Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

Han (époque) (suite)

Dans les sépultures plus modestes, des maquettes en bois ou en terre cuite, appelées mingqi (ming-k’i), évoquaient l’entourage du défunt, ses serviteurs, ses animaux et les ustensiles dont il se servit. Ces objets étaient souvent rehaussés de peintures ou revêtus d’une glaçure plombifère, colorée en vert au moyen d’oxyde de cuivre, qui rappelait la patine des bronzes et constituait parfois un substitut à meilleur prix. Les maisons à étages, les fermes, les puits, les greniers à grains, les fourneaux munis de marmites nous donnent des indications précises sur la vie matérielle des différentes régions de l’empire, tandis que les acrobates, les danseuses ou les dames aux longues robes évasées rappellent les modes et les coutumes de la Chine des Han.

La vaisselle d’usage s’inspire encore des formes des anciens bronzes (hu [hou], ding [ting]...) et de leurs décors, mais le répertoire s’appauvrit. La terre cuite grise et les glaçures sont fréquemment employées dans le nord, alors qu’au sud du Yangzi (Yang-tseu) les bouteilles hu et les jarres sans col sont traitées de préférence en grès. Cette technique fait alors d’immenses progrès. De très belles pièces, rougies au feu vers la base, portent à la partie supérieure une couverte feldspathique brun olive, sous laquelle transparaît un décor incisé d’oiseaux stylisés. Les découvertes récentes permettent de penser que ces céramiques faisaient l’objet d’un commerce national et que certaines étaient fabriquées dans les fours du Zhejiang (Tchö-kiang), sur le territoire de l’ancien royaume de Yue. Aussi, au terme de proto-porcelaines employé au début du siècle, préfère-t-on désormais, pour ces pièces han, celui de proto-Yue ou de proto-céladons (l’expression céladon de Yue est réservée aux productions postérieures au iiie s.).

En céramique, mais aussi en bronze, quelques nouvelles formes se distinguent : le lian (lien), boîte à fard cylindrique soutenue par trois petits ours accroupis ; la lampe et le brûle-parfum boshan (po-chan), dont le nom et le couvercle conique ajouré évoquent l’île où résidaient les Immortels taoïstes. L’influence des croyances taoïstes se manifeste aussi sur les miroirs de bronze, où des souhaits de longévité se mêlent au décor d’arabesques et de volutes. Aux environs de notre ère, les animaux, symboles des quatre orients, encadrent la zone centrale et alternent avec des motifs géométriques dessinant les lettres T, L, V et dont la signification reste controversée. Les agrafes et les plaques de ceinture, en bronze également, se multiplient et s’ornent de représentations zoomorphes. Les thèmes, comme le combat de fauves, sont empruntés à l’art des steppes*.

Les statues d’animaux en ronde bosse, placées à l’entrée du champ funéraire, frappent par leur majesté. Au tombeau du général He Qubing (Ho K’iu-ping), mort en 117 av. J.-C., s’élaborent les premiers exemples d’une sculpture monumentale, où les volumes, traités par plans, savent tirer parti de l’aspect massif du granit.

Devant le tumulus s’élèvent, au Shandong (Chan-tong) et au Henan (Ho-nan), des chambrettes destinées aux offrandes. Les reliefs gravés sur leurs murs restituent pour nous la décoration murale des palais. Au Wuliangzi (Wou-leang-tseu), entre 147 et 167, des scènes historiques et légendaires, associées à des évocations de la vie quotidienne (chasses, cortèges de chars, banquets...), se détachent, en silhouettes, sur le fond strié de la pierre. Le rôle primordial de la ligne est plus évident encore dans le travail du pinceau, sur les peintures des tombes (à Luoyang [Lo-yang], fin du ier s. av. J.-C., à Wangdu [Wang-tou], 192 apr. J.-C.) et sur une bannière de soie peinte, exemple unique découvert en 1972 dans une sépulture (v. 193 av. J.-C.) de Changsha (Tch’ang-cha) au Hunan (Hou-nan). Le trait plus ou moins appuyé traduit le mouvement des corps ou l’expression des visages ; des couleurs légères sont posées à l’intérieur des contours (tombes de Luoyang, fin du ier s. av. J.-C.). Solution encore timide au problème de la perspective, les scènes sont superposées, plus rarement disposées en diagonales. Les briques estampées du Sichuan (Sseu-tch’ouan) [ier-iie s.] montrent, en revanche, un sens de l’espace : dans la Chasse au bord d’un étang ou les Mines de sel dans un site montagneux, le paysage s’intègre aux compositions et commence à être dessiné pour lui-même.

F. D.

➙ Chine.

hanche

Partie du corps qui unit le membre inférieur au bassin*.


L’armature squelettique de la hanche est constituée par l’extrémité supérieure du fémur, qui s’unit à l’os iliaque pour former l’articulation coxo-fémorale.


Anatomie

• L’extrémité supérieure du fémur comprend la tête, le col et les trochanters. La tête fémorale représente les deux tiers d’une sphère de 20 à 25 mm de rayon, regardant en haut et en avant, recouverte de cartilage, sauf près de son centre, où s’insère le ligament rond. Le grand trochanter est une saillie quadrilatère située dans le prolongement du corps du fémur : sa face externe donne insertion au muscle moyen fessier ; sa face interne est unie dans presque toute son étendue au col fémoral, sauf en dehors et en arrière, où elle reçoit les tendons des muscles obturateurs et jumeaux ; sur ses bords s’insèrent les muscles pyramidal et petit fessier. Le petit trochanter est une apophyse conique située à l’union du col et de la face interne du corps du fémur : il donne attache au muscle psoas-iliaque. Les deux trochanters sont réunis sur les faces antérieure et postérieure du fémur par deux crêtes rugueuses, les lignes intertrochantériennes. Le col du fémur s’étend de la tête fémorale aux trochanters et aux lignes intertrochantériennes : obliquement dirigé en bas et en dehors, son axe forme avec celui de la diaphyse fémorale un angle d’environ 130°.

• La cavité cotyloïde de l’os iliaque est à peu près hémisphérique et comprend une partie articulaire en forme de croissant, dont les deux extrémités, ou cornes, limitent en avant et en arrière l’échancrure ischio-pubienne, et une partie non articulaire, en retrait, l’arrière-fond. Le bourrelet glénoïdien est un fibrocartilage enroulé sur le pourtour de la cavité cotyloïde : c’est un prisme triangulaire incurvé en forme d’anneau qui augmente la profondeur de la cavité cotyloïde et égalise son rebord irrégulier. Les surfaces articulaires coxo-fémorales sont maintenues en contact par une capsule articulaire renforcée par de forts ligaments ; de plus, le ligament rond s’étend à travers la cavité articulaire de la tête fémorale à l’échancrure ischio-pubienne.