Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

Holothurides

Échinodermes éleuthérozoaires vivant dans toutes les mers, depuis la zone littorale jusqu’aux abysses.


On trouve les Holothurides (ou Holothuries) enfouies dans le sol ou rampant sur le fond, logées dans les anfractuosités des rochers, dans les Éponges : très rares sont les espèces pélagiques (Pelagothuria) ; celles des grands fonds peuvent nager, parfois à une assez grande distance du sol.

Elles se distinguent de tous les autres Échinodermes par leurs téguments mous, dépourvus le plus souvent de larges plaques calcaires ; on n’y trouve que des formations isolées, microscopiques, les sclérites ou spicules, d’une infinie variété de formes, éléments essentiels pour la détermination des espèces.

L’Holothuride typique se présente comme une sorte de gros boudin cylindrique. La bouche, entourée de podia modifiés en tentacules, s’ouvre à une extrémité ; l’anus se trouve à l’opposé. La symétrie pentaradiée est indiquée par cinq rangées de podia, allant de la bouche à l’anus, disposées selon les radius, séparées par de larges interradius nus ou couverts de podia répartis sans ordre. L’Holothurie se déplace sur une face ventrale, le trivium, faite de trois radius et de deux interradius, la face dorsale, ou bivium, comprenant les deux autres radius et les trois interradius restant.

La bouche est immédiatement suivie d’un gros pharynx entouré d’une couronne de dix pièces calcaires, cinq radiaires et cinq interradiaires, réunies entre elles d’une façon assez souple ; de gros muscles longitudinaux, parfois des muscles rétracteurs, s’insèrent sur les pièces radiaires ; ces muscles servent à la contraction du corps et à la rétraction de la couronne tentaculaire, qui peut ainsi s’invaginer complètement à l’intérieur de la bouche. Le pharynx est relié par un court œsophage à un estomac peu différencié. L’intestin qui suit est cylindrique, descend droit jusque vers le milieu du corps, remonte en tournant jusqu’au tiers supérieur environ et redescend en spirale vers un vaste cloaque qui s’ouvre à l’extérieur par un anus muni d’un sphincter. Sur toute sa longueur, le tube digestif est attaché à la paroi du corps par des mésentères.

Le système aquifère est comparable à celui des autres Échinodermes, mais il se complique, sauf chez l’Apodida, de deux longs tubes feuillus, les organes arborescents ou poumons, débouchant dans le cloaque ; ils aspirent et rejettent rythmiquement l’eau du milieu extérieur ; ce sont des organes respiratoires qui servent également à l’excrétion des produits de déchets et qui jouent un grand rôle dans la statique de l’animal.

Des espèces d’Aspidochirotida possèdent, attachés sur la partie supérieure du cloaque, de nombreux tubes collants qui, lorsque l’animal est inquiété, sont brusquement éjectés par l’anus, s’étirent considérablement (parfois jusqu’à un mètre de long) et enserrent le prédateur dans un réseau toxique inextricable. Chez les Synaptes, des urnes ciliées, minuscules, fixées aux mésentères ou sur les parois du corps, se chargent de produits d’excrétion.

Le tégument entier des Holothurides est sensible au toucher et à la lumière. La peau de certains Apodes est couverte de mamelons glandulo-sensitifs. Quelques Synaptidés ont des taches oculaires rouges entre la base des tentacules ; ceux-ci portent, sur leur bord interne, des cupules dont le rôle est d’apprécier les modifications de l’eau et, peut-être, la qualité des aliments.

Les organes génitaux apparaissent sous forme d’un ou deux paquets de tubes pendant librement dans le cœlome ; leur canal excréteur débouche à l’extérieur par une papille située entre ou sous deux tentacules médian-dorsaux. Les œufs fécondés donnent naissance à une larve nageuse, l’auricularia, qui se transforme en un petit tonnelet cerclé de cinq bandes ciliées, la doliolaria, puis en une pentactula, déjà munie de cinq tentacules et d’une paire de podia postérieurs ; cette dernière larve tombe sur le fond pour y poursuivre son évolution.

La majorité des espèces d’eau froide sont incubatrices. Les unes abritent leurs œufs ou les jeunes dans des poches marsupiales ; chez les Psolidés, sous les grandes plaques calcaires imbriquées du bivium ; les jeunes de quelques Synaptidés habitent la cavité générale. Parfois, les œufs sont déposés par la femelle sur les tentacules du mâle, où ils sont retenus par une sécrétion visqueuse.

Les Holothurides ne possèdent pas d’appareil masticateur ; les substances nutritives mélangées au sédiment ou en suspension dans l’eau sont capturées par les tentacules ; ceux-ci pénètrent un à un dans la bouche qui les suce comme le ferait un enfant de son pouce.

Le pouvoir de régénération est moins poussé et plus localisé que chez les autres Échinodermes. Une Holothuride qui a rejeté ses viscères reforme rapidement les parties expulsées. Des Dendrochirotes et des Synaptes se coupent en un ou plusieurs fragments qui régénèrent un animal entier.

La peau de beaucoup d’Holothurides renferme une toxine qui semble spécifique. Les indigènes d’îles tropicales en font un broyat avec lequel ils anesthésient les Poissons et autres Crustacés. Malgré cette toxicité, une quarantaine d’espèces servent à fabriquer le trépang, mets particulièrement apprécié des Chinois pour ses prétendues propriétés aphrodisiaques.

Les Holothurides hébergent de très nombreux parasites et commensaux : Protozoaires ciliés et Diatomées dans les poumons, Grégarines dans le cœlome, Polychètes et Pycnogonides entre les verrucosités dorsales d’Aspidochirotida, Mollusques Gastropodes incrustés partiellement dans la peau, Copépodes et Crustacés dans l’œsophage et le cloaque. Mais le commensal le plus inattendu est un Poisson du genre Carapus (Fierasfer), très mince et étroit, d’environ 15 cm de long, qui vit souvent par couple dans les poumons et l’intestin des grandes espèces.

G. C.

homéopathie ou homœopathie

Doctrine suivant laquelle les symptômes présentés par un malade peuvent être traités par l’emploi à doses très faibles de drogues déterminant chez l’homme sain des signes semblables (loi de similitude). [Contr. allopathie.]


Admise et étudiée par Hippocrate, l’homéopathie fut expérimentée et mise en œuvre par Hahnemann.