franco-allemande (guerre) (suite)
Au lendemain de la bataille de Saint-Quentin, Faidherbe pouvait tout juste se maintenir dans le « pré carré » des places du Nord, mais son armée, disloquée, était incapable de reprendre l’offensive. Sa résistance valut, du moins aux départements du Nord et du Pas-de-Calais, d’échapper à l’occupation allemande de 1871-1873.
L’armistice et la paix
Dès l’entrevue de Ferrières (19-20 sept. 1870) et le contact que Thiers* avait pris avec Bismarck le 1er novembre, on connaissait les exigences allemandes : cession de l’Alsace-Lorraine, versement d’une indemnité de plusieurs milliards, occupation d’une partie du territoire durant de longs mois. Mais l’ennemi avait, de surcroît, déclaré qu’il négocierait seulement avec un gouvernement suffisamment fort et suffisamment représentatif pour faire exécuter le traité. Le gouvernement de Défense nationale n’était donc pas considéré comme un négociateur acceptable.
Était-il possible de fléchir la volonté de Bismarck ? La prolongation infructueuse de la guerre devait, hélas ! prouver notre impuissance sur le plan militaire, tandis que, sur le plan diplomatique, nous n’obtenions aucun appui des autres nations. Dans l’intervalle, cependant, la puissance de l’adversaire s’était grandement accrue par cette proclamation de l’Empire fédéral allemand, qui eut pour théâtre la galerie des Glaces du château de Versailles le 18 janvier 1871.
L’armistice qui fut signé le 28 janvier nous livrait, poings liés, à Bismarck, et celui-ci exigea tout d’abord qu’un gouvernement recueillant l’adhésion de toute la nation française fût constitué. Des élections eurent donc lieu le 8 février, et Thiers fut désigné comme président du nouveau gouvernement. Les négociations de paix furent entamées à partir du 21 février, mais la crise de la Commune* vint encore limiter la marge de discussion qui restait. Paris était toujours entre les mains de la Commune quand le traité fut signé à Francfort le 10 mai : seul Belfort avait pu être arraché aux appétits allemands, et les Alsaciens-Lorrains avaient obtenu le droit d’opter pour la nationalité française en abandonnant leurs biens.
P. R.
➙ Bazaine / Bismarck / Commune (la) / Défense nationale (gouvernement de la) / Empire (second) / Faidherhe / Ferry / Gambetta / Mac-Mahon / Moltke / Napoléon III / Paris (siège de) / Thiers.
Colonel Rousset, Une seconde campagne de France. Histoire générale de la guerre franco-allemande 1870-1871 (Libr. illustrée, 1895-1898 ; 6 vol.). / P. Lehautcourt, Histoire de la guerre de 1870-1871 (Berger-Levrault, 1901-1908 ; 7 vol.). / Georges-Roux, la Guerre de 1870 (Fayard, 1966). / La Guerre de 1870-1871, numéro spécial de la Revue historique de l’armée (ministère de la Défense nationale, 1971).