Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Grande-Bretagne (suite)

Le matériel de ces unités est sans cesse modernisé ; il comprenait notamment, en 1972, des chars « Centurion » et « Chieftain » (v. blindé), des roquettes « Honest John » et des canons de 203 mm à capacité nucléaire. Les réserves de l’Army comprennent la Regular Army Reserve (170 000 hommes), formée d’engagés ayant achevé leur contrat, la Territorial Army, formée de volontaires pour la défense du territoire, et l’Army Emergency Reserve (95 000 hommes), destinée à renforcer l’armée active et la Territorial Army. Ces deux dernières formations de réserve doivent être regroupées en un seul organisme, l’Army Volunteer Reserve.

La Royal Navy

Organe de la puissance et de la grandeur de la Grande-Bretagne, la Navy conserva jusqu’en 1964 un statut particulier lui assurant une certaine autonomie. Celle-ci a disparu, et la Navy a été placée sous l’autorité du secrétaire d’État à la Défense. Les fonctions de Premier lord de l’Amirauté (v. amiral) ont été transférées à un ministre d’État. Le titre de Premier lord de la mer a été conservé par tradition au profit du chef d’état-major de la marine, mais la charge de lord grand amiral, créée à la fin du xive s., a été remise à la Couronne.

La Royal Navy, qui était en 1972 au troisième rang derrière les flottes américaine et soviétique, conserve un rôle essentiel puisqu’elle détient le fer de lance de la dissuasion britannique. Son budget (30 p. 100 de celui de la défense en 1972) lui permet d’entretenir 142 bâtiments de combat en activité et 41 en réserve (soit en tout 514 000 t). Il convient d’y ajouter une quarantaine de bâtiments logistiques armés par 4 200 civils sous contrat appartenant à la Royal Fleet Auxiliary ; en outre, une quarantaine d’autres bâtiments (remorqueurs, poseurs de câbles) sont regroupés dans la Royal Military Auxiliary Service.

La force de représailles stratégique est constituée par quatre sous-marins à propulsion nucléaire (Resolution, Renown, Repulse, Revenge), bâtiments de 8 000 tonnes entrés en service de 1967 à 1969 et équipés chacun de 16 missiles «Polaris A3 » d’une portée de 2 500 milles nautiques.

Les forces d’usage général comportent essentiellement 30 sous-marins dont 6 à propulsion nucléaire, 2 porte-avions, 2 porte-hélicoptères, 3 croiseurs, 11 destroyers et 65 escorteurs. Depuis le 1er novembre 1971, la majorité de ces bâtiments est affectée à un unique grand commandement, celui de la Fleet à Northwood, ancien quartier général de la Western Fleet, dont la juridiction s’étendait déjà de l’Atlantique à la Méditerranée et à l’océan Indien.

Enfin, à la Navy ressortit également le corps des Royal Marines (créé en 1664), fort de 8 000 hommes organisés en commandos de 700 hommes, dont le quartier général est à Eastney, près de Portsmouth.

La Royal Air Force

C’est en 1912 et 1914 qu’ont été créés dans l’armée et la marine britanniques le Royal Flying Corps et le Royal Naval Air Service, qui, aux côtés de l’aviation française, jouèrent un rôle important dans la Première Guerre mondiale. En 1918, ces deux corps fusionnent pour constituer une armée autonome, baptisée Royal Air Force, forte de 3 300 avions de première ligne.

Disposant en 1939 de 2 600 appareils de combat servis par 120 000 hommes, elle conquit ses lettres de noblesse pendant la bataille d’Angleterre, en 1940. Responsable depuis 1957 de la force de dissuasion britannique, elle a vu son importance diminuer avec la mise en service des sous-marins lanceurs d’engins « Polaris ». En 1972, elle disposait d’environ 500 appareils de combat.

Une modification profonde de son organisation, entreprise en 1968, a ramené de 8 à 4 le nombre de ses grands commandements.

• Le Strike Command regroupe les forces aériennes capables de mener des opérations indépendantes ou au profit de la Royal Navy. Il comprend : le Bomber Command avec ses 56 avions « Vulcan » équipés du missile américain « Blue Steel » transportant une tête nucléaire mégatonnique et ses 24 avions « Canberra » à capacité atomique ; le Fighter Command, dont dépendent les moyens d’interception et de défense aérienne, y compris les missiles air-sol « Bloodhound » et « SAM », et les radars du BMEWS anglo-américain situés à Fylingdales ; le Coastal Command, chargé de la surveillance des mers et de la lutte contre les sous-marins, en liaison avec la Royal Navy.

• L’Air Support Command regroupe l’ensemble des moyens de transport et de combat permettant d’acheminer une force d’intervention en toute région du globe et d’en assurer le soutien logistique et l’appui aérien. Il dispose d’avions de transport « VC 10 », « Belfast », « Britannia » et « Hercules ».

• Le Training Command est chargé des écoles et de l’instruction.

• Le Maintenance Command est chargé de l’entretien technique et du ravitaillement de tous les appareils de la RAF. Il emploie environ 15 000 civils.

Outre ces principaux commandements, il existe un commandement des forces aériennes en Allemagne et divers commandements opérationnels en Méditerranée et dans l’océan Indien.

Organisation générale de la défense

Depuis la refonte réalisée en 1964 de ses institutions militaires traditionnelles, la politique de défense de la Grande-Bretagne est définie par un Conseil de défense (Defence Council) présidé par le Premier ministre et comprenant les ministres de l’Intérieur, des Finances, des Affaires étrangères et le secrétaire d’État à la Défense. Ce dernier, responsable de l’exécution de cette politique, est assisté de ministres d’État chargés de chacune des trois armes et a autorité sur trois adjoints :

• le sous-secrétaire d’État permanent, qui coordonne toutes les activités du ministère (notamment le budget) ;

• le chef d’état-major de la Défense, président du Comité des chefs d’état-major des trois armes et de qui relèvent les commandements opérationnels ;

• le conseiller scientifique, qui coordonne les organismes et les programmes de recherche des armées.

B. de B.

➙ Asie du Sud-Est (Organisation du traité de l’) / Atlantique Nord (traité de l’) / États-Unis / Europe / Guerre mondiale (Seconde).