Frise (suite)
La capitale de la province, qui compte près de 90 000 habitants, possède des activités tertiaires très complètes, le recours à Groningen se limitant à quelques services de haut niveau comme l’université. Malgré un développement récent, l’industrie y occupe à peine 40 p. 100 de la population active (alimentation, confection, constructions mécaniques). En revanche, Leeuwarden est le centre administratif et culturel frison et rayonne sur la plus grande partie de la province grâce à son équipement commercial et à sa fonction de collecte et de transformation des produits de l’élevage (l’organisation centrale des coopératives laitières y a son siège, et de grandes foires aux bestiaux s’y tiennent encore régulièrement). Nœud de communications, reliée à la Hollande par la route qui emprunte la digue de fermeture de l’IJsselmeer, la ville souffre toutefois, à l’image de la Frise entière, de son éloignement des centres vitaux de l’économie néerlandaise.
Depuis 1945, deux faits nouveaux viennent apporter des correctifs à ce bilan un peu pessimiste de la situation frisonne : l’industrialisation et le tourisme. La première a surtout bénéficié au sud-est de la province, où les mesures de décentralisation et d’animation des régions déprimées ont fait naître dans des communes jusque-là essentiellement rurales de nouveaux foyers industriels, en particulier Heerenveen et Drachten. Nées aux xvie et xviie s. de l’extraction de la tourbe, ces agglomérations ont connu depuis une vingtaine d’années un afflux considérable d’immigrants à la suite de l’implantation d’industries chimiques (caoutchouc) et surtout métallurgiques et électrotechniques (notamment Philips à Drachten). L’évolution démographique de 1960 à 1969 de la commune de Smallingerland (dont Drachten est le principal noyau) est particulièrement significative à cet égard : sa population est passée de 26 000 à 39 000 habitants (+ 50 p. 100), tant par immigration que par un croît naturel élevé dû à l’arrivée d’une population active jeune.
Quant au développement touristique, il repose d’abord sur l’intérêt monumental des vieilles villes, ensuite sur l’existence de lacs favorables à la navigation de plaisance et surtout sur l’équipement des plages des îles frisonnes (en particulier Vlieland et Terschelling), qui, malgré l’obstacle des communications (des bacs permettent la traversée des voitures), comptent déjà parmi les plus fréquentées des Pays-Bas.
J.-C. B.