Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

géomagnétisme (suite)

Le champ magnétique terrestre est-il nécessaire à la vie sur notre Globe ?

On pensait couramment, jadis, que la Lune, Mars, Vénus pouvaient, comme la Terre, avoir leur champ magnétique. Les mesures en satellite ont montré que ces champs étaient très faibles. Ce fait est-il en relation quelconque avec le problème d’une vie possible sur ces astres ? Et que deviendrait la vie sur la Terre si son champ magnétique disparaissait ? La réponse suivante, moins simple qu’on ne l’a quelquefois pensé, essaye d’en donner quelque idée : il n’y aurait plus de magnétosphère* ; le vent solaire (formé d’un plasma électrisé) aborderait donc directement notre atmosphère, ce qui est déjà le cas pour la partie électromagnétique (radiations visibles et ultraviolettes) du rayonnement solaire. Ce vent solaire produirait certainement dans la haute atmosphère des transformations importantes (en ionisation, en température), différentes de celles qui sont déjà produites par les radiations ultraviolettes, et qui, dans une mesure difficile à évaluer, changeraient certaines des conditions de vie au sol. En tout cas, il y aurait une perturbation considérable, sinon totale, de l’ionosphère* et des communications radiotélégraphiques. En ce qui concerne les particules les plus « dures » (en énergie) — rayons cosmiques, averses de protons solaires —, un curieux effet de l’absence de champ magnétique serait d’uniformiser sur toute la surface du Globe les propriétés particulières des atmosphères et ionosphères polaires (déjà soumises partiellement à ces « bombardements »). Rappelons (v. paléomagnétisme) qu’on admet actuellement que le champ magnétique terrestre s’est renversé plus d’une centaine de fois depuis la formation de la Terre ; ainsi, notre hypothèse d’un champ magnétique devenu nul aurait été réalisée à certaines époques géologiques. Divers biologistes ont avancé l’idée que des mutations fondamentales pour la genèse de la vie sur notre Globe se seraient alors produites.

E. S.

➙ Magnétosphère / Orage magnétique et aurore polaire.

 E. Mascart, Traité de magnétisme terrestre (Gauthier-Villars, 1900). / C. Maurain, Magnétisme et électricité terrestres, t. I : Magnétisme terrestre (Hermann, 1935). / S. Chapman et J. Bartels, Geomagnetism (Oxford, 1940 ; nouv. éd., 1962). / S. Matsushita et W. H. Campbell (sous la dir. de), Physics of Geomagnetic Phenomena (New York, 1967 ; 2 vol.). / A. Lebeau, « Magnétisme externe » dans Géophysique (Gallimard, « Encycl. de la Pléiade », 1970). / E. Thellier, « Magnétisme interne » dans Géophysique (Gallimard, « Encycl. de la Pléiade », 1970).

géomètre

Technicien qui dresse des plans topographiques ou cadastraux.



Le géomètre expert

Le géomètre expert exerce une profession libérale, c’est-à-dire qu’il perçoit des honoraires en rémunération du travail fourni ; il mesure, calcule, délimite et lève les propriétés foncières, procède à des études concernant leur évaluation, leur partage, leur mutation.

La profession est régie par l’ordre des géomètres experts, créé par la loi du 7 mai 1946, administré par 15 conseils régionaux et un conseil supérieur, auprès desquels les pouvoirs publics sont représentés par un commissaire du gouvernement.

L’exercice de la profession est soumis à l’obtention préalable du diplôme d’État de géomètre expert foncier, décerné aux candidats ayant satisfait :
— à l’examen préliminaire correspondant à deux années d’études après le baccalauréat ;
— à un stage d’au moins quatre ans après la réussite à l’examen préliminaire et au cours duquel le candidat exécute divers travaux professionnels sous la surveillance et la responsabilité soit d’un géomètre expert membre de l’ordre, soit d’une administration agréée ;
— à un examen final comportant deux épreuves écrites, des épreuves orales, des épreuves pratiques.

Le nombre de géomètres experts est actuellement en France un peu inférieur à deux mille.

L’exercice de la profession comprend trois formes distinctes :
— les géomètres ruraux (60 à 70 p. 100 environ), qui pratiquent les expertises, les levés de plans de propriété ;
— les géomètres urbains (15 à 20 p. 100), spécialisés dans les levés de plans d’alignement, de constructions, de lotissements ;
— les géomètres topographes (15 à 20 p. 100), qui œuvrent pour les Ponts et Chaussées, l’Électricité de France, le Génie rural, la S. N. C. F., ainsi que pour le compte d’entreprises de travaux publics.


L’ingénieur géomètre

L’ingénieur géomètre devient de plus en plus un ingénieur-conseil, spécialisé soit dans les travaux urbains : créations de lotissements, travaux de voirie, soit dans les travaux d’aménagement rural : assainissement, drainage, irrigation, adductions d’eau potable, amélioration de l’habitat rural. Il est en général le maître d’œuvre désigné par les collectivités : communes, associations syndicales. Le diplôme d’ingénieur géomètre ou topographe, qui dispense des épreuves écrites et orales de l’examen final, est délivré par :
— l’École supérieure de topographie, dépendant de l’École spéciale des travaux publics ;
— l’École supérieure des géomètres et topographes, rattachée au Conservatoire national des arts et métiers ;
— l’École nationale supérieure des arts et industries de Strasbourg.


L’opérateur géomètre

Les géomètres experts emploient des opérateurs géomètres, auxquels plusieurs lycées et collèges techniques assurent une formation de base, sanctionnée par un certificat d’aptitude professionnelle.


Fédération internationale des géomètres

Cette organisation groupe les géomètres de tous les pays pour l’étude des problèmes techniques et statutaires de la profession.

Les carrières publiques de géomètre

Les techniciens géomètres et géomètres du Service du cadastre ont pour mission d’exécuter les travaux techniques, juridiques et administratifs que comportent la rénovation et la conservation du cadastre. Ils sont formés à l’École du cadastre à Toulouse.