guitare (suite)
(Galveston, Texas, 1943). Passionné de rock et de « country music », il ne découvre le jazz que tardivement et reçoit les conseils du guitariste hongrois Gabor Szabo. Les amateurs de jazz reçoivent sa musique, en 1967, au sein du quartette de Gary Burton, comme la première tentative de bouleverser l’univers de la guitare qui soit à la mesure du free jazz. Après avoir joué ce rôle de détonateur essentiel et participé à de nombreux enregistrements, Coryell, paradoxalement, retourne à des climats plus doux et traditionnels.
Enregistrements : Elementary Guitar Solo (1966), Communications (avec le Jazz Composers Orchestra, 1969).
Frederick William, dit « Freddie » Green
(Charleston 1911). Engagé par Count Basie en 1937, il n’a plus quitté le pianiste-chef d’orchestre depuis cette date et a développé la fonction rythmique et d’accompagnement de la guitare à un degré de perfection et de rigueur exceptionnel. S’il ne joue presque jamais en solo, il est responsable, en revanche, au sein de la section rythmique, du swing « Basie ».
Enregistrement : The Elder (avec Basie, 1962).
Jimi Hendrix
(Seattle 1945 - Londres 1970). Il apprend la guitare à quinze ans puis accompagne des chanteurs de blues et des groupes « pop » tels les Casuals, les Isley Brothers et Little Richard. C’est en Grande-Bretagne qu’il fut découvert par le jeune public des Animals, des Rolling Stones et des Who. Instrumentiste et chanteur, il forme un trio, d’abord avec deux Anglais (Noel Redding, bassiste, et Mitch Mitchell, batteur), puis avec Billy Cox et Buddy Miles (The Jimi Hendrix Experience). Utilisant à fond les possibilités de la guitare électrique avec l’usage du feeding back et de la pédale wah-wah, il eut une influence décisive sur l’évolution de la musique « pop » dont il fut aussi un héros par la fureur de sa tenue sur scène. Ce voyage au bout des sons, avec une sollicitation exacerbée des effets d’accrochages électroniques (Larsen et glissandos), l’impose comme le guitariste de jazz et de blues le plus original dès la fin des années 60.
Enregistrements : Hey Joe, Up from the Skies, Red House (1969-70).
Salvatore Massaro, dit « Eddie » Lang
(Philadelphie 1904 - id. 1933). Fils d’émigrants italiens, il sera surtout célèbre pour ses enregistrements en duo avec le violoniste Joe Venuti à la fin des années 20. En 1930, il fait partie de l’orchestre de Paul Whiteman, puis devient l’accompagnateur du chanteur Bing Crosby. Virtuose, il annonçait les grands solistes de la guitare. Ses duos avec Venuti influencèrent sans doute Django Reinhardt et Stéphane Grappelli.
Enregistrements : Goin’ Places (avec Venuti, 1927), Guitar Blues (avec Lonnie Johnson, 1929).
Wes Montgomery
(Indianapolis 1925 - id. 1968). Après avoir joué avec Lionel Hampton, il forme avec ses deux frères un orchestre : les Mastersounds. Découvert par Cannonball Adderley en 1959, il devient l’un des jazzmen les plus populaires. D’abord influencé par Charlie Christian, il mit au point un style où alternaient un phrasé linéaire et des accords en octave. En grattant les cordes avec son pouce, sans médiator, il obtenait une sonorité intermédiaire entre celle de la guitare « sèche » et celle de la guitare « électrique ».
Enregistrements : Full House (1962), The Thumps (1966).
Warren Harding, dit « Sonny » Sharrock
(Ossening, New York, 1940). Après quelques années d’études musicales, théoriques et pratiques, il s’essaye au bop, puis écoute Omette Coleman et Cecil Taylor. Il rencontre Sun Ra, joue avec Pharoah Sanders, Wayne Shorter et Archie Shepp. Se voulant partisan d’une musique où la « technique » doit s’effacer au profit de l’émotion et de l’énergie, il exploite les stridences qu’autorise la guitare électrique comme une des seules bases possibles à l’improvisation « free ».
Enregistrement : Black Woman (1969).