Hippocampe (suite)
Il existe moins de 200 espèces de Syngnathes, dont 25 environ appartiennent au genre Hippocampus. Les côtes françaises abritent H. guttulatus, qui n’est pas rare à Arcachon et remonte parfois jusqu’à la Bretagne, et H. brevirostris, qu’on ne trouve qu’en Méditerranée. Les Hippocampes sont des Poissons recherchés pour les aquariums marins, mais leur élevage est difficile et leur reproduction en captivité a été rarement obtenue. Tous les Syngnathes sont des espèces côtières, à l’exception de ceux qu’on trouve en mer des Sargasses, comme Syngnathus pelagicus et Hipporampus ramulus. Le Dragon de mer d’Australie, Phyllopteryx foliatus, accentue fortement le mimétisme des représentants de cette famille par la présence d’expansions foliacées qui le dissimulent au milieu des Algues.
Familles voisines
Les Solénostomidés constituent une famille très proche de celle des Syngnathidés, avec une bouche tubulaire analogue, mais les nageoires sont présentes, et ce sont les femelles qui incubent les œufs dans une dépression que forment les deux pelviennes. Ces deux familles, formant l’ordre des Syngnathiformes, ont deux autres particularités en commun : les branchies comportent des filaments branchiaux peu nombreux, mais très développés ; on dit que ce sont des branchies « en houppes » ; aussi, pour traduire ce fait, l’ordre a reçu autrefois le nom de Lophobranches. La seconde particularité est l’absence de glomérules de Malpighi dans les reins. On la présente parfois comme un caractère primitif, mais il est plus vraisemblable d’y voir une régression.
Les Aulostomiformes
On peut placer au voisinage des Syngnathiformes l’ordre des Aulostomiformes, ou « Bouches en flûte », qui semble faire transition avec les Gastérostéiformes, ou Épinoches. Citons parmi cet ordre : les Amphisilidés, hôtes de l’océan Pacifique, qui nagent verticalement, tête en bas, et ont coutume de se réfugier entre les piquants des Oursins en cas de danger ; les Macrorhamphosidés, ou Trompettes de mer, que protège une épine dorsale de grande taille et dont une espèce, Centriscus scolopax, vit sur nos côtes ; enfin les Fistularidés, ou Fistulaires, remarquables par l’allongement du museau et le filament qui prolonge la caudale. Les Fistulaires vivent autour des récifs coralliens, et l’espèce la plus grande, Fistularia villosa, peut atteindre 2 m.
R. B.
L. Bertin et C. Arambourg, « Systématique des Poissons », dans Traité de zoologie, sous la dir. de P.-P. Grassé, t. XIII, fasc. 3 (Masson, 1958).