Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

haltérophilie (suite)

À côté de ces magnifiques performances, régulièrement contrôlées et homologuées, figurent d’autres records, notamment :
— le record de la plus lourde charge portée par un homme : c’est Paul Anderson qui a accompli cet exploit le 12 juin 1957 aux États-Unis, en portant 272,600 kg sur son dos ;
— le record du plus grand « soulevé » de terre : l’Allemand Guerner, en 1912, a pris une charge de 359 kg et l’a élevée à 1 cm du sol ;
— le record en flexion de jambes : l’Américain Frenn a réussi 350 kg.

La spectaculaire progression de ce sport est due, depuis la Seconde Guerre mondiale, à la lutte pour les titres et records que se livrent Américains et Soviétiques. Le nombre des nations intéressées a aussi augmenté : une dizaine de pays étaient représentés en 1930 aux championnats mondiaux, plus de 50 aujourd’hui.

Les Français champions olympiques

1920 (Anvers) : moyens : Henri Gance, 245 kg ; mi-lourds : Ernest Cadine, 290 kg.

1924 (Paris) : légers : Edmond Decottignies, 277,500 kg ; mi-lourds : Charles Rigoulot, 322,500 kg.

1928 (Amsterdam) : moyens : Roger François, 335 kg.

1932 (Los Angeles) : plumes : Raymond Suvigny, 287,500 kg ; légers : René Duverger, 325 kg ; mi-lourds : Louis Hostin, 365 kg.

1936 (Berlin) : mi-lourds : Louis Hostin, 372,500 kg.


Les mouvements reconnus

La Fédération internationale reconnaît les exercices suivants (et homologue les records correspondants) :
1o arraché d’un bras à gauche, et le même mouvement à droite ;
2o arraché à deux bras ;
3o épaulé et jeté d’un bras à gauche et à droite ;
4o épaulé et jeté à deux bras.

Les championnats nationaux d’Europe, du monde et les jeux Olympiques sont aujourd’hui disputés seulement sur deux mouvements à deux bras : arraché et épaulé et jeté, et chaque concurrent a droit à trois essais par mouvement.


Arraché à deux bras

La barre sera placée horizontalement devant les jambes de l’athlète. La saisir à deux mains et la tirer d’un seul temps de terre au bout des deux bras tendus verticalement au-dessus de la tète, soit en se fendant, soit en fléchissant sur les jambes.

La barre passera d’un mouvement continu, sans arrêt, le long du corps, dont aucune partie autre que les pieds ne peut toucher ou frôler le sol pendant l’exécution du mouvement.


Épaulé et jeté à deux bras

La barre sera placée horizontalement devant les jambes de l’athlète.

La saisir à deux mains et l’amener d’un seul temps, bien net, de terre aux épaules, soit en se fendant, soit en fléchissant sur les jambes.

Ramener les pieds à leur position première, c’est-à-dire sur la même ligne, ensuite fléchir sur les jambes et les détendre brusquement, ainsi que les bras, de façon à amener la barre au bout des bras tendus verticalement.

Le poids sera maintenu deux secondes avant la position finale.

À l’occasion des jeux de Munich, la Fédération internationale a supprimé le développé à deux bras, ce qui entraîne naturellement une chute très sensible des totaux auparavant réalisés par les athlètes.


Les catégories de poids

Avant 1968, les haltérophiles étaient classés en sept catégories, de 56 kg à plus de 90 kg, mais, pour ne pas handicaper les athlètes très légers ou ceux qui, pesant un peu plus de 90 kg, étaient appelés à rencontrer des colosses de 140 ou 150 kg de poids de corps, deux catégories nouvelles ont été créées. Aujourd’hui existent les catégories suivantes : mouches (jusqu’à 52 kg), coqs (56 kg), plumes (60 kg), légers (67,500), moyens (75 kg), mi-lourds (82,500 kg), lourds-légers (90 kg), lourds (110 kg) et super-lourds (plus de 110 kg).

Actuellement, sur le plan mondial, l’U. R. S. S. domine nettement, surtout dans les catégories de lourds, grâce à son très grand recrutement. Elle est suivie par les nations de l’Europe de l’Est (Hongrie, Pologne, Bulgarie, Roumanie, Tchécoslovaquie), avec lesquelles elle a de nombreux contacts sportifs. Les Américains se maintiennent, tandis que l’on enregistre une nette poussée de l’Extrême-Orient (Japon) et du Moyen-Orient dans les petites catégories.

R. M.

 R. Moyset, Initiation à l’haltérophilie (Bornemann, 1963). / E. Battista, Sport et musculation (Bornemann, 1966). / Schwerathletik (Comité nat. des sports, Berlin-Est, 1969).
On peut consulter également l’Haltérophilie moderne (bulletin mensuel de la Fédération française d’haltérophilie).

Hambourg

En allem. Hamburg, la plus grande ville d’Allemagne fédérale.



Le développement urbain et portuaire

Hambourg est aujourd’hui une ville de 1,8 million d’habitants formant un Land propre. Sur le plan économique, la ville est le premier port et le centre du commerce extérieur de la R. F. A.

La conquête de cette primauté s’est faite au cours des siècles, mais a été accélérée par l’évolution industrielle de l’Allemagne au xixe s. L’établissement le plus ancien est situé sur une petite dénivellation sableuse au bord de l’Alster, où fut établi le premier port, bien abrité. Ce n’est que petit à petit que la ville gagna la vallée de l’Elbe. Afin de protéger ce site, Charlemagne fit construire une fortification, le Hammaburg. L’essor ne date que de la fin du xiie s., lorsque Henri le Lion eut détruit Bardowik, la voisine et rivale de Hambourg. Le site avait été choisi à cause du passage facile de l’Alster par toute une série de routes menant d’ouest en est et du nord au sud. Les premiers aménagements portuaires datent de la fin du xiie s.

Le port se développa lentement, Philippe Dollinger écrit même que Hambourg « fut en quelque sorte l’avant-port de Lübeck sur la mer du Nord, du moins jusqu’au xvie s., au cours duquel le rapport s’inversa progressivement ». Malgré ses liens profonds et anciens avec Lübeck, Hambourg garda toujours son individualité. La ville était plus intéressée au commerce continental avec son arrière-pays. Très tôt, les activités de transformation, ancêtres des activités industrielles actuelles, tinrent une place importante. La fabrication de la bière faisait la renommée de la ville dès le Moyen Âge. Pour une population de 7 000 habitants, on comptait au xive s. 500 brasseries. La mentalité hambourgeoise était aussi plus ouverte, moins déterminée par une activité prédominante, comme ce fut le cas à Lübeck. Cela explique, vraisemblablement, que l’histoire de Hambourg présente moins de heurts que celle d’autres villes.

À l’époque du Blocus continental, le port subit de graves préjudices. Au traité de Vienne (1815), Hambourg devient un des trente-neuf États souverains de la Confédération germanique. Malgré toutes les difficultés dues aux guerres, la bourgeoisie commerçante, qui détient le pouvoir, amorce la reprise. Le vieil esprit hanséatique inspire les responsables.