Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

hétérocycliques (noyaux) (suite)

Noyaux pentagonaux condensés

Le goudron de houille renferme un grand nombre de ces noyaux, par exemple :

La polymérisation de la coumarone engendre une résine inaltérable résistant bien aux agents chimiques ; au benzothiofène et à l’indole, on doit rattacher d’importants colorants, le thioindigo et l’indigo. Le carbazole forme, avec l’acide oxalique, un colorant bleu, voisin du bleu de diphénylamine.

C. P.

 A. R. Katritsky et J. M. Lagowski, Principes de la chimie des composés hétérocycliques (Gauthier-Villars, 1968).

Hia Kouei

En pinyin Xia Gui ; prénom de courtoisie Yuyu. Peintre chinois (actif v. 1190-1225).


Xia Gui est, avec son contemporain Ma Yuan*, le représentant le plus important de la peinture de paysage à l’époque des Song* du Sud (1127-1276). Il occupa un poste officiel à l’Académie impériale sous le règne de Ningzong (Ning-tsong, 1195-1224) et mérita la distinction honorifique de la Ceinture d’or. Ce sont à peu près les seules informations qui nous soient parvenues sur sa vie, car, dès l’époque Yuan, la préférence pour un style aux effets moins spectaculaires et moins concertés frappa d’ostracisme les œuvres de l’école « Ma-Xia » (« Ma-Hia »).

Il était originaire des environs de Hangzhou (Hang-tcheou), où la cour impériale avait dû se réfugier en 1127 sous la pression du Nord. La douceur luxuriante de ce site, différent des paysages sévères de la Chine du Nord, la poésie du lac de l’Ouest et des collines qui l’entourent, le milieu urbain raffiné, tout contribuait à renouveler l’inspiration des artistes et à insuffler un esprit nouveau à l’académie de peinture, recréée à Hangzhou. Cependant, si l’esprit est nouveau, plus lyrique, plus poétique, la coupure n’est pas totale avec l’époque des Song du Nord. Un peintre comme Li Tang (Li T’ang*), qui fut membre des deux académies de Kaifeng (K’aifong) et de Hangzhou, établit le lien entre les deux périodes ; il garde encore la vision grandiose des paysagistes des xe-xie s. (tel Fan Kuan [Fan K’ouan*]), mais son œuvre se teinte d’une sensibilité plus romantique.

Se réclamant de Li Tang, Xia Gui reprend sa technique des coups de pinceau « taillés à la hache », mais en les chargeant d’une intensité plus dramatique. Cette écriture audacieuse, qui deviendra caractéristique du paysage des Song du Sud, est mise tout entière au service d’une peinture dépouillée et elliptique. Plus encore que Ma Yuan, Xia Gui simplifie le thème et la forme. Dans ses paysages, les masses rocheuses sont réduites au minimum, tandis que les nappes de brume deviennent l’élément essentiel du fond, autour duquel toute la composition s’organise. Cette conception fragmentaire du paysage trouve son expression la plus parfaite dans la formule du rouleau horizontal. Dans Vue claire et lointaine d’un fleuve dans les montagnes, l’œil est constamment attiré puis repoussé des zones remplies aux espaces vides. Néanmoins, chaque section du rouleau, que le spectateur découvre au gré de sa lecture, constitue un tout cohérent.

Le support de papier, et non de soie, met en relief la virtuosité du pinceau de l’artiste et son génie de l’encre. La fermeté de la main apparaît tant dans les surfaces rocheuses, rendues à l’aide de coups secs (« coups de hache »), que dans les détails anecdotiques (ponts, pavillons, petits personnages), ou dans les feuillages, travaillés d’un pinceau effiloché. Par la seule richesse de ses dégradés, le lavis anime l’espace pictural.

Soutenu par une inspiration sincère, Xia Gui garde suffisamment de retenue pour éviter l’artificiel. Ses imitateurs, en revanche, tendront à la prouesse technique et à la mise en formules. Cet art, facile à saisir dans ses caractères extérieurs, connut une vogue considérable à l’étranger, au Japon notamment (v. Sesshū). L’Occident y a vu l’essence même de la peinture chinoise, alors que la critique lettrée, en Chine, ne lui a jamais accordé qu’une faveur modérée, préférant des créations à résonances plus profondes.

F. D.

hibernation

Aptitude de certains Mammifères à tomber en léthargie quand les conditions du milieu dans lequel ils vivent deviennent particulièrement défavorables, c’est-à-dire en principe pendant l’hiver.


On rencontre des animaux hibernants chez les Mammifères inférieurs tels que l’Ornithorynque et l’Echidné, habitants du sud du continent australien (État de Victoria), ainsi que chez des Marsupiaux, mais c’est chez les Mammifères supérieurs qu’il y a le plus grand nombre d’hibernants. On peut citer :
— dans l’ordre des Rongeurs, les Marmottes, Loirs, Lérots, Lérotins, Spermophiles, Muscardins, Hamsters, Sminthes, Écureuils terrestres nord-américains et Zapodes ;
— dans l’ordre des Insectivores, les Hérissons et les Tenrecs malgaches ;
— dans l’ordre des Chiroptères, les Chauves-Souris.


Le cas de la Marmotte

C’est la Marmotte qui offre l’un des meilleurs exemples d’animal hibernant.

Vers la fin de l’été, après avoir copieusement mangé l’excellente nourriture que lui offrent les hauts alpages : racines, graines de toutes sortes, elle accumule une épaisse couche de graisse dans sa région ventrale, au point que l’on a l’impression que son ventre traîne à terre, tant elle est lourde. Cette réserve peut atteindre de 35 à 40 p. 100 du poids de son corps. La Marmotte commence bientôt à couper de l’herbe pour la faire sécher au soleil. Puis c’est avec sa bouche qu’elle transporte cette herbe bien sèche dans son terrier. Cet excellent matériel est destiné à calorifuger l’intérieur de son refuge hivernal, qui doit en effet être à l’abri des variations de la température extérieure.

L’orifice du terrier, de la grosseur du poing, s’ouvre dans une antichambre qui est un couloir de 2 à 3 m de long, conduisant vers une courte galerie au bout de laquelle se trouve la chambre de repos. Celle-ci, douillettement garnie d’herbe fine et sèche, est assez vaste pour contenir une douzaine d’animaux, quelquefois plus. Sa profondeur, par rapport à l’orifice d’entrée, varie de 2 à 3 m et dépend des températures minimales des lieux où sont établis ces refuges.

Lorsque les animaux se sont installés à l’intérieur, l’orifice d’accès en est soigneusement bouché avec des pierres, de la terre et du sable, puis calfeutré avec de l’herbe sèche. Les animaux vont rester ainsi entassés les uns contre les autres afin d’éviter le plus possible les déperditions de chaleur.