granulat (suite)
Les sables détritiques (arènes granitiques, gores, etc.) sont très argileux et ils doivent être rejetés. Les calcaires et les granulats « réactifs », contenant de l’opale commune ou de la calcédoine notamment, sont dangereux dans le béton de ciment portland : ces granulats de silice (hydratée) forment avec les alcalis du Portland une réaction fissurante, connue sous le nom d’alcali-réaction. Cette réaction ne se produit pas si le ciment utilisé est un ciment pouzzolanique ou un ciment pouzzolano-métallurgique.
Les granulats de laitier de haut fourneau sont soit des granulats concassés à partir du laitier de fosse, soit du sable de laitier granulé (actif), utilisé également en cimenterie. Leur composition doit répondre à des règles spéciales : ni trop de silice ni trop de chaux. Ils ne doivent jamais être utilisés avec les ciments alumineux.
Les silex sont des granulats assez fragiles qui peuvent être criblés, mais jamais concassés (risque de microfissures).
Les grès ne sont utilisables comme granulats que s’ils sont à pâte siliceuse ou à pâte feldspathique. Les granulats de mâchefer ne doivent pas être utilisés sans une étude préalable ; les mâchefers d’incinération d’ordures ménagères sont à rejeter.
Les granulats naturels de schistes et surtout de micaschistes ne sont utilisables dans les bétons qu’avec une grande circonspection.
Fabrication des granulats
Elle se réalise en carrière suivant le processus suivant.
Le débitage, ou préconcassage, effectué avec de très importants concasseurs ou appareils giratoires donne de gros blocs. Ceux-ci sont concassés dans des concasseurs à mâchoires, des appareils giratoires, des appareils à percussion et des appareils à cylindres : on obtient alors soit des pierres cassées, soit des gravillons, que l’on broie et que l’on pulvérise pour aboutir à des sables, et, éventuellement, à des fillers. À ce stade, on utilise des appareils giratoires, des appareils à percussion, des appareils à cylindres et des broyeurs à boulets ou à barres. Enfin, ces produits sont classés soit par un procédé mécanique (cribles à disques tournants, trommels, cribles plans vibrants), soit en faisant appel à une méthode de séparateurs hydrauliques. Ces dernières opérations sont souvent combinées avec le lavage des granulats. Des cribles à barreaux parallèles permettent d’éliminer les plaquettes et les aiguilles.
J. A.
J. Arrambide et M. Duriez, Liants routiers et enrobés. Matériaux de protection. Plâtre. Agglomérés. Bois (Dunod, 1959) ; Agrégats, liants et bétons hydrauliques, aciers et matériaux usuels (Éd. du « Moniteur des Travaux publics », 1959). / M. Duriez et J. Arrambide, Nouveau Traité de matériaux de construction (Dunod, 1961-62 ; nouv. éd., 1970-71 ; 3 vol.).