Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

Foscolo (Ugo) (suite)

 C. Varese, Linguaggio sterniano e linguaggio foscoliano (Florence, 1947). / M. Fubini, Ugo Foscolo (Rome, 1949 ; 3e éd., Florence, 1964) ; Ortis e Didimo (Milan, 1963). / P. Bigongiari, Il Senso della lirica italiana (Florence, 1952). / A. Noferi, I Tempi della critica foscoliana (Florence, 1963). / R. Wellek, A History of Modern Criticism, t. II : The Romantic Age (New Haven, 1955). / C. F. Goffis, Nuovi Studi foscoliani (Florence, 1958). / C. E. Gadda, Il Guerriero, l’amazzone, lo spirito della poesia nel verso immortale del Foscolo (Milan, 1967). / G. Natali, Ugo Foscolo (Florence, 1967). / L. Carrer, Scritti critici (Bari, 1969).

fossiles

Vestiges durables laissés dans les terrains sédimentaires par les êtres vivants ou résultant de leur activité.


Aussi bien les silex taillés des Hommes préhistoriques que les traces de pas, les pistes et les terriers des animaux disparus sont des fossiles, tout comme d’ailleurs, bien entendu, les squelettes, les coquilles, etc., trouvés dans les assises géologiques. L’étude des restes d’organismes est l’objet de la paléontologie* (paléozoologie et paléobotanique) ; celle des outils en pierre taillée ou polie est du domaine de la préhistoire* ; celle des traces d’activité des organismes, enfin, est l’objet d’une discipline spéciale, la paléoïchnologie.


Historique

L’Homme fut long à voir dans les fossiles des restes d’organismes ; dès l’Antiquité, Strabon, cependant, savait déjà que des coquilles marines avaient été trouvées dans des terrains éloignés de la mer. Mais, durant l’Antiquité comme au Moyen Âge et pendant la Renaissance, les fossiles apparaissaient en général comme des « jeux de la nature ». Toutefois, un certain nombre de précurseurs, tels Avicenne, Albert le Grand, Léonard de Vinci, admirent l’origine vitale des fossiles. Selon un mythe persistant, de nombreux os fossiles étaient attribués à des os de géants (il s’agissait évidemment d’os de Proboscidiens). Le premier, Bernard Palissy montra que les coquilles fossiles étaient bien de véritables coquilles déposées autrefois par la mer (1575). Après lui, Nicolas Sténon (1638-1686) sut reconnaître la véritable nature des pétrifications appelées glossopètres (à proprement parler « pierres-langues », c’est-à-dire pierres-langues d’Oiseaux ou de Serpents), qu’il considéra comme des dents de Requins fossiles (1667). Mais le xviiie s. reste encore souvent attaché à des interprétations diluviennes des fossiles : ainsi, la grande Salamandre du Japon du Tertiaire supérieur suisse, Andrias Scheuchzeri, était encore prise (1726) par un auteur de cette époque, Johann Jakob Scheuchzer, pour un Homme témoin du Déluge, Homo diluvii testis. Cependant, malgré le scepticisme de Voltaire, la nature organique des fossiles était très généralement admise à l’époque de Buffon, et des ouvrages dans lesquels on trouve des figures et des descriptions de fossiles (Bourget, A. J. Dezallier d’Argenville, Volta, etc.) ont paru au xviiie s.


La fossilisation

La transformation d’un organisme en fossile est la fossilisation. Ce processus commence par la mort des organismes, se poursuit éventuellement par la dissociation de ceux-ci et s’achève par la conservation des êtres vivants entiers ou dissociés sous forme de fossiles.


Les causes de mort

L’actuopaléontologie cherche à reconstituer les causes de la mort des organismes par comparaison avec celles du monde vivant actuel. Parmi ces causes, les principales sont la pullulation, la prédation, l’enlisement, la noyade, la sécheresse, les blessures, les changements de pression, le parasitisme, le vieillissement, les maladies organiques. La pullulation de certains organismes peut nuire aux individus d’une espèce entourée par eux ; ainsi, sur nos côtes, des Moules peuvent étouffer des bancs d’Huîtres. Des traces de morsures témoignent que certains êtres vivants ont pu servir de proies ; on observe de telles traces sur des os de Poissons cuirassés du Dévonien, sur les os des Mammifères des cavernes. L’étude des coprolithes (excréments fossilisés) et l’analyse de leur composition (présence d’écaillés de Poissons par exemple) peuvent nous permettre de connaître dans une certaine mesure la nature du régime alimentaire des organismes disparus. La mort consécutive à l’enlisement semble avoir été assez fréquente : ainsi, les Diprotodons (Mammifères marsupiaux du Quaternaire d’Australie) ont péri par enfouissement dans un sol salé. De même, le lac asphaltique de Rancho La Brea (dans la banlieue de Los Angeles) s’est montré un piège pour des Mammifères, et de nombreux cadavres s’y sont fossilisés ; on a ainsi pu extraire de ce gisement plus de trois mille squelettes plus ou moins complets de Tigres « à sabre » (Smilodon). Le gisement de Starunia (Galicie) contient de nombreux restes de Mammouths et de Rhinocéros laineux conservés avec les parties molles dans une sorte de cire fossile (l’ozokérite) riche en sel. L’enrobage dans la résine fossile (ambre) est un processus comparable à l’enlisement. Cet enrobage a pu parfois être très rapide : ainsi on a pu observer une Fourmi portant encore une larve entre ses pièces buccales. La mort par noyade concerne surtout les végétaux (nombreuses forêts submergées fossiles). Quant à l’assèchement, il a dû provoquer la mort de divers Vertébrés, et notamment de Belodon (Phytosaure du Trias).

Parfois, la lutte de l’organisme contre l’agonie a été enregistrée : par exemple, la trace d’un petit Saurien du Jurassique de Bavière (Homeosaurus brevipes) a été trouvée à côté du corps de l’animal fossilisé, montrant que l’animal avait dû se débattre avant la mort. Mais, de plus, la mort déforme ou dissocie souvent les cadavres. Ainsi, beaucoup de Poissons fossiles ont le corps arqué, parce que celui-ci a été déformé par la rigidité cadavérique ; quant aux squelettes d’Oiseaux, ils sont presque toujours dissociés ; l’observation des cadavres d’Oiseaux actuels montre que ces Vertébrés ont des membres qui se séparent facilement du corps au cours de la putréfaction.