Haute-Volta (suite)
L’économie
Sur des sols pauvres, la population subsiste difficilement grâce aux ressources d’une agriculture extensive médiocre (sorgho, mil et cultures associées), agriculture de subsistance qui ne laisse guère de place aux produits exportables : arachides (10 000 t en 1968-69) ; coton, en progrès (36 000 t de coton-graine en 1969-70) ; karité, produit de cueillette (15 000 t en 1967-68). Le bétail, exporté vers la Côte-d’Ivoire et le Ghāna, représente en valeur près de la moitié des exportations (jusqu’à 75 p. 100 en 1962). L’huilerie de Bobo-Dioulasso traite une partie de l’arachide, du karité et des graines de coton ; le coton est traité par les usines d’égrenage de Bobo-Dioulasso, Koudougou et Ouagadougou. Quelques autres industries de transformation ont été créées à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso (tannerie, brasserie, montage de cycles, tabacs et allumettes, chaussures), à Kindougou (textile) et à Banfora (sucrerie).
Les ressources minières (gisement de manganèse de Tambao : 13 Mt de réserves à 54 p. 100 de teneur) demeurent inexploitées faute de moyens d’évacuation. Le chemin de fer Abidjan-Niger (517 km de Ouagadougou à la frontière ivoirienne) fait de la Côte-d’Ivoire le débouché de la Haute-Volta.
La médiocrité des ressources exportables explique le déséquilibre de la balance commerciale, pourtant améliorée (importations couvertes à 42,8 p. 100 en 1969 par les exportations, contre 22,6 p. 100 en 1960) ; les rentrées invisibles (pensions des anciens militaires et fonctionnaires français : plus de deux milliards de francs C. F. A. par an ; revenus des émigrés) ne suffisent pas à équilibrer la balance des comptes. Bien qu’en diminution, la part du commerce extérieur fait avec la zone franc demeure prépondérante (plus de 73 p. 100 des importations en 1969 ; la Côte-d’Ivoire est le premier client avec 40 p. 100 des exportations ; la France, le premier fournisseur avec 43 p. 100 des importations), mais les pays de la Communauté économique européenne (moins la France) ont pris place dans ce commerce (10 p. 100 du commerce extérieur environ).
La consommation d’énergie (un peu plus de 4 kWh par habitant et par an) est une des plus faibles d’Afrique occidentale ; le taux d’analphabétisme est proche de 95 p. 100, et le taux de scolarisation atteint à peine 10 p. 100 ; le produit national brut par habitant (49 dollars en 1966) est le plus bas de l’Afrique francophone après celui du Ruanda.
J. S.-C.
➙ Afrique noire / Côte-d’Ivoire / Empire colonial français / Mossis / Niger / Peuls / Sénoufos.
L. G. Binger, Du Niger ou golfe de Guinée par le pays de Kong et le Mossi, 1887-1889 (Hachette, 1891 ; 2 vol.). / P. L. Monteil, De Saint-Louis à Tripoli par le lac Tchad (Alcan, 1895). / M. Delafosse, Haut-Sénégal, Niger (Larose, 1912 ; 3 vol.). / E. P. Skinner, The Mossi of the Upper Volta. The Political development of a Sudanese People (Stanford, Calif., 1964). / M. Izard, Introduction à l’histoire des royaumes Mossi (Collège de France, 1970 ; 2 vol.). / H. Deschamps (sous la dir. de), Histoire générale de l’Afrique noire, t. II : De 1800 à nos jours (P. U. F., 1971).