Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

Havre (Le) (suite)

L’agglomération juxtapose quatre grandes zones principales. La zone portuaire et industrielle s’étend au sud de l’agglomération, allongée depuis l’entrée du port jusqu’à Tancarville ; elle concentre l’essentiel des emplois dans le secteur secondaire sans comporter d’importants quartiers d’habitation. La ville basse est comprise entre le port et la « Côte », falaise morte qui sépare le marais du plateau de Caux ; cette ville basse oppose des quartiers reconstruits à partir de 1945 selon un urbanisme géométrique fait de grandes perspectives et d’immeubles collectifs à des quartiers du xixe s. beaucoup plus confus, qui s’allongent vers l’est en direction de Graville ; ici et là se trouvent le quartier des affaires entre la Bourse et le boulevard de Strasbourg et ceux du commerce de détail autour de la rue de Paris, de la place Thiers et du Rond-Point ; ainsi, il s’agit d’une importante zone d’emplois tertiaires juxtaposée à des immeubles de résidence riche ou aisée vers l’ouest et à des îlots de plus en plus prolétariens vers l’est. La ville haute s’étend au nord, au-delà de la « Côte » ; exclusivement résidentielle, elle donne une impression d’isolement et manifeste dans ses différentes strates la progression d’un habitat ouvrier : aux riches demeures de négociants, installées sur la « Côte » et à Sainte-Adresse au xixe s., aux multiples petits pavillons construits à Sanvic entre les deux guerres s’ajoutent maintenant les grands ensembles collectifs de Caucriauville, de la Mare-Rouge, du Mont-Gaillard ; cette localisation oblige les travailleurs à des déplacements quotidiens importants en direction du centre de la ville, du port ou de la zone industrielle. Enfin, une quatrième aire d’extension urbaine tend à proliférer, selon un ordre encore lâche, dans la proche vallée de la Lézarde entre Harfleur et Montivilliers, ainsi qu’autour des communes situées sur le plateau de Caux entre la zone industrielle du marais de Seine et la route nationale Le Havre - Rouen.


Le Havre demain

Le Havre, stimulé par les appels du large plus que par les pesanteurs terriennes, a toujours vécu au futur. Les planificateurs attendent des développements autour de trois thèmes. Développement portuaire, dans deux directions principales : l’aménagement d’un grand canal maritime pour desservir la zone industrielle du marais, avec une ouverture sur le bassin de marée par la construction, en voie d’achèvement, d’une écluse géante, accessible aux grands minéraliers ; l’édification d’un terminal, au large du cap d’Antifer, pour recevoir les pétroliers de 500 000 à un million de tonnes attendus pour la fin du siècle. Développement industriel : autour du canal maritime doivent s’installer de grandes usines lourdes, spécialement dans les branches de la pétrochimie et de la métallurgie. Développement urbain : les accès et les relations internes doivent être améliorés, le centre rénové, et l’agglomération doit poursuivre son extension sous des formes nouvelles sur le plateau de Caux et, peut-être, grâce à un nouveau pont en aval de Tancarville, au sud de la Seine, vers Honfleur et Trouville-Deauville. Le Havre prendrait alors la tête d’une grande agglomération de l’estuaire.

A. F.

 A. E. Borély, Histoire de la ville du Havre et de son ancien gouvernement (Lepelletier, Le Havre, 1880-81 ; 3 vol.) ; Histoire de la ville du Havre de 1789 à nos jours (Lepelletier, Le Havre, 1884-85 ; 2 vol.). / P. Dardel, Navires et marchandises dans les parts de Rouen et du Havre au xviiie siècle (S. E. V. P. E. N., 1963).

Hawaii

Archipel américain du Pacifique.


Situées juste au sud du tropique du Cancer, à plus de 3 800 km à l’ouest de la côte californienne, les Hawaii sont devenues le cinquantième État des États-Unis en 1959 (capitale Honolulu*). Pour une superficie de 16 600 km2, l’archipel comptait, en 1970, 769 900 habitants (y compris 118 000 militaires et membres de leurs familles, soit une densité de 46 hab. au km2).

S’allongeant sur plus de 600 km, le long d’une dorsale sous-marine, les Hawaii sont constituées d’un chapelet d’îles allant de Niihau (190 km2) et Kauai (1 430 km2) au nord-ouest jusqu’à Hawaii, de loin la plus vaste (10 400 km2), au sud-est, en passant par Oahu (1 550 km2), Molokai (670 km2), Lanai (360 km2), Maui (1 890 km2) et Kahoolawe (120 km2).


Le milieu

Toutes sont essentiellement volcaniques, quoique parfois bordées de récifs coralliens. Les massifs volcaniques du Nord-Ouest sont anciens et déjà profondément disséqués par l’érosion (Waimea Cañon à Kauai), tandis que, vers le sud-est, les formes structurales sont beaucoup mieux conservées et que subsistent même dans l’île d’Hawaii des volcans très actifs (Kilauea, Mauna Loa). Certains, malgré la douceur des pentes caractéristiques de ces accumulations de basaltes (« type hawaiien »), atteignent des altitudes considérables : 3 100 m pour l’Haleakala (Maui), 4 170 m pour le Mauna Loa et 4 205 m pour le Mauna Kea (Hawaii).

La présence de ces puissants reliefs fait naître de forts contrastes climatiques entre des secteurs « au vent » très arrosés (nord-est des îles) et des zones « sous le vent », abritées et ne recevant donc que fort peu de pluies (la majeure partie des Hawaii a une sécheresse d’été plus ou moins marquée, à l’inverse des climats tropicaux classiques). À quelques kilomètres de distance, on passe ainsi de stations totalisant 500, 400, voire 300 mm de précipitations par an (c’est-à-dire, avec les températures moyennes annuelles [de 21 à 25 °C], soumises à un climat semi-désertique) à des points recevant plusieurs mètres de pluies, parfois même, aux altitudes moyennes, plus de 10 m (mont Waialeale à Kauai). C’est pourquoi, à la variété des formes de relief s’ajoute une remarquable diversité d’associations végétales, depuis une brousse à cactacées dans les zones les plus sèches jusqu’à des types de forêts denses, à fougères arborescentes dans les régions très arrosées. De plus, on trouve de vastes « déserts » de laves correspondant aux éruptions les plus récentes dans l’île d’Hawaii et, à très haute altitude, c’est là qu’ont pu subsister quelques-unes des plantes endémiques de l’archipel.

C. H. de L.