Grillons (suite)
Mode de vie
Suivant les espèces et les conditions climatiques, la vie larvaire de ces Insectes comprend de cinq à douze stades, à la suite desquels s’effectue une dernière mue qui permet aux ailes, élytres et organes copulateurs d’atteindre une taille et une forme définitives (holométabolie). Leur adaptation aux différents climats est remarquable. Parmi toutes les espèces étudiées, plus de six types de cycles vitaux sont observés, comportant chacun une synchronisation particulière des stades avec les saisons, et le déterminisme de cette synchronisation peut être de nature variée : longueur du jour, température, etc. Un arrêt de développement, la « diapause », permet chez beaucoup d’espèces la survie face aux conditions défavorables, dans l’œuf ou au cours de la vie postembryonnaire. Certaines espèces, au contraire, se développent de façon continue, comme le Grillon du foyer (Gryllus domesticus) ; d’autres se reproduisent deux fois par an, la génération d’hiver possédant une diapause (Gryllus rubens d’Amérique du Nord). À l’opposé, pour la Courtillière, ou Grillon-Taupe (Gryllotalpa gryllotalpa), une génération complète demande deux années.
Relations avec l’Homme
Il est rare que des Grillons soient de grands prédateurs. Tout au plus a-t-on signalé quelques pullulations irrégulières. En effet, des expériences de laboratoire ont montré que les Grillons n’étaient, en général, pas aptes à se regrouper en bandes et à migrer, comme le font certains autres Orthoptères parmi les Acridiens, même dans le cas où ils montrent une sensibilité au groupement, se traduisant par exemple par un changement de coloration ou une modification de la croissance (Gryllus bimaculatus). [V. groupe (effet de).]
Différentes espèces de Grillons constituent de bons animaux de laboratoire, car leur élevage est facile. Ils ont donné lieu à des recherches fondamentales de génétique : hybridation interspécifique, évolution, croissance, etc.
Le Grillon trouve sa place depuis fort longtemps dans les traditions populaires et le folklore. En Chine, les combats de Grillons sont célèbres. Les animaux combattent sous l’œil des parieurs, grâce à des méthodes fort ingénieuses. La coutume remonte probablement à l’époque Song (xe-xiie s.). Il suffit de stimuler l’agressivité de l’animal de façon appropriée, après l’avoir isolé ; les Grillons vivant en groupe restent en effet de mauvais combattants et perdent leur agressivité. La victoire est purement « psychologique », puisque le vaincu fuit, quitte le terrain et refuse ensuite tout combat, à moins que son propriétaire ne le rééduque.
S. F. B.