Guyane française (suite)
Cayenne, la capitale, est la seule ville importante. Avec 4 500 habitants en 1825 (dont 500 Blancs), elle se développe à partir de 1860 grâce à l’abolition de l’esclavage (1848-49), qui lui amène de nombreux Noirs, et à la création du bagne, qui fit d’elle une ville commerciale et administrative. Elle compte 11 400 habitants en 1945 et 25 000 aujourd’hui. Le second centre urbain, Saint-Laurent-du-Maroni, n’a que 5 000 habitants. Son activité est fondée sur les scieries et les pêcheries.
La vie économique
Un quart de la population vit de la culture sur brûlis. La terre est exploitée de deux à trois ans et porte du manioc, de l’igname, du maïs, des patates, des légumineuses. Le reste des agriculteurs se consacre aux cultures commercialisées pour alimenter les centres de population (cultures maraîchères) ou en vue de l’exportation (bananes, canne à sucre, ananas). Autrefois exportatrice de viande, la Guyane n’a, aujourd’hui, qu’un très maigre cheptel. Les seuls établissements industriels sont des scieries et des distilleries (pour la fabrication du tafia). Depuis 1961 existent deux usines de surcongélation du poisson. Depuis 1945, l’artisanat d’art (ébénistes, orfèvres) occupe un nombre appréciable de personnes. L’installation de la base de lancement spatial sur le littoral, entre les embouchures des petits fleuves Kourou et Sinnamary, s’est « surimposée » à cette économie, ne la modifiant que localement.
Le commerce intérieur est inorganisé. Les paysans apportent leurs produits sur le marché ou sont tributaires des transporteurs. Les Chinois ont le monopole du commerce d’alimentation, les Libanais (quelques dizaines) celui de la lingerie et de la confection. Le commerce extérieur est aux mains de quelques gros commerçants. La balance commerciale est largement déficitaire. Dans les importations, les biens de consommation représentent 65 p. 100 (dont 27 p. 100 pour les aliments).
La Guyane compte environ 300 km de routes, deux ports (Cayenne, dont le trafic est de 100 000 t par an, et Saint-Laurent-du-Maroni), un aéroport.
M. R.
La littérature
V. francophones (littératures).
C. Robequain, Madagascar et les bases dispersées de l’Union française (P. U. F., 1958). / M. Devèze, Cayenne, déportés et bagnards (Julliard, coll. « Archives », 1965) ; les Guyanes (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1968). / J. Hurault, la Vie matérielle des Noirs réfugiés Boni et des Indiens Wayana du Haut-Maroni (ORSTOM, 1965). / La Guyane française, le pays, ses problèmes économiques (Impr. Laporte, Cayenne, 1967). / P. Dupont-Gonin, la Guyane française, le pays, les hommes, ses problèmes, son avenir (Droz, Genève, 1970).