). Cela les oppose aux animaux dits « poïkilothermes » (ou « hétérothermes ») qui ont une température variable avec celle du milieu ambiant et supérieure seulement de 1 à 1,5 °C à celle-ci.


Origine de la chaleur produite

Dans le langage populaire, on distingue des animaux à sang froid et des animaux à sang chaud, suivant la sensation de chaleur ou de froid que donne leur contact ou leur manipulation. Mais cette appellation ne touche pas à la différence de fond.

En effet, un Poisson très actif comme le Thon, puissant nageur que l’on rencontre en Méditerranée et dans beaucoup de mers tempérées, peut avoir une température interne de 10 °C supérieure à celle de son milieu, donc voisine de celle d’un Mammifère. De même, un Reptile se chauffant au soleil de l’été peut avoir une aussi forte température qu’un homéotherme. Si le même animal se trouve placé à l’ombre, sa température subit immédiatement un très fort abaissement.

Les homéothermes sont en minorité sur la Terre, mais ils ont quand même joué un rôle important dans l’évolution. De plus, ils jouissent sur les autres animaux d’une énorme supériorité due à la constance de leur température, qui leur permet d’avoir la même activité pendant toutes les saisons et sous des climats très différents les uns des autres.

Par contre, les homéothermes ont une très lourde charge, celle d’avoir à maintenir une température constante. Quand les conditions climatiques deviennent trop pénibles pour eux, tous les poïkilothermes (tous les Invertébrés et, parmi les Vertébrés, les Poissons, Batraciens et Reptiles) se mettent en hibernation* de longue durée, d’où une grande économie de nourriture.

Comme l’organisme animal est incapable de créer de l’énergie, ce sont les aliments qui leur fournissent cette énergie, qu’ils transforment eux-mêmes en chaleur.

Tous les organes de l’homéotherme ne sont pas à la même température. C’est dans le foie que celle-ci atteint son maximum. C’est dans les poumons qu’elle est la plus basse, ainsi qu’au niveau de la peau. Le cœur gauche a une température inférieure à celle du cœur droit, la veine cave une température inférieure à celle de l’aorte.

Il existe des variations très sensibles suivant les espèces. Chez l’Homme, la température interne oscille aux environs de 37 °C. Chez le Chien, elle est de 38 °C ; chez le Bœuf, de 39,5 °C ; chez le Chat, de 38,5 à 39 °C. Chez les grands Oiseaux, elle s’élève à 40-41 °C. Chez les petits Oiseaux, elle est encore plus haute : Roitelet, 42,4 à 42,7 °C ; Rouge-Gorge, 40,4 à 44,6 °C ; Merle, 41 à 45,1 °C ; Épervier, 42 à 44,6 °C.

L’âge influe également sur la température. Les jeunes sujets ont une température mal réglée. Elle est mieux répartie dans les espèces où le jeune peut subvenir d’emblée à ses besoins. Le poulet, par exemple, ne règle bien sa température qu’à partir du 65-70e jour après l’éclosion.

Le travail musculaire provoque de fortes variations de la température. Chacun sait, en effet, qu’avec de violents mouvements musculaires (marche à pied, marche en montagne) on arrive à se réchauffer rapidement.

Les sécrétions glandulaires élèvent rapidement la température du sang veineux par exemple. Le foie et le tube digestif, qui ont des fonctions glandulaires très actives, fournissent beaucoup de chaleur.

La chaleur interne est variable suivant le moment de la journée. Chez l’Homme, elle est minimale (36,5 °C) le matin à 6 heures et elle atteint son maximum (37,2 °C) vers 17 heures. Ces chiffres sont encore variables suivant les individus.

Les principales sources de chaleur sont, tout d’abord, le système musculaire, qui en dégage 32,3 p. 100, puis le foie, qui est la glande principale, et le tube digestif (17,5 p. 100) ; le cœur, qui est un muscle en continuel fonctionnement, s’inscrit pour 5 p. 100 ; les diverses glandes et les reins, pour 5 p. 100 ; les autres organes fournissent à peu près 21,5 p. 100 de la chaleur.

Cette chaleur se répartit par conductance dans l’organisme et par convection. Le sang joue un très grand rôle. Il transporte, en même temps que les éléments nutritifs et l’oxygène, des calories aux différents tissus.

Si l’on place un animal dans un appareil spécial appelé calorimètre et qu’on le fait vivre à une température de 28 °C, sans manger et sans faire aucun mouvement, il passe par une zone de neutralité thermique. Au-dessous de 28 °C, il dépense des calories pour se réchauffer. Au-dessus de 28 °C, il dépense des calories pour se rafraîchir.