Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

franc-maçonnerie (suite)

• En Asie, la maçonnerie s’est répandue en Inde et dans les anciennes colonies néerlandaises depuis le xviiie s. Les loges s’y rattachent à des obédiences anglaises, écossaises et irlandaises. Elles y ont joué un rôle éminent dans la fraternisation des castes grâce à l’idéal maçonnique. Ce fut vers 1888 que la maçonnerie anglaise pénétra au Japon. En 1768, la Grande Loge de Suède introduisit la maçonnerie en Chine, à Canton. Les loges de Shanghai (Chang-hai) et de Singapour étaient rattachées à la maçonnerie anglaise, de même que, depuis 1828, les loges australiennes de Sydney, constituées ultérieurement en loges indépendantes, entre 1884 et 1903.

R. A.

➙ Initiation.

 A. Lantoine, Histoire de la franc-maçonnerie française (Nourry, 1925-1935 ; 2 vol.). / R. F. Gould, History of Freemasonry (Londres, 1951). / P. Naudon, les Origines religieuses et corporatives de la franc-maçonnerie (Dervy, 1953) ; la Franc-maçonnerie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1963 ; 3e éd., 1967). / J. Boucher, le Symbolisme maçonnique (Dervy, 1954). / S. Hutin, les Francs-maçons (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1960). / A. Mellor, Nos frères séparés, les francs-maçons (Mame, 1961) ; la Charte inconnue de la franc-maçonnerie chrétienne (Mame, 1965). / R. Alleau, les Sociétés secrètes (Planète, 1962). / O. Wirth, la Franc-maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes (le Symbolisme, Laval, 1962 ; 3 vol.) ; le Symbolisme hermétique dans ses rapports avec l’alchimie et la franc-maçonnerie (Dervy, 1969). / G. Serbanesco, Histoire de la franc-maçonnerie (Byblos, 1963-1970 ; 4 vol.). / R. Guénon, Études sur la franc-maçonnerie et le compagnonnage (Éd. traditionnelles, 1964-65 ; 2 vol.). / A. Guichard, les Francs-maçons (Grasset, 1969). / P. Mariel, la Franc-maçonnerie en France (Culture, art. loisirs, 1969). / P. Arnold, la Rose-Croix et ses rapports avec la franc-maçonnerie. Essai de synthèse historique (Maisonneuve et Larose, 1970). / R. Le Forestier, la Franc-maçonnerie, templière et occultiste aux xviiie et xixe siècles (Aubier, 1970). / A. G. Mackey, Encyclopaedia of Freemasonry (Chicago, 1970). / J. Palou, la Franc-maçonnerie (Payot, 1972).

Franco Bahamonde (Francisco)

Général et homme d’État espagnol (El Ferrol 1892).



Sa carrière jusqu’à la guerre civile

Ce Galicien est le second des cinq enfants de Nicolás Franco, trésorier de marine, et de Pilar Bahamonde, femme effacée et pieuse issue d’une famille de marins. En 1907, ne pouvant s’inscrire à l’école navale à laquelle il se destinait, Francisco Franco entre à l’école d’infanterie de Tolède, où il reste jusqu’en 1910. Deux ans plus tard, il réussit à se faire envoyer au Maroc, où il est nommé lieutenant des troupes indigènes. En 1916, il est promu au grade de commandant et reçoit la médaille militaire. Rentré dans la Péninsule, il participe, sous les ordres du général Burguete, à la répression de la grève des mineurs asturiens (1917).

En 1923, il épouse Carmen Polo, fille d’un riche commerçant d’Oviedo, qui lui donnera un enfant, la future marquise de Villaverde. Jusqu’en 1926, Franco commande la Légion étrangère contre Abd el-Krim* et met fin à la guerre du Rif. Un décret royal fait de lui le plus jeune général espagnol (1926).

Sous la dictature du général Miguel Primo* de Rivera, Franco est placé à la tête de l’école militaire de Saragosse, mais, cet établissement ayant été supprimé par la seconde République (1931), il doit aller assumer le commandement aux Baléares (1933). Il joue encore un rôle actif dans la seconde répression de la grève des mineurs asturiens (oct. 1934), que lui a confiée le ministre de la Guerre Diego Hidalgo. En 1935, José Gil Robles, détenteur du portefeuille de la Guerre, veut renforcer l’armée et choisit alors Franco comme chef d’état-major. Toutefois, celui-ci ne conserve pas longtemps ces fonctions, car l’élection du Front populaire (févr. 1936) le relègue au poste de commandant général des troupes aux Canaries.


La guerre civile et l’établissement du nouveau régime

Les 17 et 18 juillet éclate un coup d’État nationaliste. Franco publie aussitôt un manifeste en sa faveur à Las Palmas et, à la suite de l’accident d’avion qui coûte la vie au général Sanjurjo, promoteur du soulèvement militaire, il prend la tête des opérations. Il s’envole pour Tétouan, s’assure le contrôle du Maroc espagnol, puis regagne la Péninsule. À la fin du mois de juillet, l’Espagne est coupée en deux parties : le nord et l’ouest, dominés par les nationalistes, le sud et l’est (hormis quelques villes comme Séville et Cordoue et la région de Cadix), aux mains des républicains. Tandis que l’armée du Nord est confiée au général Mola, qui se tue en avion neuf mois plus tard, la Junte de défense militaire, créée par les insurgés à Burgos, nomme Franco généralissime et chef du gouvernement (29 sept.), décisions rendues publiques le 1er octobre 1936. Quelques mois plus tard, Franco est proclamé caudillo, et le décret du 30 janvier 1938 le proclame chef de l’État, du gouvernement et de l’armée. Soutenu par la Phalange de José Antonio Primo de Rivera et par les forces de l’Axe, Franco entre à Madrid le 28 mars 1939 et obtient la reddition sans condition des chefs républicains. Il parvient à réunir sous sa coupe monarchistes, phalangistes, carlistes et militaires. L’opposition est bannie et la répression sévère.

Considérant l’épuisement de l’Espagne au lendemain de la guerre civile, Franco préfère se maintenir dans la neutralité au début de la Seconde Guerre mondiale, bien qu’il croie à cette époque à la victoire des régimes hitlérien et fasciste, qui ont été les premiers à reconnaître son gouvernement (1936). En 1941 il envoie la Division bleue sur le front oriental. Mais il revient bientôt à la neutralité et évacue Tanger. Ce revirement ne suffit pas à lui gagner la faveur des Alliés, et, le 12 décembre 1946, à l’instigation des Soviétiques, l’assemblée générale des Nations unies recommande aux pays membres de rappeler leurs ambassadeurs en mission à Madrid.