Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

Fourmis (suite)

 W. M. Wheeler, Ants, their Structure, Development and Behavior (New York, 1913 ; 3e éd., 1960). / A. Forel, le Monde social des Fourmis du globe comparé à celui de l’Homme (Künding, Genève, 1921-1923 ; 5 vol.). / R. Ferchault de Réaumur, Histoire des Fourmis (extraits de Mémoires pour servir à l’histoire des Insectes, 1734-1742 ; 6 vol.) [Lechevalier, 1928]. / A. Raignier, Vie et mœurs des Fourmis (Payot, 1952). / F. Ramade, le Peuple des fourmis (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1965). / F. Bernard, les Fourmis (Hymenoptera formicidœ) d’Europe occidentale et septentrionale (Masson, 1968). / R. Chauvin, le Monde des fourmis (Plon, 1969).

fourrages

Productions végétales herbacées pour l’alimentation du bétail.



Introduction

L’histoire des productions animales montre un effort permanent pour accroître la production animale par unité de surface végétale en accroissant à la fois la capacité de transformateur des animaux et la qualité des fourrages. Les principaux utilisateurs des fourrages sont des mammifères ruminants (bovins, ovins, caprins) ou monogastriques (équins). Leurs besoins alimentaires en qualité et en quantité varient dans l’année ; aussi y a-t-il nécessité d’une adaptation convergente de la production végétale et de la consommation animale.

La nature des fourrages produits dépend tout à la fois du milieu (sols, climat) et des productions recherchées.

La production fourragère occupe dans le monde une surface double de celle des cultures ; de plus, une fraction des forêts abrite des animaux domestiques, et des cultures sont utilisées comme fourrages. La forme dominante est la formation végétale herbacée permanente, généralement qualifiée de prairie ; même en France, la surface toujours en herbe est quatre fois plus grande que celle des cultures fourragères et fournit deux fois plus de fourrage.

Dans tous les États où la situation alimentaire reste précaire, la production animale tend à se situer uniquement dans les aires non cultivables. En effet, dans les meilleures conditions, la production en protéines animales est le tiers de la production en protéines végétales par unité de surface.


Systèmes de production animale et caractéristiques des fourrages

La figure 1 représente la répartition de la production végétale au cours de l’année dans la région parisienne. La limitation est due en été à l’insuffisance d’eau, en hiver aux faibles températures ; ces conditions peuvent varier selon les régions, mais conduisent toujours à une grande irrégularité de production, sauf dans les régions équatoriales humides. La figure 2 indique les besoins alimentaires d’une vache laitière pour les mois considérés de la lactation ; la date de vêlage, qui conditionne les périodes de gestation et de lactation, dépend de l’animal et du choix de l’éleveur. Il apparaît donc qu’il n’y a pas de superposition exacte des deux courbes, d’autant plus que la production fourragère dépend du climat. La manière dont est obtenu l’ajustement, en fonction des besoins du marché et de l’éleveur, définit les grands types de systèmes de production animale.

Un premier moyen consiste à laisser varier l’effectif animal (vente, abattage ou mortalité naturelle) ou la production individuelle selon les disponibilités réelles en fourrages. Cette solution est en général peu satisfaisante sur le plan économique ; elle existe certaines années sèches en Afrique du Nord, par exemple, ou dans des exploitations ne disposant pas de réserves.

Une solution dérivée est la migration saisonnière du bétail. C’est le nomadisme, répandu dans toutes les zones arides, où l’eau conditionne la croissance de l’herbe ; un vaste territoire est ainsi couvert par ces déplacements. La transhumance relève du même esprit, avec des lieux nettement définis : c’est le cas, par exemple, de la transhumance estivale dans les Alpes françaises. En l’absence de déplacements possibles, deux solutions techniques existent. Dans les ranches, l’effectif animal est défini par la période de disponibilité minimale ; en fait, il est légèrement supérieur à ce qu’il devrait être, les animaux pouvant supporter un certain déficit alimentaire pendant quelques semaines et des surfaces n’étant consommées qu’aux périodes défavorables (réserves « sur pied »). Dès qu’il existe des possibilités de travail et d’engrangement, apparaît le stockage d’aliments pour l’hiver : soit à partir d’herbe séchée et mise à l’abri (foin), soit à partir de cultures récoltées et conservées de manières adéquates (ensilages à l’abri de l’air [maїs-fourrage, herbe préfanée, ayant déjà subi une certaine perte en eau], mise à l’abri des basses températures et de l’eau sans précautions autres [betterave fourragère, topinambour] et fourrage déshydraté à haute température et conditionné).

Cette dernière solution implique des investissements assez importants : main-d’œuvre, matériel spécialisé, bâtiments. Mais ses avantages sont considérables : lutte contre les aléas climatiques, possibilité de connaître les caractéristiques de qualité des aliments. Surtout, les dates de récoltes ne sont pas imposées par les besoins des animaux : elles peuvent donc être choisies aux périodes optimales de l’état de la plante.

Les différents systèmes de production représentent donc aussi deux catégories : d’une part ceux qui déterminent une récolte directe par l’animal (pâturage), donc limitent le contrôle de la quantité ingérée et de la qualité de l’alimentation ; d’autre part ceux qui, grâce à une phase de stockage, permettent de contrôler l’alimentation. Dans les cas les plus élaborés, l’aliment récolté et stocké rentre dans la composition d’aliments du bétail, de caractéristiques standardisées. On peut alors distinguer trois phases : la production des fourrages, le stockage de ceux-ci et l’élaboration de rations alimentaires.


Caractéristiques de la qualité des fourrages

Elles sont définies comme propriétés intrinsèques et permettent de déterminer la composition des rations. Il s’agit tout d’abord de la valeur énergétique, exprimée en unités fourragères (équivalent énergétique de 1 kg de grain d’orge sec). La richesse en protéines est caractérisée par la teneur en matière azotée digestible, c’est-à-dire la fraction que peut réellement utiliser l’animal. Les sels minéraux, responsables des apports en calcium et en phosphore, sont essentiels à considérer. Enfin, les vitamines jouent un rôle important, bien que plus difficile à apprécier.

Par ailleurs, la richesse de la ration, qui correspond à la notion d’encombrement, est à relier aux besoins alimentaires de production des animaux. Plus les performances sont élevées, plus la ration doit être concentrée ; en particulier, le pâturage est parfois insuffisant pour certaines productions de viande, à cause de la teneur en eau élevée de l’herbe.

Les caractéristiques d’un fourrage varient en particulier selon son stade végétatif : aussi est-ce un avantage supplémentaire de dissocier la phase « production fourragère » de la phase « alimentation de bétail », pour pouvoir réaliser certaines corrections à la ration.