héliogravure (suite)
Les encres d’héliogravure sèchent par évaporation. Comme toutes les encres d’imprimerie, elles sont constituées par un pigment, ou colorant, un liant, ou vernis d’asphalte, de résine naturelle ou synthétique, et un solvant. Le solvant s’évapore dans les sécheurs de la machine sous l’action combinée du chauffage et de la ventilation, laissant une pellicule vernis-pigment sèche et dure.
Les imprimés peuvent être façonnés immédiatement ou bien la bande est rembobinée ; elle porte des repères permettant son façonnage ultérieur en repérage. C’est le cas pour beaucoup d’impressions d’emballages et de conditionnement. C’est le cas également pour la pré-impression : la bande de papier imprimée en couleurs en héliogravure sera plus tard imprimée en noir sur la rotative journal d’un quotidien ; celui-ci se présentera avec une jaquette (extérieur) ou un encart (intérieur) en couleurs.
L’héliogravure peut imprimer convenablement sur du papier de qualité moyenne, à condition que sa surface soit lisse et souple. On imprime aussi sur n’importe quel support lisse et plan. Grâce à des encres appropriées, ce procédé est largement employé pour l’impression d’emballages sur tous supports, même non absorbants : papiers et cartons, aluminium, Cellophane et ses dérivés, plastiques de toutes sortes. Le vernissage est possible sur la même machine : on imprime un vernis en couche plus épaisse qu’une encre. L’impression d’encres or et argent, où les « colorants » sont des particules de bronze ou d’aluminium, donne d’excellents résultats.
Caractéristiques d’une impression hélio
Le montage des textes et des illustrations offre une grande souplesse d’exécution, par juxtaposition et même par superposition, donc une grande latitude au maquettiste pour sa mise en pages, qui peut être très diversifiée.
La pellicule d’encre déposée sur le papier est plus ou moins épaisse selon la profondeur des alvéoles, qui va normalement de 1 ou 2 à 35 ou 40 μ. Comme l’encre liquide s’étale facilement à la surface du papier, l’imprimé a un aspect de modelé continu ressemblant assez à celui d’une photographie. Comme la pellicule d’encre a une épaisseur variable, donc une intensité variable, l’imprimé montre l’ensemble des tonalités. Les tons foncés sont puissants et vigoureux ; les tons clairs peuvent être très clairs. L’aspect de l’imprimé est à la fois contrasté et modelé. Sur papier approprié, l’encre sèche est bien brillante. L’impression résiste au frottement. Mais l’ensemble de la forme d’impression doit être tramé pour soutenir la racle, les textes aussi bien que les illustrations. Cela exclut l’emploi des petits caractères et des déliés fins.
L’impression hélio sur rotatives est un procédé de masse. Les aléas de la gravure des cylindres, qui ont quelque peu freiné son développement industriel, disparaissent du fait de l’automatisation. L’avenir du procédé semble assuré, en particulier dans les deux domaines où il occupe déjà une place importante : d’une part magazines et gros catalogues, d’autre part emballages et conditionnement.
G. B.
➙ Composition / Encre / Imposition.
G. Baudry, Héliogravure et tirage (Institut nat. des ind. et arts graphiques, 1947). / E. Kollecker et W. Matuschke (sous la dir. de), Der moderne Druck (Hambourg, 1956 ; 2e éd., 1958). / V. Strauss, The Printing Industry (New York, 1967). / G. Baudry et R. Marange, Comment on imprime (Dunod, 1971).