gustation (suite)
La saveur sucrée appartient aux sucres et à certains alcools, mais avec des variations considérables d’une espèce animale à l’autre ou même d’un individu à l’autre. Les isomères stériques ont souvent des goûts différents. Certains sels (acétate de plomb) et des molécules organiques non glucidiques (saccharine) ont également un goût sucré. Les sucres ont souvent un arrière-goût amer qui montre la parenté de ces deux saveurs élémentaires.
La saveur amère appartient à des molécules organiques sans parenté structurale évidente. Les alcaloïdes (atropine, quinine, caféine, cocaïne, morphine, strychnine...) sont tous amers, mais l’amertume peut être masquée ou supprimée par adjonction de sucre.
Le mécanisme de la gustation
Comme pour l’olfaction, le mécanisme de la perception gustative est encore mal connu. On admet que le potentiel du récepteur a pour cause la dislocation de protéines réceptrices par les molécules gustatibles et l’entrée massive d’ions Na+. Pour expliquer la discrimination des « saveurs », on a longtemps postulé l’existence de quatre types de récepteurs distincts, un par saveur élémentaire. Chez l’Homme, en effet, la sensibilité gustative est maximale à la pointe de la langue pour les substances sucrées et salées, dans la région postérieure pour les substances amères et sur les zones marginales pour les substances acides et salées. Mais les enregistrements par micro-électrodes, effectués sur le nerf lingual, ont montré que chaque fibre nerveuse, qui innerve partiellement plusieurs bourgeons, répond à deux, trois ou quatre saveurs primaires, quoique avec des intensités différentes. La discrimination résulterait de la comparaison simultanée (sommation spatiale) des réponses des diverses fibres gustatives.
R. B.
Y. Zottermann (sous la dir. de), Olfaction and Taste, t. I : Proceedings of the First International Symposium held at Stockholm (Oxford, 1963). / T. H. Hayashi (sous la dir. de), Olfaction and Taste, t. II : Proceedings of the Second International Symposium held in Tokyo (Oxford, 1967). / G. E. W. Wolstenholme et J. K. Churchill (sous la dir. de), Taste and Smell in Vertebrates. A Ciba Foundation Symposium (Londres, 1970).
