Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

floraison (suite)

Des thermopériodismes, moins bien connus que les photopériodismes mais certainement au moins aussi importants, sont mis en évidence chez de nombreux végétaux : plantes à bulbes telles que la Jacinthe ou la Tulipe, qui ont besoin de températures froides (6 à 10 °C) pendant quelques semaines comme préparation, puis d’un réchauffement vers 20 °C pour achever la réalisation de la fleur. Par contre, à 1 °C, les bulbes sont en vie ralentie et ne se développent qu’après réchauffement.

D’autres espèces exigent des variations journalières : les Pois sont bien plus sensibles à la température qu’à la lumière, il leur faut des nuits fraîches alternant avec une température assez élevée, ils ne forment pas de fleurs si les nuits d’été sont trop chaudes. De même, l’Artichaut ne peut former ses inflorescences en pays tropicaux, pour la même raison.


La phénologie

La floraison apparaît donc comme la résultante de propriétés intrinsèques à l’espèce, dont la manifestation est avancée ou retardée par de nombreux facteurs climatiques (température, lumière, humidité). La nutrition est commandée par ces mêmes facteurs. L’étude des dates de floraison en fonction des données climatologiques porte le nom de phénologie.

En France et en Grande-Bretagne, la phénologie s’est développée très tôt : des études sur la floraison des Pommiers à cidre en Normandie datent de 1578. Depuis, de nombreux autres travaux ont été réalisés au fur et à mesure que les appareils de physique devenaient plus sûrs et plus précis. Les observations climatologiques, maintenant systématiques et normalisées dans tous les pays, sont appliquées à l’étude des plantes.

On peut, par ailleurs, tracer des courbes de développement des plantes en fonction du temps. On met ainsi en évidence la sensibilité d’une espèce à tel ou tel facteur par comparaison avec les données météorologiques locales. Par exemple, en 1957, la floraison des Poiriers au jardin du Luxembourg avait été considérablement plus hâtive qu’en 1956, année où le froid avait duré bien plus longtemps, retardant ainsi la poussée printanière (environ un mois de retard). On peut d’ailleurs remarquer que toutes les espèces et même toutes les races d’une même espèce ne sont pas également sensibles à tous les facteurs.

J.-M. T. et F. T.

➙ Fleur / Photopériodisme.

 R. David, Facteurs de développement et printanisation des végétaux cultivés (Hermann, 1946). / P. Chouard, Pourquoi fleurissent les plantes (palais de la Découverte, 1949). / J. Sanson, Climatologie appliquée (Blondel La Rougery, 1949) ; Conférences de météorologie appliquée à l’agriculture (Impr. nationale, 1952). / C. C. Mathon et M. Stroun, Lumière et floraison, le photopériodisme (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1960) ; Température et floraison, la vernalisation (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1962). / W. S. Hillman, The Physiology of Flowering (New York, 1962). / F. B. Salisbury, The Flowering Process (Oxford, 1963). / C. Picard, Aspect et mécanisme de la vernalisation (Masson, 1968).

Florence

En ital. Firenze, v. d’Italie, capitale de la Toscane ; 460 000 hab. (Florentins).


La situation

L’une des grandes villes de l’Italie, parée d’une prestigieuse renommée, Florence est située dans la partie orientale d’une vaste plaine à fond plat, à 50 m d’altitude, qui forme ce que l’on appelle le bassin de Florence. Il s’agit d’un bassin d’effondrement qui était occupé au Pliocène par un lac et dont les limites sont l’Apennin au nord et à l’est, les collines de la zone du Chianti au sud, l’arête rectiligne du Monte Albano au sud-ouest ; il est traversé obliquement, d’ouest en est, par l’Arno. C’est sur les rives de ce petit fleuve (aux crues parfois catastrophiques, comme en 1966) que se trouve Florence. La situation est donc très bonne grâce à la fertilité des sols et surtout à la position de confluence de nombre de voies de communication. Sur le tracé de l’autoroute du Soleil et sur celui de la voie ferrée « direttissima » Milan-Rome, Florence est un point de passage obligé entre les deux plus grands pôles urbains de l’Italie.

La ville se divise aujourd’hui en deux parties inégales. Sur la rive gauche de l’Arno, les collines de Belvédère et Bellosguardo limitent l’extension urbaine ; après un liséré de faubourgs le long de la rive, des jardins et des villas parsèment ces hauteurs opportunément parcourues par des routes panoramiques. Sur la rive droite, au contraire, la ville s’étale dans la plaine.

L’examen d’un plan révèle les agrandissements successifs. Le cœur de la cité, où se trouvent les richesses architecturales de la Renaissance (Dôme, Palazzo Vecchio, etc.), correspond à un vieux noyau, romain d’abord, médiéval ensuite, que le tracé des rues montre encore. Des zones de résidence ancienne l’entourent jusqu’à un anneau de boulevards issu de la suppression d’une enceinte du xiie s. Le développement moderne de la ville débute avec l’unité italienne (surtout de 1865 à 1871, quand Florence est la capitale du pays) et n’a cessé de s’affirmer depuis. Le tissu urbain s’étend le long des voies de communication, rejoignant les collines septentrionales et alignant vers Prato d’amples faubourgs industriels.

En vingt ans, Florence s’est accrue de quelque 90 000 habitants. L’augmentation est due à de forts mouvements migratoires venus de la campagne toscane ou des régions méridionales du pays. La diversité des fonctions urbaines a permis d’employer, au moins en partie, ces nouveaux venus. Florence apparaît souvent comme une ville-musée. La réalité est plus nuancée, car elle possède plusieurs fonctions. Si l’industrie n’est pas absente, elle est loin d’être prédominante (33 p. 100 de la population active), caractérisée par un secteur artisanal très vivant et un développement médiocre des grandes entreprises. Héritier, depuis les Médicis, d’une tradition historique, l’artisanat florentin et toscan est vivace. Dans la ville, ce sont les secteurs de l’habillement, du meuble, de la décoration et de la joaillerie qui sont les mieux représentés. L’industrie est diversifiée, mais peu concentrée. On ne compte qu’une soixantaine d’exploitations avec plus de 100 salariés. Parmi elles, trois seulement comptent plus de 1 000 emplois : la manufacture de tabacs, le Nuovo Pignone (constructions mécaniques et métallurgie), la Galileo (optique et mécanique de précision).